Comme promis, retour aujourd’hui sur le mois de janvier 2011, synonyme de reprise au soleil pour les coureurs du peloton professionnel, avec comme passage désormais incontournable pour bon nombre d’entre eux le Tour Down Under, sur les routes australiennes. Mais janvier, au-delà des premières compétitions qui agrémentent un calendrier encore relativement peu fourni, est également la période des stages de pré-saison et des présentations des nouveaux coureurs et nouvelles équipes. A ce titre, la création du World Tour et le marché des transferts très actif ont très largement remodelé le paysage du cyclisme mondial. Alors que le Team Sky avait été l’attraction du début de la saison 2010, les projecteurs furent également braqués, en janvier dernier, sur une nouvelle venue, l’équipe luxembourgeoise Leopard-Trek.
Flash back aujourd’hui sur ces premières échéances médiatiques et sportives de la saison écoulée.
Bienvenue dans le monde du World Tour
En ce début de saison, l’heure est aux traditionnelles présentations d’équipes et aux stages de pré-saison. Nombreuses sont les équipes à avoir opté pour des stages en Espagne et dans le Sud de l’Europe afin de permettre aux coureurs d’arriver dans les meilleures dispositions possibles dès leurs premiers tours de roues en compétition.
L’Elite du peloton mondial et le calendrier ont également changé de nom. Exit l’UCI Pro Tour, bienvenu dans le monde du World Tour. Le calendrier mondial des épreuves inscrites au World Tour a donc été quelque peu modifié, avec en particulier l’accession au plus haut rang du Tour de Pékin - pour sa première édition- intégré dans le calendrier début octobre, entre championnats du Monde à Copenhague et Tour de Lombardie. Nous y reviendrons.
Le paysage des équipes constituant le World Tour a également été bouleversé, et pas seulement au niveau de la couleur des nouveaux maillots des formations. Certaines équipes, après des débuts très encourageants au plus haut niveau mondial en 2010, tels le Team Sky et BMC, étaient attendues au tournant. D’autres équipes s’attendaient d’ores et déjà à cravacher durant toute la saison pour récolter des précieux points indispensables à leur maintien dans l’Elite du cyclisme mondial en fin de saison. L’équipe Saxo Bank-Sungard, articulée autour d’Alberto Contador, en provenance de l’équipe Astana, s’avançait relativement quant à elle dans l’inconnu en raison de l’affaire judiciaire qui accompagnait l’Espagnol depuis son contrôle positif au clenbutérol sur la Grande Boucle 2010. Mais surtout, l’ancienne Saxo-Bank enregistrait le départ de nombreux de ses coureurs, des frères Schleck à Fabian Cancellara en passant par Maxime Monfort ou Jakob Fuglsang, tous partis vers le Team Leopard Trek.
A l’aube de la saison 2011 –ici lors de la présentation officielle de l’équipe- la nouvelle équipe Leopard-Trek, articulée autour du Suisse Fabian Cancellara et des frères Schleck, affiche son ambition : gagner des grandes classiques et le Tour de France.
Une nouvelle venue qui faisait beaucoup « jaser » dans le peloton et qui accaparait d’emblée les feux médiatiques. Financée par le milliardaire Flavio Becca, un ami proche du clan Schleck, l’équipe luxembourgeoise apparaissait à l’aube de cette saison 2011 comme l’épouvantail du peloton, aussi bien armée pour les classiques de printemps que pour les Grands Tours et les courses à étapes en tout genre. Un recrutement impressionnant autour d’un trident frères Schleck-Cancellara qui laissait augurer une première saison de bonne facture pour l’armada Léopard-Trek. D’emblée, sans avoir fait le moindre tour de roue, la formation reçut le précieux sésame en accédant au World Tour directement. L’effectif et les ambitions étaient alors au rendez-vous. Restait à confirmer toutes ces bonnes intentions sur la route, ce qui fut moins facile !
