Ce qui fait que le Tour de France 2011 me manque

        Il est des souvenirs que l’on accumule grâce au Tour de France, des souvenirs qui souvent sont positifs. Pour certains, on attend les courses prochaines des acteurs pour pouvoir les revivre, pour d’autres on attend un an, car il y a des moments que l’on ne peut vivre que sur le Tour. Cette course a cela de beau qu’elle peut tout vous faire ressentir, de la joie à la peine mais surtout la joie. Certes comme je viens de le dire, certains souvenirs peuvent se revivre sur d’autres courses, mais cela devient différent, car chaque course a son identité, vous me suivez ?

        Le Tour me manque, j’ai l’impression que cela fait plus d’un mois qu’il nous a quittés, alors que ça ne fait qu’une semaine. Heureusement, il y a des courses à la pelle en ce moment : d’autres souvenirs à accumuler. J’ai décidé de vous dresser une petite liste de ce qui m’aura marqué sur ce Tour 2011, ce qui fait que le Tour me manque (je pense qu’à force vous avez compris), des souvenirs parfois décalés, différents des vôtres surement, c’est normal, chacun a sa façon de voir le Tour de France.

        La voici donc cette liste : à cause de quoi le Tour de France me manque, grâce à quoi ce Tour m’aura marquée :

           • L'humour Vaughtersien

        Parce qu’un directeur sportif qui au départ de l’étape vers Pinerolo écrit sur Twitter qu’il faudra qu’il coupe Internet et se mette « enfin » au travail alors que les attaques battent leur plein, et, qui, plus tard, souffle dans les oreilles de ses coureurs, alors que Sandy Casar menace la 9° place au général de Tom Danielson : « OK les gars, attendons un petit peu avant de commencer à vraiment paniquer ! », c’est plutôt « génial » dirait-on ! Surtout que Jonathan Vaughters a réalisé tous ses souhaits d’avant Tour, ceux pour lesquels il avait décidé quelques jours avant le Tour de ne pas faire partie de la chasse au maillot vert ; il aura bien fait. La Garmin-Cervélo obtient 4 victoires d’étapes, 7 jours en jaune, un homme dans le Top 10, 3 hommes dans le top 20 et elle est surtout la meilleure équipe du Tour de France. Cela ne lui a dont pas fait perdre son humour légendaire en amenant un « Zabriskie en carton » pour se souvenir que l’équipe était au départ à 9, que le grand « DZ » a aussi joué son rôle pour ce classement par équipes, mais que l’Américain a dû les quitter à cause de son poignet , le même jour qu’Alexandre Vinokourov. Vous remarquerez le pansement Argyle bleu au genou droit ! Du Jonathan Vaughters tout craché, c’est grâce à cela que l’équipe fonctionne bien : l’humour, donc l’entente, la cohésion et alors, la réussite.

Humour repris par ses coureurs

           • L'amour de Cadel pour son Lion LCL

        On l’avait remarqué en 2008, puis en 2010, quand il avait serré fort dans ses bras puis embrassé le petit lion LCL, qu’il en était tombé amoureux. Et depuis, c’est toujours ainsi, nous avons encore eu le droit au lion serré fort contre l’Australien qui avait, en plus, les larmes aux yeux. Des images de bonheur comme celles-ci sur le Tour sont ce qui fait que je l’aime cette course.

           • Le maillot à pois de Samuel Sanchez

        Tout d’abord parce que, ENFIN, un vrai grimpeur gagne le maillot de meilleur grimpeur. Certes, il ne se sera pas battu comme un lion pour l’obtenir, mais il l’aura obtenu tout de même. Alors, malgré les dires de certains, il lui est du, il l’a gagné. Si les autres le voulaient, ils n’avaient qu’à tenir dans les Pyrénées et les Alpes, c’est tout de même le maillot de « Meilleur Grimpeur » ! Enfin, je suis contente que celui qu’on appelle « Samu’ » ait ce maillot à pois car il doit être l’un des seuls coureurs à le porter à merveille, sans que les pois rouges ne fassent … taches ; ceci est seulement un point esthétique mais parfois important, les cyclistes font tellement attention à ce qui s’attache à leur esthétique … !

