Le Real Madrid redescend sur Terre

Publié par Jérémy Lévy sur 11 Décembre 2011, 19:30pm

Le Barça de Pep Guardiola était-il trop fort ? Le Real est-il vraiment aussi redoutable qu’il se le dit ? Tant de questions et tant de réponses… Alors oui, hier soir, le FC Barcelone a été fort (3-1), très fort, trop fort sûrement. Trop fort pour une équipe madrilène qui n’aura pas su, imposer son jeu, durant les quatre-vingt dix minutes.

Et pourtant, le rêve madrilène avait bien commencé… Profitant d’une mauvaise relance du portier barcelonais, Karim Benzema inscrivait là le but le plus rapide d’un Clasico. Real 1 Barça 0. La suite, vous la connaissez. Je ne vais pas vous refaire le film du match. Petit à petit, minute après minute, Lionel Messi et les siens reprenaient le contrôle du cuir et l’emprise sur le jeu. Conséquences ? Les « Galactiques » reculent, subissent et craquent. Au final, c’est toujours la même histoire : Real 1 Barça 3.

Real-Barça : un match médiatique plus que footballistique

Bien sûr, des dents vont grincer mais il faut le dire, à mes yeux, la différence entre les deux équipes n’était, sur le terrain, pas si évidente que ça aura pu l’être ces dernières années. Hier soir, je n’ai pas vu un Barça dominateur que ce soit collectivement ou individuellement. Ce 216eme clasico s’annonçait différent. Différent du fait que le Real partait favori, ou presque. En tout cas, s’il ne partait pas favori pour tout le monde, faute était de constater que le Real était aux commandes de la Liga avant le coup d’envoi. Ce Real édition 2011-2012 semblait intouchable : solide défensivement, très vite porté vers l’avant, un Ronaldo toujours aussi performant.

Mais hier soir, Ronaldo a déçu. Hier soir, c’est tout un groupe qui a déçu. Même si, notre français Karim Benzema a livré une prestation de très haut niveau, les « Galactiques » n’auront pas su se libérer. Trop crispés, trop tendus peut être.

J’ai comme l’impression que la presse prend le dessus sur le jeu. Impeccable depuis le début de la saison, que ce soit en championnat ou en Champion’s League (dix-huit points sur dix-huit possibles), le Real n’y arrive pas face à son « ennemi », sa bête noire. Comme une impression de "trop de pression " qui paralyse les joueurs, à l’image de l’emblématique CR7.

Hier soir, le Barça n’a pas gagné grâce à ses jambes mais grâce à sa tête, son mental. Incapables de tuer le match (vingtième, vingt-cinquième Ronaldo), le Real a petit à petit perdu le dessus sur son adversaire. Une perte, non pas physique, mais bien morale. Une fois le ballon dans les pieds, le Barça semble inarrêtable, un rouleur compresseur, une machine à gagner quel que soit l’enjeu du match, quelle que soit l’entame du match. Il aura fallu du temps aux coéquipiers de Messi, pas vraiment au sommet de son talent, pour s’adjuger la victoire. A 1-1 (trentième), on semblait voir une équipe madrilène déjà défaitiste. Un signe ? Le pressing de moins en moins présent … Mentalement, le match était déjà perdu. Et il est bien là le problème. Le Real n’est pas encore prêt. Pas prêt à se sentir capable de battre le Barça.

Pourtant, hier soir, les catalans paraissaient moins lucide, moins sûrs d’eux. Moins fort, tout simplement, que les années passées. Mais, une fois encore, c’est bel et bien le Barça de Guardiola qui l’emporte.

Le rendez-vous est donné, trente-cinquième journée, FC Barcelone-Real Madrid, pour ce qui s’annonce de plus en plus être une finale avant l’heure.

Article réalisé par Jérémy Lévy l Image : Reuters