Malgré une diffusion télévisée et une couverture médiatique de plus en plus importante lors des événements sportifs, le cyclo-cross reste encore assez méconnu. En tout cas, il est bien loin derrière les autres disciplines cyclistes que ce soit la route, la piste, voir même le VTT que Julien Absalon a fait découvrir aux amateurs de sport en France. Pourtant le cyclo-cross a vu le jour en France. Petite histoire de cette discipline qui gagnerait à être connue en France.
Pascal Simon triomphe en 1977 à Lanarvily
Revenons au début du siècle dernier. Nous sommes en 1903, le Tour de France vient de naître et dans son sillage le cyclo-cross apparaît aussi. Un style de vélo que peu de gens connaissent à l’époque. Géo Lefèvre, journaliste sportif français, a l’initiative du cyclo-cross aura une phrase qui restera gravée : "Supposez un cycliste qui ait, en temps de guerre par exemple, l'obligation de ne pas se contenter des grandes routes, de rouler ou de trotter à travers des terres labourées, de se faufiler dans les sous-bois, de franchir des fossés et vous saurez ce qu'est le principe du cyclo-cross pédestre". A cette époque, il s'agit plus de course à pied que de cyclo-cross tel que nous le connaissons actuellement, ce qui lui vaut ce nom assez complexe de cyclo-cross pédestre. La première course, amateur bien entendu, se déroulent dès 1903 à Avray (une commune des Hauts-de-Seine aujourd’hui). On notera toutefois que certains avancent une version selon laquelle, le cyclo-cross serait apparu en 1902 à l’initiative de Daniel Gousseau.
A l’origine, le cyclo-cross ne servait que de préparation hivernale au cycliste sur route. Toutefois, en 1924, la première course internationale de cyclo-cross était organisée à Paris. Il s’agissait du Critérium International de Cross-Country Cyclo Pédestre. C’est en 1935 que l’appellation cyclo-cross est véritablement adoptée. Quelques années plus tard, en 1950 plus précisément, toujours à Paris se tenait le premier championnat du monde de cyclo-cross. Pour l’anecdote, c’est le reconnu Jean Robic qui était sacré. Pendant une dizaine d'années la discipline est restée une spécialité française. Puis le cyclo-cross a commencé à être pratiqué hors de nos frontières. En quelques années, il devenait presque un des sports les plus réputés en Belgique. Il l’est d’ailleurs toujours aujourd’hui. La Suisse, les Pays-Bas, l’Italie, l’Allemagne ou encore la République Tchèque ont peu à peu aussi développé une « culture cyclo-cross ». La mondialisation du cyclisme aidant, le monde des sous-bois s'est aussi développé aux Etats-Unis, au Canada voire même au Japon. En 1999, en devenant le premier champion du monde américain, le junior Mattew Kelly y a définitivement ancré la discipline.
Francis Mourey lutte dans le sable de Saint-Jean-de-Monts
Si la pratique du cyclo-cross a bien évolué, quelques principes sont restés. La pratique de la discipline, que ce soit au niveau professionnel ou amateur, se fait en automne et en hiver, d’octobre à février. Ils se disputent sur des circuits, en traversant les prairies, chemins, sous-bois, du sable et même une petite portion de bitume. Pour complexifier la tâche des cyclo-crossmen des obstacles artificiels (planches, marches) sont généralement placés sur le parcours. Ainsi les coureurs sont forcés à descendre de vélo et de le porter. Les temps modernes ont vu l'apparition du "Bunny-hop" (saut du lapin en français). C’est une technique spécifique au cyclo-cross permettant de franchir les obstacles en restant sur le vélo. À l'approche de l'obstacle, on bascule son corps d’avant en arrière en tirant sur le guidon pour lever la roue avant, puis on appuie sur les pédales pour soulever à son tour la roue arrière. Une technique qui doit être parfaitement maîtrisée pour espérer faire partie des meilleurs mondiaux. On notera aussi que les participants peuvent changer de vélo autant de fois qu’ils le veulent, alors qu’auparavant, ils n’avaient qu’une seule machine pour effectuer toute la course.
Enfin, il faut savoir qu’au départ d’une épreuve, les crossmen ne savent pas combien de tours ils auront à couvrir. Tout dépend de la vitesse des deux premiers tours. Une fois ces deux boucles effectuées les commissaires de la course fixent le nombre de tours à réaliser, en sachant qu’une course élite dure en moyenne une heure. On estime la distance parcourue à vingt kilomètres sur une épreuve.
Article réalisé par Jérémy Bazin l Images : Cyclo-cross Lanarvily, Le Télégramme
Histoire et évolution du cyclo-cross
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