1980 : The Miracle on Ice

Publié par Thomas Liabot sur 27 Novembre 2011, 19:00pm

Catégories : #OMNISPORT

Le 22 février 1980 est une date qui restera longtemps gravée dans les consciences américaines. Longtemps mis à mal par un empire soviétique ultra dominateur, l’Amérique des années 1980 se veut conquérante, à l’image d’un Ronald Reagan qui affirme, quelques jours après son élection « America is back ». C’est sur les patinoires de Lake Placid, hôte des Jeux Olympiques d’hiver 1980, que le sport va apporter son soutien à la relance américaine. Flashback.

Qualifié de « moment le plus important de son histoire » par la Fédération Internationale de Hockey à l’occasion de son centenaire, le miracle sur glace prend forme à l’occasion de la demi-finale du tournoi olympique. Une fois de plus, la compétition semble dénuée de tout enjeu tant la domination soviétique est sans partage. L’URSS a notamment remporté les quatre derniers tournois olympiques et personne ne s’attend à ce que cette hégémonie prenne fin.

D’autant plus que l’équipe soviétique présente une pléiade de joueurs expérimentés et des nouveaux talents qui semblent être totalement inarrêtables. Une semaine avant le début du tournoi olympique, un match de préparation est organisé au Madison Square Garden de New York, les États-Unis reçoivent à cette occasion une véritable leçon de hockey de la part des russes en s’inclinant 10 à 3.

Pourtant, le début du tournoi sourit aux américains qui, malgré une défaite, accèdent au second tour puis à la demi-finale. L’équipe US, composée en grande partie d’universitaires engrange de la confiance à chaque succès. Mais en face, l’équipe soviétique impressionne tout autant, si ce n’est plus. Invaincus, l’URSS aborde la demi-finale en grand favori.

Cette demi-finale se tient le 22 février 1980. Et le match commence bien mal pour les Américains. Rapidement, Krutov dévie un tir du défenseur Aleksei Kasatonov hors de portée du gardien américain Jim Craig et les soviétiques prennent les devants 1-0. Les américains égalisent par l’entremise de Buzz Schneider mais c’est une joie de courte durée puisque les soviétiques inscrivent le troisième but de la rencontre, celui de Makarov et reprennent les devants. La prestation de Jim Craig, le gardien américain, est phénoménale, puisqu’il multiplie les arrêts importants, empêchant les russes de prendre une sérieuse option sur le match. Le score demeure bloqué à 2 à 1. À une seconde de la fin de la première période, sur un tir de loin de Mark Johnson, les Américains égalisent la marque (2 à 2).

C’est alors que l’entraîneur russe prend une décision très surprenante en remplaçant son gardien vedette Tretiak par Vladimir Myshkin en début de deuxième période. À la reprise, Maltsev redonne l’avantage à l’URSS et porte la marque à 3-2. On pense alors que les Russes sont sûrs de leur avantage mais, une fois de plus, les jeunes américains étonnent et égalisent par Johnson en début du troisième tiers-temps. À dix minutes de la fin du match, Mike Eruzione, le capitaine américain, trompe la vigilance du gardien soviétique et donne, pour la première fois, l’avantage aux siens (4 à 3).

L’équipe soviétique ne reviendra pas. Le gardien américain, Jim Craig, conserve son but inviolé en fin de rencontre grâce à une prestation héroïque. Au coup de sifflet final, la joie des jeunes joueurs US témoigne de l’immense exploit accompli.

Plus tard, les États-Unis remporteront la finale du tournoi olympique en battant la Finlande. Authentique exploit, le parcours des jeunes américains témoigne de la force du sport à déjouer les pronostics. Un scénario hollywoodien diront les observateurs. Une aubaine que n’ont pas manqué de saisir les studios californiens. Pas moins de trois films célébreront le magnifique moment offert par l’équipe américaine à un peuple alors en crise de confiance. Plus tard, la diplomatie américaine prendra le dessus sur sa rivale soviétique. La force du sport ?

Article réalisé par Thomas Liabot l Image : Sports Illustrated