Le récap’ du Tour #3 : Tyler pense très fort à Wouter

Publié par Nicolas Gréno sur 4 Juillet 2011, 22:59pm

Mark Cavendish (Team HTC-High Road) n’a pas gagné l’étape ? Mince alors ! Comme l’an passé, le meilleur sprinteur du monde a du mal à lancer la machine ? Peut être bien… Qui est le vainqueur du jour alors ? Un sprinteur forcément mais qui ? Si ce n’est pas « Cav’ » c’est Tyler Farrar le vainqueur d’étape, bien évidement. Pour qui ? Pour Wouter Weylandt, bien sûr. Sympa la dédicace le meilleur ami. Bel et émouvant hommage du membre de la Garmin-Cervelo.

Sinon il faut retenir quoi de cette troisième étape ? Retour vers le passé à présent…

Le chiffre du jour

19'08" C’est le retard qu’enregistre Vincent Jérôme (Europcar) au classement général après trois étapes, sur le Maillot Jaune. Arrivé bon dernier de la première étape après une chute qui lui vaudra quelques points de suture au genou, il a consolidé sa place de lanterne rouge du Tour en arrivant encore une fois… bon dernier aujourd’hui. Le Français compte désormais trois minutes d’avance sur le grand Kazakh Dmitriy Muravyev (Team RadioShack). La Grande Boucle c’est aussi ça, les coureurs qui se battent à l’arrière et qui essayent de garder leur place dans ce peloton, chaque jour. Courage Vincent ! En attendant des jours meilleurs sur les routes de l’hexagone.

La phrase du jour

« A 150 mètres j'ai été bloqué, j'étais encore un peu dans les barrières. Il me manquait même pas trente mètres pour battre Farrar en fait ! A la fin j'allais beaucoup plus vite que lui, je sentais que c'était la bonne vitesse. » Romain Feillu (à lequipe.fr).

Brillant deuxième derrière Farrar, le coureur Français peut être déçu. Il aurait pu remporter cette troisième étape du Tour 2011. Quelques mètres de plus et il passait l’Américain sur la ligne. Bloqué, comme il le dit, dans les barrières, Romain Feillu (Vacansoleil) n’a pu jouer sa chance à fond. Tant pis, ce n’est que partie remise !

Le film du jour

A part l’échappée partie à l’avant (voir ci-dessous), rien d’important n’est à observer. Sauf peut être le sprint intermédiaire. Les cinq premiers seront forcément les hommes de tête. Il reste alors de dix à un point à distribuer. Mark Cavendish se montre le plus en jambe et devance sur la ligne, tracée dans la sympathique commune de Saint-Hilaire-de-Chaléons, Denis Galimzyanov (Team Katusha), José Joaquin Rojas (Movistar), Tom Boonen (Quick Step) et le porteur du maillot vert Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto). A l’arrivée, les commissaires ont déclassé le Cav’ et le leader du général Thor Hushovd (Garmin-Cervelo) de ce sprint. Les deux coureurs étaient collés serrés. Le Norvégien a même déclaré que le coureur Britannique lui avait « passé un peu de crème solaire ».

Quelques kilomètres plus loin intervient le fameux Pont de Saint-Nazaire, très imposant, très impressionnant. Comme attendu, le vent souffle très fort et les attendues cassures se produisent. Ivan Basso (Liquigas-Cannondale) est piégé dans un premier groupe. Mais heureusement pour l’Italien, le peloton n’accélère pas la cadence. L’échappée devant l’a peut être sauvé (le peloton est revenu à une minute des cinq hommes de tête). Il revient assez vite au chaud en compagnie du champion de France Sylvain Chavanel (Quick Step).

L’échappée terminée, rattrapée, les équipes de sprinteurs continuent à rouler sur un rythme canon. On voit surtout les HTC de qui vous savez avec Eisel, Tony Martin et Renshaw tout donner pour leur leader. Mais dans les ultimes hectomètres, le train est complètement désorganisé par l’autre TGV US de la Garmin, déjà lauréate du chrono par équipe la veille. Avec Millar, Dean et Zabriskie, Tyler Farrar peut dérouler. Il remporte la première victoire de sa carrière dans le Tour de France. Ce ne sera certainement pas la dernière. Meilleur ami de Wouter Weylandt, tristement décédé sur les routes du Giro en mai, « Ty » lui dédie comme attendu sa victoire étape en signant sur la ligne son succès d’un « W » comme Wouter. Bel hommage en ce 4 juillet, jour de fête nationale aux Etats-Unis.

L’échappée du jour

Pas mal l’échappée aujourd’hui ! Elle a fière allure avec cinq hommes de qualité dont deux Français : Mickaël Delage (FDJ), troisième de la Clasica San Sébastian (en 2009) et du championnat de France l’an passé ainsi que Maxime Bouet (Ag2r La Mondiale) grand animateur du dernier… « France » à Bouglone-sur-Mer. S’il y a deux tricolores, on retrouve également un duo d’Espagnols composé du solide rouleur José Ivan Gutierrez (Movistar), quadruple champion d’Espagne du chrono et deux fois lauréat de la course en ligne, et du baroudeur Ruben Perez (Euskaltel), qui avait accumulé le plus de kilomètres passés en tête lors du Tour l’an dernier. Le Hollandais Niki Terpstra (Quick Step), champion national de juillet 2010 à juin dernier, a réussi à s’introduire dans de quatuor pour former un genre de groupe des cinq qui aura jusqu’à sept minutes d’avance. Leur écart a diminué à peau de chagrin lorsque le peloton a mis la machine en route pour le sprint intermédiaire, avant qu’il ne remonte puis qu’il ne redescende après avoir franchi le Pont de Saint-Nazaire. Bref, ils ont joué au chat et à la souris, au yoyo en quelque sorte. « Mika » Delage a remporté les trois challenges de la journée : le sprint bonif + le grand prix de la montagne + le prix de la combativité. Il est d’ailleurs le dernier coureur à s’être fait reprendre par la meute avec Gutierrez à neuf kilomètres de Redon, à peu près.

L’homme du jour

Samuel Dumoulin (France, Cofidis)

Quand on a vu ce coureur, loin derrière les meilleurs sprinteurs, tout au fond de cette longue ligne droite de Redon, pendant le sprint, on a eu peur pour lui. On distinguait un maillot rouge, on se disait que ça devait être un membre de la formation Cofidis. Leonardo Duque, qui avait passé sa roue à son leader Rein Taaramae qui avait crevé, était aux abonnés absents. Ca ne pouvait donc pas être le petit sprinteur Colombien. On se dit alors que c’est « Sam » Dumoulin qui vient de réaliser un beau soleil… Le Français est lourdement tombé sur la tête. Merci le casque ! On a eu aussi très peur pour son dos et ses cervicales. Mais sur Twitter, il a tenu à rassurer ses supporters : « Chute dans le dernier virage. Je suis très déçu car l'équipe avait fait un énorme travail. Heureusement pas de bobo mais une occasion de ratée ».

Article réalisé par Nicolas Gréno l Image : AFP