Place maintenant à un bilan team par team afin de voir si chaque écurie a réussi à répondre a ses attentes. Pour certaines, le champagne a coulé à flots; pour d'autres, il est soigneusement rangé en attendant 2011. Petit tout d'horizon des acteurs de la saison.
Red Bull Racing : Qui aurait misé, il y a quelques années, que Red Bull signerait un doublé ? Certainement pas grand monde. Même pas le monde de la Formule 1 lui même. Car voir une marque autrichienne de boisson énergisante jouer les premiers rôles dans la discipline reine du sport automobile relevait de l'utopie. Résultat : la firme de Dietrich Matezitch remporte 9 des 19 courses, n'a été battue que 4 fois en qualifications et s'adjuge les deux championnats. La saison a été dominée par Sebastian Vettel et Mark Webber pratiquement du début jusqu'à la fin. Seuls les ennuis mécaniques, nombreux, et le refus de Chris Horner de désigner un numéro un auraient pu priver l'écurie autrichienne de s'imposer cette saison, en témoigne l'aileron avant magique de Vettel à Silverstone ou la gué-guerre entre les deux pilotes en Turquie. Reste à l'écurie de confirmer sa suprématie lors de la saison prochaine.
Scuderia Ferrari Malboro : Avec une petite victoire l'an dernier (Raikkonen s'était imposé à Spa devant la modeste Force India de Fisichella...), la Scuderia, écurie indissociable de la Formule 1, se devait de retrouver son rang cette année. Contrat à moitié rempli pour le cheval cabré puisque Fernando Alonso s'impose 5 fois cette année, dont une victoire polémique en Allemagne, mais que l'écurie ne remporte aucun titre alors que l'Espagnol était en tête du championnat en arrivant à Abu Dhabi. Arrivé numéro 2 en début de saison, il aura, dès la première manche, mis les choses au point chez Ferrari, reléguant Massa, fantomatique cette saison, au même rang que Barrichello lorsque Schumacher pilotait pour la Scuderia. L'Espagnol sera tout de même un sérieux client au titre la saison prochaine et l'on espère revoir Massa sur les podiums très bientôt.
Vodafone McLaren Mercedes : En lice pour le titres des constructeurs jusqu'à la pénultième manche et pour le titre des pilotes jusqu'aux Emirats Arabes Unis, l'écurie anglaise, qui possédait les deux derniers champions du monde paye sans doute son manque de régularité. Alternant le bon et le moins bon, l'ex-écurie de Ron Dennis paraissait armée jusqu'à la mi-saison pour remporter un titre, avant de s'effondrer progressivement. Un tardif sursaut d'orgueil à Abu Dhabi aura au moins permit à McLaren d'empêcher Alonso de remporter le titre... Maigre consolation. Le F-Duct introduit en début de saison sera supprimé en 2011 mais tout porte à croire que McLaren – Mercedes sera encore un des acteurs majeurs la saison prochaine.
Mercedes Grand Prix Petronas : La déception de la saison. Prenez la meilleure monoplace de la saison 2010 (les Brawn GP). Ajoutez y Ross Brawn (14 titres pilotes et constructeur en tant que directeur technique) et un gros sponsor (Petronas). Mettez une pincée de bons pilotes, notamment le septuple champion de monde Michael Schumacher ainsi qu'un excellent pilote en devenir, Nico Rosberg, fils de l'illustre Keke Rosberg. Mixez tout ceci et vous êtes censé obtenir la meilleure écurie du plateau. Je dis bien "censé". Car sur la piste, cela ne s'est pas tout à fait passé comme prévu. Certes, l'écurie termine quatrième du championnat... Mais elle le doit uniquement au talent de Nico Rosberg, tant il a dominé le baron rouge (gris pour l'occasion) cette saison. Malgré un timide réveil en fin de championnat, Schumacher n'a guère brillé cette saison, au point que Mercedes lui a lancé un ultimatum pour 2011. Et en plus, il a fait du Schumacher... (cf Barrichello en Hongrie et bien d'autres...)
Renault F1 Team : L'écurie française (Cocorico ! Chauvinisme quand tu nous tiens...) s'était perdue dans le désert depuis sa période faste où Mr Alonso ramenait les titres à la maison. L'affaire de tricherie à Singapour n'avait rien arrangé. L'écurie a donc fait sa mue et la chenille s'est transformée en papillon. Exit ING Direct, bonjour Gérard Lopez et sa société Genii Capital. Exit Briatore & Symonds, bienvenu Eric Boullier, français (Cocorico encore !), 36 ans et ancien team manager de DAMS. Exit ensuite Fernando Alonso, parti chez Ferrari et Romain Grosjean, parti au Pôle Emploi, bonjour Robert Kubica, le sérieux Polonais et Vitaly Petrov, vice-champion GP2 et protégé de Mister Poutine. Renault a enchainé des résultats plus que corrects tout au long de la saison et les sponsors russes ont fleuri sur les monoplaces. La marque au losange aura longtemps tenu tête à Mercedes pour la place juste derrière le Big Three mais s'est finalement inclinée dans sa lutte. Mais la confiance retrouvée et l'assurance vie Kubica laisse présager un avenir plutôt clair la saison prochaine. La seule interrogation concerne les projets de l'équipe en 2011 puisque Carlos Ghosn désire voir Renault uniquement en tant que motoriste.
