Temps de crise

Publié par Paul Barcelonne sur 27 Octobre 2011, 19:08pm

Catégories : #Top 14

C'est au plus profond de ses entrailles, dans le sud ouest, que le rugby est en crise. En crise existentielle, dirons certains. En crise passagère, sans grande importance, martèleront d'autres. L'AB et le BO, les initiales claquent, coulent de sources. A y repenser, on repeint le rugby hexagonal avec leurs exploits en terre ovale. Jean Dauger et Aguiléra ne rêvent plus. Depuis le début d'une saison, forcément particulière. Pour cause de coupe du monde. Chroniques de désastres, pas annoncés.

L'Aviron Bayonnais navigue en eaux troubles

Les socios se sont faits de plus en plus nombreux, durant la période estivale. Les abonnements pour la saison se sont vus multipliés. Et pour cause. Le club cher à Alain Afflelou a... vu grand. Très grand. Cédric Heymans, Joe Rokoçoko, Mike Phillips ou Neemia Tialata se sont faits faire des ronds de serviettes, près du grand couvert bayonnais. Les objectifs ont été revu à la hausse. Oublié le maintien. Retour au grand rugby, aux envies d'aventures européennes, au jeu en première intention. Aux passes sur le pas et aux grands coups de bottes de Benjamin Boyet. Le club, lui, se structure. Sainement. Autour de Christian Gajan et Thomas Lievremont. Mais le début de saison a refroidi, les ambitions du président Cacouault. Une victoire face au Stade Toulousain de Guy Novès devant un Stade Jean Dauger ravi... puis plus rien. Brive, Montpellier, Clermont et même la modeste Union Bordeaux Bègles ont eu raison des légendaires avants de l'Aviron Bayonnais. L'opération reconquête démarre ce week-end avec la réception de Perpignan. Un autre cador du championnat. On a connu plus simple, comme opération « rédemption ». Et puis, il y aura, dans deux semaines, le derby. Oui, le derby basque. Celui qui déchaine les foules, les passions, les envies, les peuples, les supporters. Les internationaux, aussi.

Le Biarritz Olympique, mal en points

Le Biarritz Olympique n'avait pas connu un si mauvais début de saison depuis... depuis des lustres. Des années. Des mois passés, au soleil. A faire le beau sur la scène européenne. A courir après un bouclier de Brénus. A entrer dans l'histoire de l'ovalie à la française, grâce à une régularité rare. En haut, tout en haut du tableau. Exit les Serge Betsen et Nicolas Brusque, acteurs des plus belles heures du BO. Les Lakafia, Harinordoquy, Peyrelongue, Ngwenya, Traille, Yachvili ou Bosh ont pris le relais. Et quel relais. Mais la saison 2011-2012 est particulière. Nous n'avons de cesse de le rabâcher. De le répéter. Une coupe du monde. Deux mois de préparation, avec l'équipe de France, donc loin, très loin du Pays Basque, suivis de deux mois de compétition, toujours avec les bleus, encore plus loin d'Anoeta. Du coup, Jack Isaac et Serge Milhas, les deux entraineurs, ont du appeler la jeune garde. Jusqu'à plus soif. Jusqu'au point de non retour, que leur inexpérience du haut niveau leur fait atteindre. En huit journées, le BO n'a gouté à la victoire qu'une seule fois. En déplacement à Bordeaux (11-13). Concédé deux matchs nuls sur sa pelouse, contre des équipes censées ne pas jouer les premiers rôles en top 14 (Agen et Lyon). Enfin, le BO a chuté cinq fois. Cinq fois lourdement : devant Toulon, Castres, Toulouse, Perpignan et Brive. Pour le club de Serge Blanco, les internationaux, confiés à Marc Lièvremont, manquent. Et c'est surement là que le bas blesse. Le basque blesse, en l'occurrence.

Article réalisé par Paul Barcelonne / Images : Senego – Aviron Bayonnais