Chorale de Roanne : Passation de pouvoir

Publié par Paul Barcelonne sur 19 Novembre 2011, 14:00pm

Catégories : #BASKET

Séisme dans le microcosme qu'est le basket français. Jean-Denys Choulet, coach emblématique de la Chorale de Roanne, vient de « prendre la porte ». Sur décision de son ex-président Emmanuel Brochot. Chronique d'une mini-sensation.

Sa gouille légendaire résonne encore dans tout Vacheresse. Du banc, à la salle de presse aux bureaux de l'administration. Elle résonne aussi dans les salles de presse et vestiaires des étroites salles de l'hexagone. Mais Jean-Denys Choulet n'est plus. N'est plus chef de chœur. D'une chorale en perdition. Sans partition. Qui balbutiait son basket. Comme on rate ses premiers cours de solfège. Depuis 2000, Choulet s'est, pourtant, fait chef d'orchestre d'un club qu'il a vu grandir. Chanter, crier, atteindre les sommets. « Cette ascension sportive a aussi pu être réalisée grâce à l'accroissement de notre budget qui a doublé en 5 ans pour atteindre cette année 4,5 millions d'euros » acquiesce Emmanuel Brochot. Semaine des As, championnat de France, tout y passe. Jean-Denys trépasse. Un titre de champion hexagonal, en 2007. Des hommes de grand talent enrôlés, amenés sur le toit de la proA : Harper, Dee Spencer, Marc Salyers et tous les autres. Participations à l'Euroleague. Roanne goûte au luxe, se forge une réputation. Celle d'une équipe imprenable, en son antre. A André Vacheresse : tous chuteront. Choulet est roi, comme chez lui. « Depuis l'arrivée de JDC, le club parti de PRO B a acquis ses lettres de noblesses sportives. JDC grâce à son travail, à son talent a réussi à installer sportivement le club dans le top 5 du championnat » reconnaît cependant E.Brochot, président de la Chorale.

Jusqu'à la saison 2011-2012 lors de laquelle Roanne laisse son basket aux vestiaires. Peine à avancer. Comme essoufflé. Une victoire en ouverture devant l'ASVEL de Tony Parker, puis... pas grand chose. Une claque contre l'armada de Gravelines, une défaite surprise à Paris, un revers pour mal commencer la parade européenne. Puis la défaite de trop. Devant le Strasbourg de Vincent Collet, 93-80. 13 points de retard, 13 points seront de trop pour Emmanuel Brochot, le président rhodanien se justifie : « Malheureusement, depuis le début de saison, le climat s'est détérioré de jour en jour avec les joueurs et les dirigeants. En tant que garant des intérêts du club et malgré toute l'estime et l'admiration que je porte à JDC, j'ai du admettre qu'il était préférable de l'écarter du groupe ». Entre-temps, Jean-Denys Choulet s'est séparé de Souleymane Diabaté, à la fois sa bombe et son artificier. Mis à pied, l'ivoirien. Brochot n'y comprend rien. Se sépare du coach légendaire. Pour incompatibilité de comportement et de point de vue. Les deux hommes sont en froid. Luka Pavicevic, aperçu à l'Alba Berlin dernièrement, prend les reines de l'équipe après un court intérim de Frédéric Bouillaud. « Pour préserver tant l'avenir du club que ses ambitions, Luka Pavicevic est venu prendre la température de notre équipe. C'est Fred Brouillaud et Yann Fatien qui assureront le coaching pour les matchs de Dijon et de Prostejov. » mentionnait alors le président de Roanne. Choulet, lui, connait la musique. Rebondira. Ou pas. Se faisant, un groupe « Facebook » s'est crée, à la gloire du désormais ex-coach de la Chorale. Une idole. Après Dobbels et Pau-Lacq-Orthez, c'est Roanne et Choulet, qui divorcent. Michel Delpech chantait les divorcés : « Si c'est fichu entre nous, la vie continue malgré tout ». La vie continue, après un tremblement de terre ? La question mérite d'être posée.

Article réalisé par Paul Barcelonne / Images : paris levallois – le bien public

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