           • La domination de la Norvège

        OK, j’aime beaucoup ce pays ! Néanmoins, objectivement parlant, la Norvège a vraiment dominé ce Tour de France. Ils étaient 2 au départ de la course de 3 semaines : Thor Hushovd, le champion du monde, et Edvald Boasson Hagen. Au final, chacun aura remporté 2 étapes et Thor Hushovd, en plus de cela, le chrono par équipes et aura passé 7 jours en jaune. Un bilan plus que satisfaisant pour une nation qui suit de plus en plus le cyclisme à en voir les audiences à la télé norvégienne et le nombre de drapeaux norvégiens sur le bord des routes françaises !

           • La fin de la malédiction du maillot de champion du monde

        Alessandro Ballan, malade en 2009 n’a pas pu se montrer sur le Tour de la même année avec son maillot arc-en-ciel, à part tenter une ou deux fois l’impossible, par dépit surement. Cadel Evans, en 2010, se fissure le coude alors qu’il porte le jaune qu’il accepté de revêtir à la place de son maillot de champion du monde. On pense alors que le maillot arc-en-ciel porte malheur au coureur qui le portera sur le Tour de France. Mais Thor Hushovd, cette année, n’aura pas été victime de cette malédiction. Il l’aura plutôt vaincue. Une victoire en chrono par équipe, une victoire en tant qu’équipier de luxe pour Tyler Farrar, 2 victoires d’étapes individuelles, 7 jours en jaune, la victoire du classement par équipe final, on appelle cela réussir le Tour de France. Un grand Thor de France, où le Norvégien aura fait honneur au maillot qu’il porte depuis fin septembre 2010, où il aura donc fait honneur à son sport. Il aura aussi fait oublier sa première partie de saison complètement ratée, enfin, ceci est une autre histoire.

           • La volonté de conquête du maillot jaune « à l’ancienne »

        Andy Schleck attaque à 60 km de l’arrivée dans le col de l’Izoard, Alberto Contador attaque à 90 km de l’arrivée dans le Télégraphe. Deux attaques parties de loin pour une seule et même raison : conquérir le maillot jaune ! Longtemps que l’on n’avait pas vu cela – pour le plaisir de nos yeux ! L’attaque d’Andy Schleck a fait taire tous les favoris … sauf Cadel Evans qui aura pris les commandes en bas du Galibier : il aura mené un train d’enfer pendant plus de 10 km en reprenant alors plus de 2 minutes à Andy Schleck. L’attaque d’Alberto Contador aura aussi amené l’Australien à revenir sur l’Espagnol et Andy Schleck qui l’accompagnait car aucun autre favori/outsider n’avait décidé de le faire. Ces 2 attaques à l’ancienne auront aussi fait vibrer les Français pour voir un jour Thomas Voeckler tenir le coup malgré le train très élevé d’Evans et l’autre jour le voir perdre les pédales après, surement, une erreur de tactique qui lui aura couté le podium. Enfin, on ne peut pas être toujours irréprochable.

           • Le « Chartiiiiiiiiiiiix » de Thomas Voeckler dans le Galibier

Les fameuses grimaces de Thomas Voeckler

        Il était certain qu’à un moment ou un autre, Thomas Voeckler allait perdre pied, mais pas au point d’en paniquer et de crier sur ses équipiers. Cette panique lui est venue quand il a vu qu’il avait fait la grosse erreur de se mettre en « chasse patate » entre Alberto Contador et le peloton et qu’à cause de cela le podium lui échapperait surement. Ses coéquipiers ont alors souhaité le ramener au plus vite dans le peloton qu’il avait lâché dans la montée du Galibier, mais trop vite à son goût d’où un gros « Chartiiiiiiiiix » afin d’appeler Anthony Charteau et lui notifier qu’il ne pouvait plus suivre. Même à l’arrivée nous avons eu le droit à un lancé de bidon et à un petit coup de gueule, comme si la moto-caméra avait emmené Alberto Contador … Enfin, la déception de perdre le podium était là, on va le comprendre. Ce cri de Thomas Voeckler dans le Galibier restera tout de même dans les mémoires et une des images « marquantes » de sa carrière !

