A l'image de Jean-Pierre Papin ou plus récemment de Eliaquim Mangala, le championnat belge de football a de tout temps accueilli de nombreux joueurs français. En cette saison 2011-2012, Culture Sport Belgique a décidé de vous présenter les Bleus du football noir-jaune-rouge. Toutes les deux semaines, retrouvez le portrait de l'un d'eux. Ce lundi, partez à la découverte du capitaine du RAEC Mons, le franco-congolais de vingt-cinq ans, Maël Lépicier.
Depuis 2008, Maël Lépicier évolue dans notre compétition. Au fil des années, il a gravi les échelons pour arriver en première division avec le club de Mons. L'équipe wallonne qui signe cette année son retour en D1 est l'auteur d'un très beau début de saison. Son capitaine n'est pas étranger à tout cela. La semaine dernière encore, le défenseur-central de formation a marqué deux des trois buts de son équipe, ses deux premiers en première division.
Son parcours belge a débuté à Virton, en 2008, l'équipe gaumaise jouait alors en division deux. Son coach de l'époque, Sébastien Grandjean se souvient de lui. « Dès le début, Lépicier faisait tout pour réussir. Il soignait son travail à chaque entraînement. Il avait d'énormes atouts athlétiques mais aussi les qualités techniques et un volume de jeu propres aux jeunes formés en France. » Après avoir fait une belle saison couronnée du titre de joueur de l'année décerné par les supporters, il a signé à Mons. Pour Grandjean, ce transfert lui a offert une étape intéressante avec la lutte pour la montée avant de faire ses beaux jours en division 1.
Sous le maillot de Virton
Maël Lépicier est le fils d'un électricien congolais et d'une infirmière française. Son enfance, il l'a vécue dans la Sarthe et plus particulièrement au Mans, son club formateur. Dans sa jeunesse, Lépicier a été retenu dans les présélections pour les jeunes internationaux français. Il y a côtoyé notamment Yoann Gourcuff et Abou Diaby. Même si, à dix-huit ans, il a remporté la Coupe Gambardella face à Nîmes, un trophée très prisé chez les jeunes, le joueur d'un mètre quatre-vingt-quatre n'a pu signé qu'un contrat dans le club de Châtellerault en National. Après une saison, Lépicier met le cap sur le sud et Martigues, toujours en National. Ces deux passages ne furent pas vraiment concluants. « Je ne me suis pas du tout amusé à Martigues. Je n'appréciais pas l'atmosphère qui régnait dans le sud » explique Maël Lépicier.
Grâce à son agent, le défenseur central a pris la direction de la Belgique où il a débuté à Virton, un club dans lequel il se sentait bien. Malheureusement pour les Gaumais, Lépicier s'est fait remarquer positivement dans le plat pays et plusieurs clubs ont été intéressés par ses services dont Charleroi et Mons. Le Français a finalement opté pour le deuxième avec le succès que l'on sait. Après une année dans l'antichambre de l'élite du football belge, il vient d'accéder à la première division avec l'Albert Élisabeth Mons. En août dernier, l’entraîneur, Denis Van Wijk lui a montré une belle marque de confiance en le nommant capitaine, à la surprise de tous. « Je porte le brassard avec plaisir mais cela ne change rien en soi », confie le défenseur reconverti en médian. « C’est une marque de reconnaissance et j’ai à cœur de ne pas décevoir l’entraîneur. J’essaye de faire de mon mieux même si je ne suis pas un joueur qui parle énormément sur un terrain. En me choisissant, le coach souhaitait probablement me faire sortir de ma coquille. »
Pour l'instant, il est l'un des principaux artisans du bon début de saison notamment grâce à son engagement et à sa rigueur défensive. Sur son échiquier, Denis Van Wijk l'a remonté d'une place. Il évolue en position de milieu défensif. « C'est nouveau pour moi » confie Maël Lépicier. « Je ne sais pas combien de temps ça va durer mais je profite pour apprendre, mieux gérer mon jeu court, soigner mon placement au service de la défense, réfléchir, donner de bons ballons. Je suis ambitieux et je ne me contenterai pas de vivre paisiblement en D1. »
Après s'être fait une place en Belgique, le double buteur face à Lokeren va tenter de se faire un nom sur la scène internationale avec la sélection congolaise. « Mon père est originaire de ce pays mais je n’y ai jamais mis les pieds. » Sa première apparition sous le maillot congolais pourrait bien être contre la petite enclave insulaire de Sao Tomé et Principe, le 11 novembre prochain. Pour ces longs déplacements en terres africaines, il devrait être accompagné par ses parents et son frère. Son cousin a en revanche moins de temps vu qu'il s'agit de Jo-Wilfried Tsonga. Il espère malgré tout le voir un jour dans les tribune montoise. En attendant, Maël Lépicier passe son temps à jouer au golf entre deux matches.
Article réalisé par Pol Loncin l Images : Belga/Thorgal