Intouchable Barcelone

Publié par Martin Bourdin sur 31 Mai 2011, 21:00pm

Catégories : #Ligue des Champions & Europa

Le FC Barcelone a remporté la quatrième Ligue des Champions de son histoire, en dominant Manchester à Wembley (3-1), au terme d’un match parfaitement maîtrisé.

Un jeu de passe impressionnant de précision et d’efficacité, un trio d’attaque retrouvé, et un pressing collectif remarquable. Voilà comment peut se résumer la victoire, ou plutôt la démonstration, du Barça samedi soir, en finale de la Ligue des Champions. Car si Manchester a réalisé la meilleure entame, les Catalans ont posé leur empreinte sur le match dès la fin du premier quart d’heure. Et si la maîtrise collective du Barça semblait moins forte ces dernières semaines, elle a été exceptionnelle à Wembley.

Pourtant, Manchester avait donc parfaitement commencé le match. Très forts dans l’impact physique, les Red Devils ont mis en difficulté le milieu et la défense catalane, obligeant Valdès à s’employer à plusieurs reprises. Mais cette pression s’est relâchée après une dizaine de minutes et les milieux barcelonais ne se sont pas fait prier pour en profiter. En infériorité numérique dans l’axe du terrain, Carrick et Giggs ont été invisibles, aussi bien à la récupération qu’à la création. Le Gallois, si impressionnant en demi-finale face à Chelsea, n’a ainsi réussi que 24 passes, dont une décisive pour Wayne Rooney.

Et puis le Barça a également retrouvé samedi soir son pressing qui avait fait tant de mal à ses adversaires entre octobre et janvier. Une intelligence tactique impressionnante, à l’image d’Abidal, qui a éteint Valencia et Fabio à lui tout seul. Dès la perte du ballon, c’est l’ensemble des lignes catalanes qui avançaient, ayant ainsi toujours un temps d’avance sur des Red Devils totalement dépassés et incapables d’enchaîner les passes. Et les rares fois où le ballon parvenait à Chicharito ou Rooney, le placement de Piqué et Mascherano les empêchaient de se mettre en bonne position.

Solides derrières et impressionnants au milieu de terrain, les Catalans ont ainsi pu profiter de leur deux rampes de lancement favorites : Xavi et Iniesta, tous les deux à l’origine de nombreuses actions blaugranas. C’est d’ailleurs le capitaine catalan qui a permis à Pedro d’ouvrir le score, grâce à une merveille de passe dans le dos d’une défense mancunienne complètement dépassée, à l’image d’Evra et Vidic. Ce sont aussi ces deux milieux de poche qui, le plus souvent, ont su mettre sur orbite Lionel Messi. Sur le second but, c’est un décalage trouvé par Iniesta qui a permis à l’argentin de profiter de l’attentisme de la défense des Red Devils pour inscrire le second but.

Un Messi qui, comme souvent lors des grands rendez-vous, a effectué une performance prodigieuse. Par ses dribbles et sa vista, il a fait vivre un véritable calvaire à l’ensemble de la défense de Manchester. Comme sur le troisième but catalan, lorsqu’il a enrhumé Nani sur le côté avant de repiquer dans l’axe. Si son centre en retrait n’a pas trouvé preneur, Busquets était encore bien placé pour récupérer le ballon et le glisser en retrait à Villa, dont la frappe enroulée est venue se loger dans la lucarne d’un Van Der Sar impuissant pour son dernier match en professionnel.

Mais plus que ces buts, c’est la prestation d’ensemble du FC Barcelone qui a impressionnée. Un pourcentage de passe réussie hallucinant à ce niveau de compétition (91% !), et surtout une faculté de patienter pour toujours trouver le bon décalage, sans se précipiter. Et lorsque cette équipe retrouve son trio d’attaquants MVP (Messi-Villa-Pedro), vous obtenez une véritable machine à marquer et à gagner, qui permet au Barça de remporter sa troisième Coupe aux grandes oreilles en cinq ans. Exceptionnel, tout simplement. Digne dans la défaite, Ferguson admettra d’ailleurs, au terme de ce match, que ce Barça est “ la meilleure équipe que j’ai vue, et tout le monde le reconnaît, et je l’accepte“.