Avec moins de quarante kilomètres de contre-la-montre individuel, et surtout l’absence d’Alberto Contador au départ du Giro 2012, il est difficile d’établir un grandissime favori. Durant cette semaine, Culture Sport vous propose de passer en revue les principaux prétendants au maillot rose. Cette fois-ci, ce sont Rodriguez, Scarponi, Cunego, et Basso qui passent à la loupe.
Joaquin Rodriguez : Alternance logique
Joaquin Rodriguez prend goût à l’Italie. Le vainqueur de l’étape d’Offida sur le récent Tirreno-Adriatico revient sur le Giro, un an après sa quatrième place à Milan. Il souhaite tout logiquement atteindre le podium cette année. Et tous les éléments convergent en sa faveur : peu de chrono, et une forme excellente. Rodriguez peut même viser le but suprême, le maillot rose. Mais il devra être plus constant, lui qui fût absent des débats sur l’Amstel, quelques jours avant son sacre au sommet du Mur de Huy, puis de sombrer quinzième sur la Doyenne. De plus, il devra soutenir son niveau durant encore trois semaines, lui qui levait déjà les bras début avril, au Pays Basque. En tout cas, Joaquin Rodriguez jouit d’un leadership absolu au sein de la Katusha. Acceptant d’être au repos durant juillet, le Catalan alterne les responsabilités avec Denis Menchov. Lequel aura tout le soutient de sa formation lors du Tour de France avant de rendre les commandes à son équipier ibère à l’occasion de la Vuelta. Cette alternance est judicieuse : les tours d’Italie et d’Espagne étant favorables aux grimpeurs, le manager Hanz-Michael Holczer fait confiance à Purito. A contrario, Menchov trouvera son bonheur sur la Grande Boucle, le rendez-vous de juillet étant promis aux rouleurs.
Scarponi-Cunego : Duo de connaisseurs
Pour la première fois, Lampre-ISD engage ses deux leaders sur un même grand tour. En effet, le tenant du titre sur tapis vert, Michele Scarponi, fera une place à Damiano Cunego, lui-même vainqueur en 2004. L’adoucissement de la course a certainement poussé Giuseppe Saronni à les engager. Il anticipe ainsi le naufrage annoncé de l’équipe sur un Tour de France consacré aux rouleurs. Les deux Transalpins sont dans une forme parfaite pour aborder un rendez-vous crucial de la saison. Scarponi a terminé huitième à Ans, tandis que Cunego a levé les bras sur une étape difficile dans le Trentin. La confiance est de mise au sein de la Lampre. D’autant plus que le parcours proposé leur convient à merveille. Mais comment se comporteront-ils dans les cols lorsque le dernier équipier se sera écarté ? Avec ces deux champions, leurs adversaires les solliciteront à prendre l’initiative. Mais qui des deux se sacrifiera ? Giuseppe Saronni n’ose pas y penser, espérant que le duo profitera de sa supériorité numérique pour attaquer à tour de rôle. Le manager italien compte également sur le prometteur Ulissi pour accompagner le plus longtemps possible ses leaders.
Ivan Basso : Dans les conditions de 2010
Il fait partie de ces favoris qui n’ont encore rien démontré depuis le début de la saison. Ivan Basso aborde le Giro dans les mêmes conditions qu’en 2010, année de son dernier maillot rose. Toutefois, il faut reconnaître qu’il s’était octroyé quelques accessits en guise de préparation, il y a deux ans. Cette année, rien. Basso, trente-troisième du récent Tour de Romandie tient à rassurer ses supporters : « ce Tour de Romandie ne m'a pas donné de satisfaction particulière en termes de résultats, mais il m'a donné beaucoup de confiance sur ma condition. Je me suis bien senti lors de ces cinq jours d'une course très intense, même si l'altitude n'était pas très élevée. » Roberto Amadio a prit ses précautions en cas de méforme persistante du Rital : Eros Capecchi et surtout Sylvester Szmyd sont de bons jokers. Le Polonais ne cesse de briller sur les coures à étapes depuis Paris-Nice. Sur la course au soleil, Ivan Basso était justement le chef de file désigné au départ des Yvelines, mais le vainqueur du Giro 2010 fût contraint à l’abandon quelques jours plus tard. Szmyd avait alors pris ses responsabilités avec grande distinction.
Article réalisé par Julien Detroz
Crédit photos : AFP