Stybar retrouve son terrain de jeu

Publié par Jérémy Bazin sur 13 Octobre 2011, 07:00am

Catégories : #Cyclo-cross

Etre champion du monde, c’est le rêve de tout coureur professionnel. Porter le maillot tricolore à domicile, devant son public, c’est encore un autre rêve. Avec la reprise de la coupe du monde ce week-end à Plzen, puis une deuxième manche le dimanche suivant à Tabor, Zdenek Stybar va avoir deux occasions de briller devant un public acquis à sa cause. Un tchèque dans un monde dominé de coutume par les Belges, le tableau pourrait en effrayer plus d'un. Pas lui.

Rester maître à domicile
Certains n’ont jamais réussi à briller sur leurs terres, sans doute à cause d’une forte pression. D’autres au contraire sont sublimés à l’idée d’être poussé par leurs supporters. Zdenek Stybar est a classé dans cette seconde catégorie. Rappelons-nous d’abord les mondiaux disputés le dernier jour de janvier 2010 à Tabor. Stybar sort d’une saison phénoménale. Logiquement, il est désigné grand favori de l’épreuve. Sur le circuit tchèque, il n’allait pas décevoir. Plus encore il surclassait la concurrence, prenant le temps de savourer ce premier titre mondial avec son public. En véritable communion avec les spectateurs, Stybar vivait certainement le plus beau jour de sa carrière. Tabor, il connaît et devrait s’en donner à cœur joie le 23 octobre prochain si son genou ne le fait pas souffrir.

Mais avant il y a ce rendez-vous de Plzen. Eh bien, on peut aussi dire que Stybar connaît ce circuit comme sa poche. Un terrain d’entraînement qui l’a conduit à la victoire en coupe du monde il y a tout juste un an. Là encore il partira avec une pancarte dans le dos, à moins que sa méforme lui joue des tours. Quoi qu’il en soit, il s’est déjà quelque peu rassuré dimanche lors de la première manche du SuperPrestige, qu’il a fini en cinquième position : "On peut considérer que c'est une bonne place et que j'ai fait une bonne course étant donné ma condition physique actuelle, a-t-il déclaré. Je savais que je ne serais pas compétitif pour la victoire dès ma rentrée. J'ai réalisé un très bon départ mais ensuite, tour après tour, j'ai bien senti que j'avais du mal à trouver mon rythme. (…) En tout cas mon genou ne m'a donné aucun souci et ça c'est déjà la grosse note positive du jour. Je vais maintenant travailler au jour le jour avec l'objectif d'aborder les deux premières manches de la Coupe du Monde, à Plzen puis à Tabor, chez moi en Tchéquie, avec la meilleure condition." Une performance de bon augure donc pour le coureur de Quick Step.

A la découverte de la route
Stybar portait la saison dernière les couleurs de Telenet-Fidéa. Alors pourquoi un transfert chez Quick Step, une équipe qui ne possède pas vraiment de spécialistes de cyclo-cross ? Simplement pour découvrir la route. A l’instar par exemple de John Gadret, bon dans les sous-bois, excellent lorsqu’il s’agit de grimper les cols italiens. Lors de la conférence de presse de présentation, craignait surtout l’adaptation à la route : "Je fais partie intégrante de cette formation qui me fait rêver depuis longtemps. Certes, je suis un coureur de cross, mais je pense pouvoir défendre mes chances aussi sur la route. Après une période de repos, suite à cette formidable saison, je vais m’employer à l’entrainement sur route. Je pense débuter mon programme en courses au mois de mai, sans pour cela que mon calendrier soit tout à fait défini. Mon premier soucis, pour cette année, sera d’apprendre la tactique à adopter sur l’asphalte. J’ai beaucoup à apprendre. Étant dans une équipe du Top niveau, avec des coureurs et un staff expérimentés, je pense qu’ils pourront m’aider à progresser. Si je veux montrer mon maillot de champion du monde, il faudra bien combiner la route et les cross, ce que je vais m’employer cette année."

Finalement, la saison sur route touche à sa fin, et on peut dire que le bilan du tchèque est positif. Troisième des 4 jours de Dunkerque derrière un Voeckler intouchable. Il a aussi fini troisième du championnat de cyclisme sur route de République Tchèque. Une saison probante qui lui permet d’espérer un bel avenir sur route. D’ailleurs il envisage, peut-être d’arrêter le cross pour se consacrer exclusivement à l’asphalte : "Fin 2013, quand mon contrat avec Quick-Step s'achèvera, je ferai un choix définitif entre le cyclo-cross et le cyclisme. Je ne peux pas continuer à combiner ces deux disciplines. En 2013, je veux avoir le sentiment de pouvoir gagner des épreuves sur route. Sinon, il vaut mieux continuer dans le cyclo-cross. Je vais peut-être laisser filer des bons moments dans les labourés mais il faut parfois faire des choix dans la vie", disait-il au quotidien Het Nieuwsblad il y a peu. Si ce choix se confirme il manquera au cyclo-cross, mais pourrait avoir, à 28 ans, de belles perspectives d’avenir chez Quick Step ou ailleurs. Lui qui compte aujourd’hui 68 succès dans le monde des sous-bois, a les qualités requises pour devenir un excellent routier…

Article réalisé par Jérémy Bazin l Images : Dailypeloton, Reuters

Les Culture Sport d'Or, édition 2011

Histoire et évolution du cyclo-cross

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