Les vice-champions du Monde Biarrots de retour à la maison

Publié par Nicolas Gréno sur 31 Octobre 2011, 12:00pm

Ils ont été accueillis comme des « rock stars ». Normal, ils viennent juste d’être sacrés vice-champions du Monde. Ce n’est pas rien dans une carrière de sportif de haut niveau. Ce n’est pas rien non plus pour un petit club Basque. Le plus petit de part sa densité de population en Top 14. Le fait de placer, cinq joueurs du BO, au sein de la liste des trente du XV de France, c’est déjà énorme. Alors le fait que ces cinq mêmes gars se hissent en finale du Mondial… c’est colossal. Les quelques 600 personnes présentes à l’aéroport de Biarritz l’ont compris. Ils ont tous repris, en cœur, les chants qu’ils ont l’habitude d’entonner au Stade Aguiléra.

Même après sept semaines de compétition, une finale dantesque, un retour en avion de trente-six heures, une grande sollicitation médiatique (interviews pour les chaînes d’infos à l’aéroport de Paris, passage au Journal de vingt heures de Laurence Ferrari), une réception à l’Elysée par le Président de la République et une parade devant la Concorde à Paris, les cinq joueurs du Biarritz Olympique finalistes du Mondial ont bien voulu répondre à nos questions. En toute décontraction. Humbles ces rugbymen.

Propos recueillis le jeudi 27 octobre 2011 à l’aéroport de Biarritz-Anglet-Bayonne.

Note : Depuis, le derby Basque entre le Biarritz Olympique et l’Avrion Bayonnais (dont parlent Dimitri Yachvili et Robert Rabagny), est annulé à cause de l’épidémie de paroditite qui a frappé le club Biarrot, après son match face à Lyon, l’équipe qui a lancé ce « virus ».

John Isaac (entraîneur des arrières)

« Le parcours en Coupe du Monde réalisé par nos joueurs était vraiment fantastique. On a vu tous les joueurs concernés par les matchs. Même Raphaël Lakafia, qui jouait au début du Mondial, qui a réalisé de bonnes rencontres. Et puis il y avait, surtout la fin, avec Dimitri (Yachvili) et Imanol (Harinordoquy) très en forme. Ils sont sortis du lot. Je suis donc très content. Mais très content aussi de les retrouver sans blessure et bien arrivés à Biarritz.

On attend leur renfort bien évidemment. Je pense qu’eux sont prêts, investis au maximum pour aider l’équipe à retrouver le haut de tableau. Ca fait plaisir !

Forcément que nos cinq internationaux étaient au courant des résultats du BO ! Ils ont tous envoyé beaucoup de textos avec énormément d’encouragements pour l’équipe. Je pense qu’ils sont très déçus de notre parcours jusqu’à maintenant. Mais je pense qu’ils sont très motivés pour nous aider à remonter la pente. »

Fabien Barcella (pilier)

« Franchement, je ne pensais pas, avant le début du Mondial, que l’on serai capable d’atteindre la finale ! Après c’est vrai que l’on a connu des hauts et des bas. On a vécu une belle Coupe du Monde avec de belles remises en question, des souvenirs pleins la tête. Je suis, maintenant, vraiment très heureux de rentrer à la maison. La tête au Top 14 ! »

Raphaël Lakafia (troisième ligne centre)

« Si on m’avait dit il y a un an que je jouerai la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande, j’aurai signé tout de suite ! Je n’ai disputé que deux matchs (face au Japon et au Tonga, ndlr), mais je suis déjà très heureux d’avoir été retenu dans la liste des trente de Marc Lièvremont. »

Damien Traille (arrière)

« On a été perturbé au début de la compétition. Je crois que l’on avait une poule avec deux premiers matchs assez faciles. Malheureusement on n’est pas très bien entré dedans. Après, contre les Blacks, on a réalisé un bon premier quart d’heure et après on a subi. Après je crois que les Tonga c’était une erreur de parcours. A partir de là, on a retrouvé les valeurs du rugby Français. On a fait douté les All-Blacks, chez eux, en finale. Je crois que c’était écrit d’avance, qu’ils ne devaient pas perdre ce match. On a tout donné pour le gagner. Mais malheureusement on échoue d’un petit point. C’est comme ça ! »

Dimitri Yachvili (demi de mêlée)

« Notre parcours en Coupe du Monde était plutôt positif. Après un début un peu difficile, on a su tous se remobiliser, avec une grosse solidarité. On a vécu une aventure humaine extraordinaire. Mais bon voilà, il nous manque la coupe, mais c’était vraiment un grand moment pour nous !

On va tout faire pour bien récupérer durant trois jours et dès lundi se mettre au boulot pour préparer ce derby avec un maximum d’ondes positives. »

Imanol Harinordoquy (troisième ligne centre/aile)

« Ca fait du bien de rentrer à la maison. On est très heureux de l’accueil que l’on a reçu. C’est ce qui nous restera. Cela donne envie de repartir vers de nouveaux challenges ! »

Robert Rabagny (Geronimo, la mascotte)

« La performance réalisée par nos cinq joueurs est quelque chose d’énorme ! On a longtemps critiqué l’équipe de France et son sélectionneur. Mais quand on voit le résultat, c’est grandiose ! Mon père me disait toujours : « Ce n’est pas grave, c’est toujours à la fin que l’on compte les points ». Et donc là on peut être fiers, d’abord d’être Français, parce que l’on est Français en premier et Biarrot après. Je crois que là on est très fiers.

Mais maintenant après ça, on a quand même NOTRE championnat du Monde, qui aura lieu sur la côte Basque. C’est le 5 novembre prochain, au stade Anoeta de San Sebastian, à quinze heures : c’est le derby Biarritz contre Bayonne ! Avec de sacrés renforts côté Biarrot ! Mais surtout, ce qui est important avec le rugby, c’est le sport et la fête. Et ça, c’est très très bien ! Il faut continuer comme cela. »

Article réalisé et propos recueillis par Nicolas Gréno l Images : Clémence Lande-Verdier