Clap de fin pour Lance Armstrong sur les routes du Tour Down Under
La vraie « der des ders » pour Armstrong sur les routes australiennes. A trente-neuf ans, l’Américain, septuple vainqueur de la Grande Boucle, tire sa révérence. L’Américain y a signé pour la dernière fois la liste d’émargement. Un moment à forcément garder dans les archives…
L’Américain l’avait annoncé fin 2010, il poursuivrait sa carrière en 2011, sur une dernière course World Tour, le Tour Down Under. Une première course très attendue comme chaque année. Une épreuve qui prend également de l’importance chaque année en proposant notamment un plateau de sprinters assez copieux. L’Américain a donc choisi de tirer un trait sur sa carrière professionnelle sur ces routes dévolues aux « grosses cuisses » du peloton.
Ce choix de clap de fin n’est pas anodin pour le Texan. Lance Armstrong souhaite y promouvoir une dernière fois la lutte contre le cancer. Il sait également que le public australien lui est très favorable. Ce retrait définitif d’Armstrong du peloton professionnel marque incontestablement la fin d’une époque où il a régenté le Tour de France de 1999 à 2005, en particulier dans son approche de la Grande Boucle, très professionnelle et méticuleuse. L’Américain, au-delà des affaires présumées de dopage qui le poursuivent, au-delà de son caractère parfois arrogant qui exaspéra très largement le public français sur les routes du Tour, laisse un legs très important au cyclisme. Son coup de pédale implacable en montagne et ses duels avec Jan Ullrich ont marqué l’histoire de la grande Boucle. C’est donc le 23 janvier dernier que la page Armstrong s’est définitivement tournée. Le coureur de l’équipe Radioshack a pris, pour l’anecdote la 103ème place de l’étape, et la soixante-septième du général…
Mais le Tour Down Under était également attendu, outre l’aspect médiatique du départ à la retraite d’Armstrong, pour son intérêt sportif. Les sprinters s’y expriment très largement nous l’avons dit. Mais certains jeunes coureurs si révèlent également. Pour rappel, le jeune Slovaque Peter Sagan avait laissé entrevoir toute l’étendue de son talent lors de l’édition précédente, à seulement 20 ans, en suivant Cadel Evans, Alejandro Valverde et Luis Léon Sanchez lors de l’étape reine passant par le mont Willunga.
Ben Swift, par deux fois, Cameron Meyer, vainqueur final, Matthew Goss, Francisco Ventoso et Michael Matthews ont levé les bras sur cette épreuve. Difficile de ne pas s’en réjouir. Les jeunes ont animé le Tour Down Under 2011, encore une fois, et ont ainsi insufflé un vent de fraîcheur pour lancer la saison nouvelle, qui après un hiver rendu crispant par les multiples affaires et débats extra-sportifs méritait bien cela. Cameron Meyer a inscrit son nom au palmarès de son tour national, et les principales têtes d’affiches de la semaine furent donc les jeunes pousses. Pas les stars forcément attendues. Pas les André Greipel, les Mark Cavendish, les Tyler Farrar, qui sont apparus encore trop juste physiquement. Quoi qu’il en soit, une tendance nette s’est dégagée : les Aussies ont une fois de plus tenu la dragée haute aux Européens et Américains.
La jeunesse au pouvoir sur les routes du Tour Down Under, avec en particulier le jeune Australien Cameron Meyer, vainqueur final de son tour national.
Les détracteurs de ce Tour Down Under en tant qu’épreuve du World Tour auront encore une fois pointé la faiblesse des difficultés proposées sur le parcours. Néanmoins, vu d’Australie, le Tour Down Under suscite un engouement énorme. Un rendez-vous incontournable pour lancer la saison, pour lequel des passionnés de cyclisme de toute l’Australie consacre des congés. La foule, au bord des routes, inspire aux divers participants la comparaison avec les grands Tours de notre bon vieux continent.
Bref, c’est bien aux antipodes que le coup d’envoi de la saison a été donné. Retour en Europe dès février, avec un passage par le Moyen-Orient…
A suivre demain : « Février, le regard tourné vers le printemps… »
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Introduction
Article réalisé par Thomas Guérin l Photos : Team Leopard-Trek/Tour Down Under