Génération cycliste : 83’ 84’ : Feillu domine, les autres piétinent

Publié par Fabien Dézé sur 10 Août 2011, 22:56pm

Catégories : #CYCLISME

C’est bien connu, des générations sont plus riches que d’autres. Aucun coureur français né en 83-84 n’a le potentiel pour jouer les premiers rôles sur le Tour. La plupart sont des coureurs de classiques ou des baroudeurs qui tardent encore à s’affirmer. Loin devant, seul Romain Feillu surnage.

Pas loin des sommets

Romain Feillu (16 avril 1984), 19 victoires : avec 8 victoires en 2011 dont 3 sur le seul Tour Méditerranéen, il a pris une autre dimension. Seul bémol, il ne gagne pas encore sur les épreuves WorldTour. Sur le Tour de France il n’était pourtant pas loin à Redon où il a échoué d’un souffle derrière Tyler Farrar. S’il est remis de sa fracture de la clavicule, il essaiera au mondial de Copenhague de faire mieux qu’à Geelong l’an dernier (10e).

Le potentiel est là mais…

Sébastien Turgot (11 avril 1984), 5 victoires : 3eme de Paris-Tours en 2008, ce coureur rapide a le profil pour briller dans les classiques du Nord. Mais pour l’instant il tarde à décrocher des résultats probants dans ces courses spécifiques malgré une victoire d’étape sur les 3 jours de la Panne en 2010. Au service de Thomas Voeckler sur le Tour 2011, il aspire désormais à jouer sa carte perso.

Matthieu Ladagnous (12 décembre 1984), 7 victoires : à 26 ans, il a déjà remporté des belles épreuves, la plus prestigieuse restant les 4 jours de Dunkerque en 2007. Comme de nombreux coureurs à la FDJ, il a les caractéristiques pour briller en Belgique (il a remporté une étape du Tour de Wallonie en 2011). Régulier sur l’ensemble d’une saison, il lui manque comme pour beaucoup ce petit coup d’éclat qui fera la différence.

Jérémy Roy (22 juin 1983), 3 victoires : le super combatif du Tour 2011 n’est pas seulement un attaquant infatigable, il possède également un gros moteur comme il l’a prouvé dans l’Aubisque en lâchant à la régulière Hushovd et Moncoutié après avoir franchi la veille le Tourmalet en tête. En 2009, il a signé sa plus belle victoire sur Paris-Nice devant Voeckler et Martin et a failli récidiver cette année, battu seulement à Houdan par un De Gendt intenable.

Steve Chainel (6 septembre 1983), 3 victoires : pour un crossman, il s’est plutôt bien habitué à la route en gagnant notamment une étape des 3 jours de la panne en 2010. Son terrain de chasse se trouve dans les Flandres où il espère décrocher le gros lot un jour. 17e du Tour des Flandres 2010, échappée au pied du Poggio sur Milan-San Remo 2011, il n’hésite pas à venir jouer dans la cour des grands. Quitte à délaisser le cyclo-cross ? Pas sûr.

Peuvent mieux faire

Jean-Eudes Demaret (25 juillet 1984), 5 victoires : le revoir sur un vélo après sa grave maladie de Crohn attrapé au Gabon début 2010 est déjà une victoire. Le voir lever les bras sur le GP Tartu 2011 est le signe de son retour au premier plan. Il doit désormais reprendre le fil d’une carrière qui avait bien démarré en 2007 avec une victoire d’étape d’entrée sur le Tour du Poitou-Charentes suivie d’une victoire d’étape au Tour de Picardie l’année suivante avec en prime une 2e place au général. A cœur vaillant rien d’impossible …

Anthony Ravard (28 septembre 1983), 13 victoires : c’est un des trois meilleurs sprinters français avec Feillu et Casper et il compte déjà pas mal de victoires à son palmarès. Mais sans rien enlever à son mérite, il n’a gagné que sur des courses de seconde zone. En 2012, il devra viser plus haut pour participer enfin au Tour de France. Sa cohabitation avec Casper va-t-elle créer une émulation nécessaire ?

Vincent Jérome (26 novembre 1984), 2 victoires : pour beaucoup il est le coureur malheureux victime d’une terrible chute en début de Tour de France et traînant sa misère en queue de peloton. Il est pour d’autre un fidèle équipier de Thomas Voeckler sur le dernier Tour. Mais le vainqueur du Paris Tours espoirs en 2004 s’est également adjugé un beau succès sur le Tro Bro Léon 2011 et semble en pleine progression. Peut-il aller plus loin ?

Attention danger

Arnaud Gérard (6 octobre 1984), 1 victoire : en 2002 à Zolder, il posait fièrement en compagnie de Laurent Jalabert après son titre de champion du monde junior. Mais la passation de pouvoir n’a jamais eu lieu, Gérard côtoyant plus souvent le grupetto que l’avant de la course. Sa meilleure saison reste 2008 où il a remporté la Polynormande et terminé 6e du GP de Plouay. Bien peu à presque 27 ans…

Dimitri Champion (6 septembre 1983), 4 victoires : en devant champion de France à la surprise générale en 2009, Dimitri Champion avait suscité beaucoup d’espoirs chez les observateurs du cyclisme. A tel point que Laurent Jalabert l’avait convié à la fête du mondial suisse à Mendrisio. Mais depuis son retour dans le WorldTour en 2010, il est porté disparu. Sera-t-il encore dans le peloton l’an prochain ? Sûrement, mais peut-être plus en première division.

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Article réalisé par Fabien Dézé l Image : AFP