Avec moins de quarante kilomètres de contre-la-montre individuel, et surtout l’absence d’Alberto Contador au départ du Giro 2012, il est difficile d’établir un grandissime favori. Durant cette semaine, Culture Sport vous propose de passer en revue les principaux prétendants au maillot rose. Cette fois-ci, ce sont Pozzovivo, Nieve, et Hesjedal qui passent à la loupe.
Domenico Pozzovivo : Dans la foulée du Trentin
S’il y a bien un coureur qui a fait forte impression sur le récent tour du Trentin, c’est Domenico Pozzovivo ! Majestueux sur les pentes raides du Punta Veleno, le Rital fût intouchable dans les cimes alpines. Déjà présent lors du Tirreno-Adriatico, il y avait placé quelques belles accélérations, échouant à une prometteuse onzième place au classement final. Depuis, le Colnago ne cesse de prendre de l’assurance comme l’illustre sa démonstration au Trentin. Pozzovivo semble vivre la plus belle année de sa carrière, lui qui atteindra la trentaine en novembre prochain. Mais comment se comportera le Transalpin face à une concurrence plus rude lors du prochain Giro ? Et est-il capable de tenir le rythme nerveux d’un grand tour durant trois semaines ? C’est possible. Le Colnago connaît très bien son tour national, lui qui fût neuvième de l’édition 2008. De plus, le parcours proposé n’est pas forcément favorable aux rouleurs. Le seul piège pourrait être les étapes de plaine. Notamment celles au Danemark où le vent sera omniprésent. Si Pozzovivo foule le sol italien sans avoir cédé de précieuses secondes, il peut créer la sensation dans les étapes suivantes…
Mikel Nieve : Premiers rôles de leader
Il est encore jeune, mais son avenir est déjà tout tracé. Mikel Nieve fait partie de la lignée de ces Basques qui ont rencontré le succès dans les cols les plus rudes. Découvert sur la Vuelta 2010 en remportant une étape jugée au sommet du Cotobello, Nieve a franchi un niveau supérieur en s’adjugeant l’étape reine du dernier Giro. Echouant aux portes du top 10, le prodige d’Euskaltel avait souffert des étapes piégeuses, et des nombreux kilomètres d’effort solitaire. Cette année justement, les chronos seront moins décisifs, ce qui donne plus de crédit au protégé d’Igor de Galdeano. Toutefois, son début de saison n’a pas été transcendant, et la confiance peine à s’installer dans le giron basque. De plus, Mikel Nieve aura à disposition une équipe trop faible pour l’accompagner en altitude. Il devra se débrouiller seul, sans Igor Anton qui avait remporté l’étape du Monte Zoncolan. Le Navarin sera donc pour la première fois de sa carrière le chef de file de son équipe lors d’un grand tour. A bientôt vingt-huit ans, Nieve devra soutenir sur ses épaules tous les espoirs d’Euskaltel. En effet, la société de télécommunication basque risque de ne pas résilier son contrat de sponsoring pour 2013 si les bons résultats ne s’enchaînent pas.
Ryder Hesjedal : Faire mieux qu’au Tour 2010
Depuis son succès en 2009 au sommet de Velefique sur la Vuelta, Ryder Hesjedal s’est concentré uniquement sur le Tour de France. Profitant de circonstances de course exceptionnelles, le Canadien avait abordé la montagne dans les meilleures conditions possibles, et avait franchi l’arrivée en huitième position. Ses qualités de rouleurs grimpeurs l’aident à prester dans les hauteurs des classements généraux. Toutefois, la dernière édition de la Grande Boucle avait été moins faste pour le Garmin, se classant dix-huitième à Paris. Cette contre-performance s’explique par la présence massive de spécialistes de la montagne au sein de la formation de Jonathan Vaughters. En effet, Vande Velde, Martin, Danielson, et Le Mevel se disputent également un statut protégé sur l’épreuve juilletiste. Par contre, peu de coureurs exigent un dossard pour le Tour d’Italie. Hesjedal a sauté sur l’occasion en affichant dès l’entame de la saison ses ambitions sur la course au maillot rose. Le Canadien monte en puissance et veut faire mieux qu’au Tour de France 2010. Un top 5 est réalisable, même s’il aurait préféré une plus grande distance dans les contre-la-montre.
Article réalisé par Julien Detroz
Crédit photos : Luca Bettini, AFP, site officiel de l'équipe Garmin-Barracuda