Entre Mar del Plata et Lima, la route va être longue. 465 pilotes s’apprêtent à prendre le départ de la 33ème édition du Rallye Dakar, cette course d’endurance qui se dispute cette année entre le 1er et le 15 janvier sur le continent sud-américain comme depuis quelques années déjà. Les organisateurs innovent sans cesse et nous ont concocté un parcours qui ne devrait pas être sans obstacle pour tous les participants. Gros plan sur l’enfer sud-américain.
Nouveauté sur le continent américain, pour la première fois, le Pérou accueille ce mythique rallye. C’est d’ailleurs à Lima, sa capitale, que la course prendra fin. Nouveauté toujours, finis les parcours en boucle, cette année, la course partira du fin fond de l’Argentine avant de remonter une grande partie de la cote chilienne jusqu’au désert péruvien. Au fil des kilomètres, le paysage va changer à de nombreuses reprises et le parcours terrestre proposé devrait convenir davantage à certains selon les hectomètres à franchir. Cette année encore, les pilotes découvriront l’Amérique d’un autre œil, et cela pendant quatorze jours de courses intenses.
L’argentine d’Est en Ouest
Sur les 9000 kilomètres à parcourir, près de 3800 se dérouleront en terres argentines. L’aventure va commencer en douceur à Mar del Plata, destination touristique qui va combler les pilotes mais où il ne faudra pas s’éterniser et se mettre dans le bain directement avec une courte spéciale où les petites dunes du bord de l’Atlantique donneront un premier vainqueur.
Santa Rosa de la Pampa, ville arrivée puis ville de départ laissera place à une deuxième étape rapide en première partie de journée avant de nous offrir un ralentissement légitime des véhicules du côté des dunes sableuses de Nihuil. Sable gris et non jaune dû à l’activité volcanique du coin.
A San Rafael, la rudesse du terrain va compliquer les affaires de certains. La cordillère des Andes fait son apparition, l’altitude également. A cela, les mécaniques seront confrontées à des rivières et des trous qui vont fragiliser les véhicules qui s’avéreront les moins robustes du plateau d’engagés.
Jusqu’à San Juan, les pilotes vont en prendre plein les yeux. Les couleurs ne manqueront pas non plus jusqu’à Chilecio où les obstacles seront tout autant présents. A l’issue de ces quatres étapes, la course devraient déjà se décanter et les plus téméraires devront rester sur le qui-vive s’ils veulent rester dans la course pour une belle place jusqu’au bout.
Pour se rendre à Fiambalà, les motos et quads seront quelque peu épargnés. Ils n’auront pas à franchir les dunes infranchissables qui les ont pénalisées l’an dernier et profiteront du décor montagneux tout en restant concentré sur la navigation. Les camions et les voitures, eux, devront braver le sable et ne pas s’enliser au classement général.
Les plus rapides auront la chance de franchir en premier la frontière à 4700m d’altitude, derrière laquelle d’autres surprises les attendent.
Le Chili pour le plaisir des sens
Avant tout, l’arrivée au Chili, c’est le dépaysement. Finie la Pampa argentine, bienvenue aux multiples décors chiliens qui constituent une belle première surprise. Une surprise qui en cache d’autres. Atacama, Cordillère. Bon appétit !
Copiapo sera le théâtre d’une spéciale relativement longue. Formée en boucle, elle emmènera les pilotes sur des terrains de dunes et de désert qui vont commencer à se ressentir sous la pédale. Ce départ chilien ne devrait pas laisser de bons souvenirs à la plupart des concurrents.
Les longues spéciales continuent. Jusqu’à Antofagasta, les survivants de l’épreuve vont trouver la route longue mais le terrain pierreux ne leur interdira pas de faire grimper l’aiguille au compteur, sans oublier de contempler la majestueuse contrée chilienne.
Au programme vers Iquique, ils traverseront les canyons sur une longue spéciale aux décors somptueux où la navigation aura une part très importante. Et après tout ça, les dunes et la mer referont surface. Vers Arica, pour la beauté du sport, un coup de fesh-fesh devrait plaire aux spectateurs. Aux pilotes, un peu moins.
A la découverte du Pérou
Au matin du 12 janvier, la course prendra un nouveau virage. Le Dakar découvre le Pérou, les pilotes devront être vigilants sur des terrains qu’ils ne connaissent pas. Motos, camions et voitures prendront des chemins différents où ils devront franchir tour à tour des rios asséchés pour certains et des sentiers où il faudra garder le cap pour arriver au plus vite au Bivouac.
C’est surtout vers Nasca que la magie du Pérou va prendre forme avec ses fameuses figures visibles du ciel. Les pilotes, par contre, resteront bien au sol et plus particulièrement sur le sable. Lors de cette spéciale démarrant à Arequipa, les dunes vont s’enchainer et pour les plus expérimentés d’entre les survivants du Dakar, ce sera l’heure de mettre un bon coup de collier pour larguer leurs derniers adversaires.
Nasca-Pisco pour continuer, la fin de l’aventure est proche mais il ne faudra pas se relacher. Les dunes vont encore se succéder, pas de répit au Pérou pour les pilotes.
Cette traversée du Pérou va laisser de beaux souvenirs aux locataires du lieu pendant quatre jours. Après Nasca, Pisco, c’est à Lima, la capitale que le rallye prendra fin avec une spéciale courte et certainement dérisoire au niveau du classement général alors les dernières petites dunes pourront être savourées avant de déguster le champagne final. Que la fête commence !
Demain, retrouvez l’interview de Christophe Declerck, concurrent quad.
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Article réalisé par Emilie Drouet l Images : Angelo Rosto / AFP