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L'ère Djokovic prend-elle fin ?

Publié par Jérôme Collin sur 20 Mars 2012, 17:00pm

Catégories : #TENNIS

Dominateur de bout en bout de la saison ou presque l'an dernier, Novak Djokovic a clairement baissé de pied cette saison. Défait à Dubaï en demi, puis à Indian Wells toujours au même stade de la compétition, le Serbe a donc déjà subi deux fois le goût de la défaite, soit autant que sur les huit premiers mois de l'année 2011 ! Le paysage de la saison 2012 pourrait diamétralement changer de celui de l'an dernier.

 
djokovicc.jpg

Sans se mentir, la probabilité que Novak Djokovic survole une fois de plus le circuit masculin de tennis était faible, très faible. Et pourtant, lorsque le Serbe a encore dégoûté Nadal en finale de l'Open d'Australie, on était pas loin de penser qu'il en était finalement capable, et que l'Espagnol pouvait déjà rendre les armes, du moins sur dur.

 

La donne a changé depuis fin Janvier. À l'époque, ses demi-finales et finale époustouflantes (dix heures de matchs cumulées !) avaient quelque peu reléguées les interrogations autour de son leadership. Pourtant, dès ce premier Grand Chelem de l'année, Djokovic avait ouvert une faille, infime, mais bien réelle. Tour à tour, Murray et Nadal n'étaient pas passé loin de battre Djokovic. Pour Murray, c'était une juste récompense pour ses efforts, et démontre qu'il n'est plus si loin de remporter un Grand Chelem.

 

Pour le second, ce n'était même pas envisageable en Décembre dernier, lorsque le Majorquin sortait d'une saison qui aurait été excellente pour une flopée de joueurs, mais frustrante pour lui, du fait de six défaites en finale face à Djokovic. Épuisé physiquement, miné moralement par ces six coups de massue infligés par le Serbe, Rafael Nadal arrivait à Melbourne sans aucune certitude, et déjà battu par Gaël Monfils à Doha. Mais lors de la finale de l'OA, le protégé de Toni Nadal fut à deux doigts de créer la surprise. Un passing raté bêtement et qui donne du tonus à Djokovic, et c'est la victoire qui s'évanouit pour l'Ibère. Preuve quand même qu'il n'a pas été très loin de vaincre celui qui l'a empêché de s'exprimer pour la durée d'un an.

 

Djokovic avait donc su trouver des ressources mentales sensationnelles pour se sortir de situations mal engagées les deux fois. Certes, le Serbe avait déjà basé son monologue de la saison dernière sur un état d'esprit ravageur, sur une capacité de concentration phénoménale ; mais son niveau technique supérieur était la principale cause de cette domination. Djokovic jouait tel un virtuose, dictait sa loi sur les courts, maniait sa raquette avec délectation et enrayait toutes les stratégies de ses adversaires. Le lift de Nadal, si ravageur contre Federer par exemple, ne causait que peu de soucis à Nole. Les services surpuissants de certains joueurs étaient totalement annihilés par les retours de service plus que brillants du Serbe.

 

Aujourd'hui, Djokovic n'est plus aussi souverain sur le terrain, il n'est plus autant le maître du court, d'autant plus que pèse sur lui l'énorme pression d'être le numéro 1 mondial, celui qui n'a perdu que six fois l'an dernier, et qui est la proie rêvée pour tous les joueurs du circuit. Sa faculté à garder toujours le contrôle sur les évènements s'est quelque peu envolé. Le Serbe est tout simplement moins régulier, il n'arrive plus à tenir la même cadence, le même rythme effréné sur l'intégralité d'une rencontre. Ses sautes de concentration sont aussi plus nombreuses.

 

Une meute de poursuivants

Du coup, c'est la concurrence qui en profite, et notamment un joueur parmi eux qui se démarque : le Suisse Roger Federer. Qui aurait parié sur lui fin 2011, lorsque l'ex-numéro un mondial terminait sans titre du Grand Chelem pour la première fois depuis 2002 ? Et si sa fin de saison, ponctuée de victoires finales à Bâle, Paris et au Masters rattrapait en partie la donne, beaucoup l'attribuaient à la fatigue de Djokovic et Nadal.

 

Il faut croire que le retour de Federer était aussi dû à son propre talent. Car depuis le début de l'année, le Suisse est numéro un à la Race, avec trois titres déjà au compteur, et des victoires de prestige par quatre fois contre Juan Martin Del Potro, dont le retour en fanfare laisse à présager un sacré duel pour le top quatre, une victoire face à Murray, que l'on annonçait en net progrès, et face à un Nadal pourtant revigoré cette année et extrêmement performant. Federer, surmotivé à l'idée de pouvoir disputer, à trente ans, ses probables derniers Jeux Olympiques à Wimbledon, là même où il a bâti une part majeure de sa légende, a réhaussé son niveau de jeu pour devenir de nouveau un ténor du circuit mondial. L'âge n'a pas d'emprise sur son talent, et le Suisse semble avoir retrouvé une capacité à rester concentré et lucide pendant toute une rencontre.

 

Malgré sa défaite face à Federer à Indian Wells, Rafa Nadal peut prétendre à mieux, notamment dès lors que la saison sur terre battue débutera. En l'absence d'un Djokovic souverain, l'Espagnol reste le patron sur l'ocre et n'a pas d'égal sur cette surface. Il sera intéressant de voir à l'œuvre le neveu de Toni Nadal sur sa surface favorite, là où il s'exprime le mieux.

 

Derrière, Andy Murray est toujours aussi inconstant, comme s'il était placé sur courant alternatif. Sa demi-finale perdue de justesse à Melbourne contre Djokovic, la victoire contre ce même adversaire, au même stade mais à Dubaï cette fois-ci, avaient bluffé. Mais voilà, la carrière de l'Écossais n'est pas un long fleuve tranquille, et adopte la forme d'une courbe sinusoïdale. Après avoir battu ce qui se faisait de mieux (Djokovic), il bute contre Federer à Dubaï. Et à Indian Wells, Garcia Lopez élimine dès le second tour Murray...

 

Derrière encore, Del Potro semble apte à revenir dans le top cinq d'ici peu. L'Argentin a déjà battu par deux fois Jo-Wilfried Tsonga, numéro six, et a les capacités à chiper la cinquième place à David Ferrer. Tsonga a justement un peu de mal à confirmer son titre à Doha et sa fabuleuse demi-saison de 2011.

 


Article réalisé par Jérôme Collin
Crédit photo : AFP
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