Lundi soir dernier, 28 novembre, au pavillon d'Armenonville à Paris, la nuit du rugby consacrait les meilleurs acteurs du Top 14, faisant au passage la part belle au Monptellier Hérault Rugby, avec le titre de meilleur joueur de l’année pour François Trinh-Duc, et de meilleur staff. D’ici peu, nous connaitrons aussi les trois finalistes du Ballon d’Or (chronique rédigée avant l'annonce, ndlr). Bref, les fins d’année sont rythmées par ces cérémonies et remises de prix sportifs, comme les bêtisiers occupent le PAF à Noël.
Un autre mettait à l’honneur le sport, sous son angle « business » : les Trophées Sporsora, réunion des acteurs du marketing et de la communication par le sport.
La huitième édition avait lieu ce même lundi soir, au Théâtre Marigny, toujours à Paris. Les Trophées Sporsora récompensent les meilleures campagnes de marketing sportif, dans cinq catégories. A l’initiative de l’association Sporsora, ces trophées sont un temps fort de l’économie du sport, monde qui se structure et se professionnalise toujours un peu plus. Face à la recherche de légitimité (« l’exotisme » du sport rend obligatoire cette quête, la scientifisation de l’EPS il y a quelques années en est une excellente preuve !) et le besoin actuel de rationalisation des investissements par les annonceurs, les agences ont obligation d’être des professionnels de la communication et du marketing appliqués à l’objet sportif et non seulement l’inverse. Cette remise de prix est un indicateur de la professionnalisation de la communication sportive, même si elle ne signifie pas pour autant la mort de la fameuse « danseuse du président ».
La catégorie phare de « sponsor de l’année » a été attribuée à Europcarpour son engagement dans le cyclisme, devant La Poste et son investissement auprès des arbitres, et GDF Suez, partenaire majeur du tennis féminin.
Arrivée à la rescousse de la formation de Jean-René Bernaudeau à la dernière minute, la marque investissait pour la première fois dans un sponsoring de cette ampleur. Les excellents résultats sportifs de l’équipe, avec le maillot de Jaune de Thomas Voeckler et la victoire à l’Alpe d’Huez de Pierre Rolland, ont assuré à Europcar une exposition maximale et inespérée pour une première année.
Question efficacité et retour sur investissement, Europcar restera comme un cas d’école, récompensée seulement un an après la signature du contrat avec l’équipe de Jean-René Bernaudeau. Question qualité de l’activation du partenariat, le titre de meilleur sponsor de l’année est plus discutable. Hormis une campagne média, principalement soutenue par la saga de Francky Gicquel, alias « la Giclette », (capsules vidéos réalisées d’ailleurs par un autre partenaire de l’équipe, le Groupe Accor), Europcar n’a pas réellement proposé un plan d’actions complet et/ou innovant (quid de l’interne ? de la promotion commerciale ?...). En comparant le dispositif de La Poste autour des arbitres, à celui-ci, on aperçoit l’éternel poids des résultats sportifs sur la décision du « sponsor de l’année ». Les Grands Prix du Vélo, s’ils existent, auraient surement fait le même choix…
Article réalisé par François Plessis l Image : Site officiel de Sporsora