AT&T Williams : Tout comme Renault, l'équipe de Sir Franck Williams a connu un renouvellement de ses pilotes à l'intersaison. Rubens Barichello, 38 ans mais toujours jeune, est associé au champion GP2 Nico Hulkenberg en remplacement d'un autre Nico, Nico Rosberg et du japonais Kazuki Nakajima. Avec la fin du partenariat avec Toyota, c'est à la surprise générale que l'on voit les Williams équipées de moteurs Cosworth, un choix surprenant quand l'on voit les autres écuries équipées de ce propulseur (Lotus, HRT et Virgin). L'équipe britannique commence la saison de façon poussive mais monte en puissance tout au long de l'année, s'intégrant régulièrement dans la lutte entre Mercedes et Renault. Coiffant Force India, sa rivale au championnat sur le fil (et d'un petit point seulement), Williams s'est même offert un exploit (et encore, le mot est faible...), celui de battre d'une seconde et demi (!) les Red Bull en qualifications. Un exploit qui ne permettra tout de même pas au poleman, Hulkenberg, de conserver son baquet l'an prochain.
Force India F1 Team : L'écurie indienne, créée en 2008, n'ayant trop rien à espérer dans le championnat, n'avait que pour objectif de continuer sa progression et de confirmer les performances de 2010. Résultat : une septième place constructeur et une lutte avec Williams tout au long de l'année. Rien de bien glorieux pour l'écurie de Vijay Mallya, qui devrait continuer sur sa lancée en 2011. L'incertitude vient des pilotes, les noms de Heifeld et Di Resta circulent du côté de l'équipe indienne qui devra cependant améliorer ses appuis aérodynamiques, son gros point faible, l'an prochain si elle veut être compétitive dans les années à venir.
BMW Sauber F1 Team : Une année de survie, rien d'autre. Suite au départ de BMW, l'équipe s'st équipée de propulseurs Ferrari pour assurer sa présence sur le plateau, Peter Sauber aimant trop la F1 pour voir son écurie disparaître. Et l'opération de sauvetage s'est à peu près bien passée. Limitée en sponsors avec l'unique "Burger King" pour décorer la monoplace blanche, l'équipe suisse a connu pas mal de difficultés toute la saison et s'est beaucoup contentée des places hors-points. L'étonnant Kamui Kobayashi a fait ce qu'il a pu au volant d'une modeste monoplace et aura au moins eu le mérite d'être resté en place toute la saison, contrairement à son (ex-)coéquipier Pedro De La Rosa, remplacé par Nick Heidfeld après la mi-saison. Un tandem reconduit l'an prochain ?
Scuderia Toro Rosso : Red Bull donne peut être des ailes mais la marque autrichienne a alors coupé celle de la petite soeur Toro Rosso. L'équipe italienne a terminé dernière des écuries déjà existantes, avec seulement onze petits points. Le malchanceux Suisse Sébastien Buemi a devancé de trois points son coéquipier Jaime Alguersuari. Rien de croustillant, donc, à se mettre sous la dent du coté la petite Scuderia. Rien de positif non plus. 2011 risque de ressembler fortement à 2010 pour Toro Rosso, sauf grande surprise.
Lotus Racing : Le bilan est assez constrasté pour l'équipe malaysienne. Certes, elle est à des années-lumière des Red Bull & Co, mais elle se paye le luxe de terminer première des nouvelles écuries. Avec un recrutement plutôt judicieux à l'intersaison où elle a embauché le Finlandais Heikki Kovaleinen et l'Italien Jarno Trulli, l'écurie de Tony Fernandes était armée pour assurer sa survie et a même eu le privilège d'accèder à la Q2 durant la saison. Elle devrait poursuivre sur sa lancée en 2011 et tenter de se rapprocher des Toro Rosso, d'autant plus que l'équipe sera normalement équipée de moteurs Renault, mais sous le nom Malaysia Racing puisque Lotus devrait s'associer avec l'équipe Renault.
Hispania Racing Team F1 : Adepte du turn-over, Bruno Senna, Karun Chandhok, Sakon Yamamoto et Christian Klien ayant occupé les baquets disponibles, l'écurie espagnole a au moins eu le mérite de ne pas être la lanterne rouge de la saison. Malgré les faibles moyens financiers, Adrian Campos a réussi à faire survivre son équipe qui devrait prendre le départ la saison prochain. Reste que voir le nom de Senna associé à une écurie comme celle là fait forcément mal au coeur... Business quand tu nous tiens...
Virgin Racing : Avec une monoplace conçue uniquement par ordinateur, seul Richard Branson pouvait espérer que son entreprise allait être un succès... Réservoirs trop petits en début de saison, voitures-escargots, Timo Glock et Lucas Di Grassi ont eu bien du courage de s'investir dans cette lutte picrocolienne qui les voit terminer en queue de peloton. Pour seul coup d'éclat, Virgin aura atteint une fois la Q2... Bis repetita en 2011 ?
Article réalisé par Etienne Escuer l Images : L'Equipe, Le mag de la F1, F1 Fanatic, Miniatures Minichamps, The F1 condition, F1-GP et Mondial infos
Bilan de la saison 2010 (3/4) : Du côté des écuries
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