Après un mois d’août passé en Colombie pour la Coupe du Monde des moins de vingt ans, Clément Grenier est revenu à Lyon. A peine le temps de souffler quelques jours avant que Rémi Garde lui fasse appel pour prendre la place de Lisandro, blessé. Un intérim bien assuré et plein de promesses. Après Maxime Gonalons, deuxième portrait de la série consacrée aux "pépites de l'OL"
Sur les traces de son père
Clément Grenier découvre le football à 4 ans, dans le petit club d’Annonay. Rapidement l’encadrement du club ardéchois comprend que le petit Grenier a quelque chose de plus que les autres. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls à le voir, puisque l’OL se positionne rapidement sur ce gamin. Saint-Etienne est aussi dans le coup, mais c’est bien à Lyon que Clément ira en 2006, à l’âge de 15 ans. Pour la petite histoire, son père, Michel, aurait lui aussi pu rejoindre les Gones, mais ses parents privilégiaient les études au foot. Voyant les capacités de son fils, Michel Grenier lui a inculqué les notions de plaisir, d’envie en espérant un jour le voir réussir. Ce jour est donc arrivé, Clément Grenier a rejoint Lyon. A partir de là, la route était tracée. Ou presque. C’est au prix d’immenses sacrifices personnels que Grenier est parvenu à se faire repérer par les formateurs de l’OL. Grâce à eux, il a franchi toutes les étapes, toutes les classes d’âge pour se faire remarquer par les plus hauts dirigeants du club.
Clément Grenier a finalement signé son premier contrat pro avec l’OL en 2008. Après avoir connu le bonheur entre Rhône et Saône avec une victoire dans la Coupe Nationale en Benjamins, deux années de rêve en U17, deux quarts de finale de Coupe Gambardella et quelques buts décisifs en CFA, le jeune milieu de terrain connaîtra une période bien plus difficile après être passé chez les pros. Dans une période de doute, il reçoit les paroles réconfortantes d’un de ses formateurs à Lyon, Robert Valette : « Ce n’est pas facile de jouer chez les professionnels à 19 ans. Il n’y en a pas beaucoup qui jouent chez les professionnels à cet âge-là. Il y a des exceptions, mais il y en a beaucoup qui ont donné de belles promesses quand ils étaient plus jeunes et qui n’ont pas su confirmer. Il y a beaucoup d’exemples. Pour arriver à jouer chez les professionnels et à se faire une place, il faut faire preuve de beaucoup d’abnégation et surtout de maturité. Clément est l’un de ceux qui est le mieux armé pour faire une carrière professionnelle, mais ça viendra naturellement. Il ne faut pas brusquer les choses. » La patience est d’autant plus de mise qu’à cette époque, l’OL ne fait pas souvent appel aux joueurs de la formation dans l’équipe première.
Un déclic, le championnat d’Europe
Malgré ces quelques longs mois difficiles, Clément Grenier reste l’un des piliers de la génération 91. Logiquement, il participe à l’épopée française lors du championnat d’Europe des moins de 19 ans disputé en 2010. Clément participe grandement au succès tricolore. Le voilà revenu à un de son meilleur niveau. D’ailleurs, Claude Puel a bien compris qu’il tient sans doute là un jeune prodige. Lui qui est comparé au ballon d’or brésilien Kaka, fait pour la première fois son apparition sous le maillot des Gones en pro, lors du 8e de finale de coupe de la Ligue face à Paris, fin octobre 2010. Malgré la défaite lyonnaise en prolongation, Grenier marque les esprits. Trois jours plus tard, le 30 octobre, Puel décide de l'aligner pour la seconde fois consécutive, cette fois en Ligue 1 face à Sochaux. Une titularisation qui le comble, tout comme Robert Valette. Son poulain est devenu grand : « Clément Grenier fait partie de ces joueurs qui s’entraînent assez régulièrement avec l’équipe professionnelle et qui ne sont pas loin de pouvoir jouer régulièrement dans cette équipe. Clément, c’est quelqu’un qui a beaucoup d’aisance naturelle, il a beaucoup de talent. Il va falloir qu’il se discipline et qu’il se fixe à un poste. Il a commencé comme milieu de terrain offensif, là il joue plutôt milieu relayeur voire milieu défensif avec la CFA. Il va donc falloir qu’on le positionne bien pour qu’il acquiert tous les automatismes à un poste », déclarait-il à Foot Mercato.
Septembre 2011, un rêve éveillé
La suite de la saison sera en dent de scie. Souvent appelé dans le groupe pro, il n’effectue plus que quelques rentrées. Barré par Gourcuff et Pjanic à son poste, c’est une nouvelle fois en équipe de France que le déclic se produit. Nous sommes en août, Clément Grenier dispute, avec six de ses partenaires lyonnais, la Coupe du Monde des moins de 20 ans. Au début remplaçant, il fait de bonnes entrées et devient même titulaire au fur et à mesure des matchs. Même si les tricolores échouent de peu, Grenier revient revigorer dans le Rhône. A Lyon les choses ont aussi changé. Pjanic est parti, Gourcuff est blessé, Garde est arrivé avec la volonté d’intégrer les jeunes de la formation. Septembre, allait être le premier grand mois du numéro 7 lyonnais en équipe première. Enchaînant les matchs et les bonnes prestations (Amsterdam, Marseille, Bordeaux, Zagreb), c’est une blessure qui l’empêchait de commencer octobre pied au plancher à Paris. Qu’importe, le jeune joueur a prouvé qu’il est bien plus qu’une simple solution de secours pour le staff lyonnais.
Clément Grenier a passé un cap, mais ne s’enflamme pas : « C’est vrai que Rémi Garde m’a fait confiance quand je suis rentré du mondial des vingt ans, et j’ai donc essayé de lui rendre cette confiance. En plus c’est très bien, car il m’a fait évoluer à mon poste habituel derrière l’attaquant. J’ai bien mordu dans la saison, je me suis investi à 100 %. J’ai encore beaucoup de choses à améliorer. Je ne vais pas vite par exemple. Je travaille la vitesse, et sinon je recherche toujours la perfection dans les gestes. Je crois que j’ai passé un palier sur le plan mental. Mais c’est aussi lié au fait que l’entraîneur m’a donné du temps de jeu, m’a fait confiance. C’est bien de pouvoir jouer dans son club formateur qui est de surcroît un grand club européen. J’ai beaucoup bossé pour arriver là », déclarait-il dans les colonnes du Progrès il y a quelques jours. Les semaines qui arrivent vont être tout aussi importantes pour lui. Avec les retours quasi simultanés de Gourcuff, Ederson et Lisandro, Grenier va devoir travailler très dur à l’entraînement pour retrouver sa place de titulaire. En tout cas il a convaincu les dirigeants de lui offrir une prolongation de contrat (le sien arrive à terme en juin 2012). Malgré l’intérêt du Real, Chelsea ou Arsenal, c’est bien en France, à Lyon, que Grenier devrait encore évoluer quelques années.
Article réalisé par Jérémy Bazin l Images : Le Progrès, IconSport
Clément Grenier, le nouveau joyau lyonnais
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