Chelsea, Benfica, Arsenal ou encore Manchester City et le Bayern Munich. Non ! Cette liste ne reprend pas les plus grands clubs européens mais seulement une petite partie des clubs où évoluent ceux que l'on appelle les « Expats ». Ces joueurs belges sont de plus ne plus nombreux à aller voir hors des frontières noir-jaune-rouges si l'herbe est plus verte ailleurs. En cette saison 2011-2012, Culture Sport Belgique a décidé de vous les présenter à raison d'une fois toutes les deux semaines. Ce lundi, partez à la découverte de l'attaquant Belgo-brésilien de vingt-huit ans, Igor De Camargo.
11 février 2009, la Belgique accueille la Slovénie dans le cadre d'un match amical préparatoire aux qualifications de la Coupe du Monde 2010. Pour la première fois de sa carrière, Igor De Camargo va fouler un terrain de football sous la vareuse d'une équipe nationale, celle de la Belgique. Après Luis Oliveira, il est le deuxième joueur brésilien à évoluer sous les couleurs noire-jaune-rouge. Au final, les Diables ont remporté ce match grâce à deux buts du défenseur munichois, Daniel Van Buyten, bien aidé sur la deuxième réalisation par un certain … Igor.
Quand on évoque le nom de De Camargo, les spécialistes du football belge ne tarissent pas d'éloges. « En équipe nationale, De Camargo, j'y crois. Il apportera sa taille, sa facilité dans le trafic aérien, son mental et son énorme force de travail. Il enrichira certainement le potentiel offensif des Diables Rouges » confie Enzo Scifo. De son côté, Georges Leekens, sélectionneur national, est sous le charme de « la mentalité de guerrier » et du « jeu de tête » du néo Diable Rouge.
Un peu plus de deux ans plus tard, le grand attaquant d'un mètre quatre-vingt-sept fait les beaux jours du Borrussia Mönchengladbach en Bundesliga, un club dans lequel il a eu du mal à s'intégrer. Arrivé du Standard de Liège en avril 2010, De Camargo s'est directement vu stoppé par des blessures. Ses débuts allemands, il les a fait face à Wolfsbourg à l'occasion de la septième journée de championnat. Treize matches et trois buts plus tard, le sympathique Igor a de nouveau été gêné par une blessure. Un ennui de santé qui n'arrange pas le Borrussia vu que le club allemand est en mauvaise posture en championnat, une position de relégable qu'il a occupé jusqu'à la fin de la saison. Le sort de Mönchengladbach s'est donc joué lors d'un barrage contre Bochum. Avec un but et une passe décisive, Igor De Camargo a été renommé le sauveur de Gladbach, club qui s'est naturellement maintenu grâce au Belge.
Actuellement, le club du natif de Porto Feliz est troisième de la Bundesliga à égalité de points avec Dortmund et Brême. De Camargo a inscrit deux buts depuis le début de saison. Il est notamment l'un des seuls à avoir trompé le gardien du Bayern, Manuel Neuer. Ce week-end, M'gladbach s'est imposé à domicile contre Hanovre mais sans son attaquant de pointe qui est … blessé.
Igor De Camargo est arrivé en Belgique à l'âge de dix-sept ans.«Je me souviens peu de mon arrivée en automne de l'an 2000, si ce n'est qu'il faisait... froid. Mes premières nuits, je les ai passées avec un pull, des gants et un bonnet. Ce ne fut pas facile. Découvrir une nouvelle langue, une nouvelle culture, cela fait peur à 17 ans. Imaginez un jeune Belge qui arrive au Brésil sans connaître ni le portugais ni l'anglais ! » Son intégration s'est finalement bien passée grâce à son manager Paul Stefani et à sa famille d'accueil limbourgeoise.
Ses débuts dans le football belge, De Camargo les a faits à Genk (D1) où il n'a pas énormément joué. « A l'époque, je manquais de maturité et j'avais encore énormément de choses à apprendre » confie-t-il. Trois ans après son arrivée dans le plat pays, il a été prêté à Heusden-Zolder (D3) avant de prendre la direction du FC Brussels (D1) en 2005. Au stade Edmond Machtens, il a directement convaincu et est devenu la coqueluche du public notamment grâce à ses neuf buts durant le premier tour. Grâce à cette réussite, le Standard de Liège l'a fait venir dans son noyau en janvier 2006. Le joueur de Gladbach est vite devenu un titulaire indiscutable du club. C'est à Sclessin que le vice-capitaine liégeois a écrit les plus belles pages de son palmarès avec deux titres de champion de Belgique et deux Supercoupes.
En juin 2008, le père de famille a opté pour la nationalité belge. Il ne cache pas que le but premier de cette démarche était l'équipe nationale mais la Belgique lui a malgré tout beaucoup apporté. « Footballistiquement, j'ai beaucoup évolué dans ce pays. Je ne suis plus le même joueur que lors de mon arrivée. Je me suis adapté au football belge. Humainement, j'ai changé aussi.» Un changement qui, on l'espère, sera bénéfique pour les Diables Rouges.
Article réalisé par Pol Loncin l Images : AFP/7sur7/Belga