Les bonnes résolutions

Publié par Vincent Davayat sur 7 Janvier 2011, 21:48pm

Catégories : #Carte blanche à Vincent D.

La tradition est ainsi faite : la nouvelle année venue est synonyme de bonnes résolutions. Je n’échappe pas à cette prise de « bonne » conscience universelle ; en 2011, au risque d’en décevoir, je ne ferai plus dans la critique gratuite, ni dans le coup de plume acerbe. Promis !

Oui, je veux placer cette année sous le signe de la bienveillance, de la courtoisie, de la gentillesse, et même de la réconciliation avec Gérard Holtz (mes fidèles lecteurs apprécieront). 2011 sera donc un peu l’année du monde merveilleux de Disney ou de celui de Stéphane Hessel, l’année du triomphe du bien sur le mal.

En matière de sport, nous n’échapperons pas à cette déferlante de bonté, de probité et d’élégance. Ainsi, on ne verra plus un cycliste, qu’il carbure ou non au clenbutérol, attaquer son principal rival au moment où ce dernier est victime d’un incident mécanique.

Fini, aussi, le plaquage cathédrale sur les terrains de rugby ; spectaculaire, mais jugé trop dangereux. Voyez la chose : un plaquage violent… Et hop, c’est un modèle du prochain calendrier qui disparaît ! Inconcevable.

Finies, également, les manœuvres houleuses et viriles en Formule 1, comme celle entreprise par Schumacher sur Barrichello lors du dernier Grand Prix de Hongrie, une fourberie pourtant digne de celles qui ont permis à l’Allemand de conquérir ses sept couronnes mondiales. Les temps changent. D’ailleurs, en 2011, on ne verra plus de drapeaux jaunes sur les bords des circuits. Que du bleu ! Courtoisie oblige.

Et les spectateurs ne seront pas en reste. Notre gouvernement et l’INPES, inspirés par cette bienveillance ambiante et soucieux de notre bonne santé, envisageraient en effet de lancer une campagne de prévention sur les méfaits du bruit dans les stades. Des spots seraient ainsi diffusés sur les principales chaînes de télévision, aux heures de grande écoute. J’imagine déjà le slogan : « La balle à l’aile, moins de décibels ! » Ne grignotez pas dans la journée, ne fumez pas, ne buvez pas et, désormais, ne faites plus de bruit. On va se marrer en 2011…

Le ministère de la Santé projetterait aussi l’achat de cinquante millions de paires de boules Quiès, distribuées gratuitement à l’entrée des stades. Aussi coûteux que le vaccin contre la grippe A et moins dangereux que le Mediator, ce remède est promis au succès médiatique.

Heureusement, ci-et là, dans ce monde sur-sécurisé et béni-oui-oui, on trouve encore quelques échappatoires, quelques brèches d’adrénaline et de sensations fortes. Ces premiers jours de janvier sont en effet propices au spectacle extrême. Celui que nous offrent les fous volants, les sauteurs à ski de la Tournée des Quatre Tremplins. Celui, aussi, offert par les fous du volant (et du guidon), en l’occurrence les participants du Dakar.

Le Dakar, justement. Son exportation sur le continent sud-américain est un réel succès, même si quelques hurluberlus du Paris journaleux, victimes d’un réflexe postcolonial, continuent de railler la délocalisation du rallye-raid et de snober l’aspect sportif de l’épreuve. Soit. Mais, sincèrement, parmi vous qui me lisez, quels sont ceux capables, de mémoire, de me donner les podiums du précédent Dakar, dans les catégories auto, moto et camion ?

Force est d’admettre que le grand public s’intéresse au Dakar dès lors que des peoples y participent ou que la grande faucheuse enfourche sa ténébreuse moto pour décapiter un pilote ou un spectateur trop aventureux. Oui, la question qui taraude tous les esprits cette année encore, y compris le plus brillant, celui de Gérard Holtz, c’est : « Combien de victimes sur la piste ? ». Indéniablement, le charme de l’épreuve réside dans la persistance de ce danger. Un peu de brutalité et de cynisme dans ce monde aseptisé ne fait point de mal.

Qu’en conclure ? Deux choses. La première, c’est que l’homme est naturellement mauvais, habité par tous les vices et qu’il préfère le sport façon gladiateurs à celui pratiqué par les Barbapapa. La seconde, c’est que les bonnes résolutions, comme les promesses, n’engagent que ceux qui les croient. J’ai tenu la mienne dix lignes, à peine. Je redeviens méchant. Pour vous servir.

Article et montages réalisés par Vincent Davayat

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Etienne

07/01/2011 22:11

Sensationnel ! Bravo =D Et pour le Dakar de l'an dernier, en moto c'était Deprès, avec Chaleco et Ullevalseter je crois. En auto, triplé Volkwagen. Un doublé des Patronelli en quads. Et Chaguin sur son Kamaz en camion ;D

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