Romain Grosjean, Jean-Eric Vergne, Charles Pic. Si leur place n'est pas encore assurée pour l'an prochain, il se pourrait tout de même bien que ces trois jeunes pilotes français courent ensemble en 2012. Une situation assez exceptionnelle, d'autant plus que la France n'accueillera pas de Grand Prix et qu'aucune écurie tricolore ne sera engagée. Il faut remonter à 1999 pour trouver pareille situation, avec Jean Alesi, Olivier Panis et Stéphane Sarrazin au Grand Prix du Brésil. Cependant, la tâche sera rude pour nos trois représentants, qui rejoindraient des écuries de milieu de grille.
Grosjean, le retour
Des trois nommés, Romain est certainement le plus connu. Normal, le natif de Genève a déjà évolué dans la catégorie reine, il y a deux ans. Souvenez-vous. En 2009, Renault commence la saison avec Fernando Alonso et Nelsinho Piquet. Pour le dernier, peu de points marqués et beaucoup de voitures abimées. C'en est trop pour l'écurie française qui décide de se séparer du Brésilien et qui titularise logiquement le pilote réserviste, à savoir Romain Grosjean. Alors qu'il n'a que quelques courses de GP2 à son actif, on lui confie la lourde tâche d'épauler Fernando Alonso. Pression, voiture peu performante, Singapourgate... Grosjean peine à s'affirmer et ne marque aucun point lors des sept courses qu'il dispute. La question se pose alors pour 2010. Sera-t-il conservé ?
Durant la trêve hivernale, Renault reçoit le soutien financier de plusieurs grandes entreprises d'Europe de l'Est. Et l'un des pilotes réservistes se nomme Vitaly Petrov... Tout naturellement, le Russe récupère le baquet de Grosjean, qui se voit poussé dehors. Le Français s'oriente alors vers l'Auto GP, le GT1 et le GP2 pour s'occuper pendant une année. Et pour revenir plus fort. Cette année, Grosjean commence avec le GP2 Asia, qu'il remporte. Il récidive avec le GP2 quelques mois plus tard. Repris par Eric Boullier chez LRGP en tant que pilote-essayeur, il est le pilote le mieux placé pour occuper le baquet laissé libre par Kubica. Bruno Senna devrait faire les frais de la montée en puissance du Français. Mais Grosjean peut s'estimer heureux : rares sont les pilotes à qui on offre une deuxième chance. A lui de la saisir.
Vergne, le grand espoir
Jean-Eric Vergne. Un nom qui ne vous dit rien, à priori. Normal, ce jeune pilote né à Pontoise perce discrètement, mais sûrement. Son atout ? Il fait partie de la prestigieuse filiale Red Bull Junior. Une filiale qui compte bien trouver le successeur de Sebastian Vettel. Toro Rosso, chargée de former les nouveaux, fonctionne depuis 2 ans et demi avec le duo Buemi-Alguersuari. Un duo qui, malgré quelques bonnes performances fin 2011, tarde à convaincre. Pendant ce temps, « JEV » trace son bout de chemin, en FR 3.5, dont il est l'actuel vice-champion. Suffisant pour obtenir un billet pour l'élite ? A voir. Mais le boss Franz Tost lui aurait fait la promesse, en début de saison, qu'il piloterait pour l'écurie italienne en 2012.
Ce qui est sûr, c'est que rejoindre Toro Rosso serait plutôt une bonne affaire pour Vergne, car la voiture sortie de Faenza en 2011 est plutôt bien née et que la Scuderia a largement rattrapé les écuries de milieu de grille. Cependant, elle doit aussi cela à ses pilotes, motivés par la pression et l'ombre de « JEV » qui plane. Toro Rosso se trouve donc devant un sacré dilemme, à savoir choisir de remplacer un pilote ou non. Et si oui, lequel ? Peu importe, à partir du moment où Jean-Eric Vergne est promu. Et comme Red Bull ne voudra pas laisser filer un talent pareil...
Pic, la surprise
Quatrième de la dernière saison de GP2, Charles Pic était pourtant, il y a quelques semaines, loin d'obtenir un baquet en F1 pour 2012. Le Français discutait avec Team Lotus, dont le titulaire Jarno Trulli, en fin de carrière, n'a pas encore prolongé. Mais tout s'est accéléré il y a quelques jours : alors que l'on croyait Pic toujours en négociations avec l'écurie malaisienne, le journal l'Equipe révèle qu'il a signé un contrat avec Marussia Virgin F1 pour remplacer le Belge Jérome d'Ambrosio ! Mais du côté du pilote comme de l'écurie, on se refuse de commenter l'affirmation. Tout au plus, on accorde que Pic sera présent aux tests réservés aux jeunes pilotes en fin de saison.
Pourtant, le quotidien français est formel et assure que Marussia officialisera Pic au Grand Prix du Brésil. Si une occasion de rentrer en F1 est toujours à saisir, le choix de Pic est assez surprenant... En effet, Marussia fait partie, avec HRT et Lotus, des équipes de queue de peloton, incapables de titiller Sauber, Williams ou Toro Rosso... Et quand on sait qu'aucun des pilotes de ces petites écuries n'a vraiment brillé, la décision du Français laisse perplexe... Comme on dit outre-Manche : wait & see...
Article réalisé par : Etienne Escuer l Images : leblogauto / autoplus / toilef1