           • Le virage 7 de l'Alpe d'Huez

        Le virage Néerlandais, le n°7 de l’Alpe : des mètres et des mètres d’orange, sur la route, sur les t-shirt, partout. Un DJ, de la musique à fond, de la boisson qui coule à flot (aussi) pour devenir le virage le plus connu de l’Alpe d’Huez. Celui qui a ovationné Johnny Hoogerland, ou sifflé Thomas Voeckler. On aime ou on n’aime pas, mais c’est ce qui fait la beauté des montées de cols, du moment que les coureurs ne sont en aucun cas dérangés !

        Voici donc certains souvenirs qui font que le Tour me manque parce qu’il va falloir attendre un peu avant de pouvoir en revivre des similaires. J’aurais pu en rajouter des dizaines parce qu’en temps que supportrice et en temps que fan de cyclisme, il est certain que je n’ai pas que 8 bons moments vécus sur ce Tour 2011 !

         Pour faire plaisir à tout le monde je vais aussi faire une petite liste (oui, petite) de certains évènements qui font qu’en fait, le Tour ne me manque pas tant que ça, histoire de ne pas dire que le Tour c’est seulement « tout joli » :

           • Les larmes de Johnny Hoogerland

        Une voiture qui heurte Juan Antonio Flecha, qui heurte à son tour Johnny Hoogerland, et c’est la fin … La fin de tout espoir de maillot à pois, de victoire d’étape. On en aura découvert le courage du Néerlandais, celui qui abandonnerait seulement si on lui cassait les jambes. Il a eu mal, a souffert énormément. En témoigne l’horrible image de ses pleurs sur le podium en fin d’étape alors qu’il recevait ses prix en souffrant le martyr. Les barbelés avec lesquels il s’est blessé ont été vendus aux enchères : plus de 1600€ si je ne m’abuse. Je trouve cela terriblement déplacé…

           • Le maillot à pois de Thor Hushovd lors du contre-la-montre par équipes

        Je parlais précédemment du maillot à pois que portait à merveille Samuel Sanchez, et bien c’est le contraire pour Thor Hushovd. Alors qu’il avait 0 points au classement des meilleurs grimpeurs, Thor a dû porter le maillot blanc à pois rouge lors du contre-la-montre par équipes car Philippe Gilbert portait le maillot jaune. Ce maillot à pois ne lui aura pas porté malchance puisqu’il remporte le contre-la-montre avec la Team Garmin-Cervélo mais esthétiquement parlant des maillots jaune ou arc-en-ciel ou vert lui vont beaucoup mieux. C’est une question de goût, certes, mais pas le mien !

        Dans ces mauvais souvenirs je n’oublie pas la pluie, quasi omniprésente en première partie de Tour ainsi que les nombreuses chutes et les abandons de Bradley Wiggins, Jurgen Vandenbroeck ou Alexandre Vinokourov. Il n’empêche que le Tour reste une farandole de bons souvenirs que l’on attend de revivre l’année suivante avec joie, envie & impatience ! En attendant il reste toutes les autres courses car le cyclisme ne s’arrête pas au Tour de France. Que la course soit régionale, nationale ou internationale elle est tout aussi bien. Le cyclisme reste convivial et c’est toujours une joie d’aller voir une course quelle qu’elle soit ! Quand on aime le cyclisme, on l’aime toute l’année et non pas qu’au mois de Juillet !

Article réalisé par Chloé Lemarchand | Photos : Bettini / L'Equipe / AFP