L’équipe de France n’a pas réussi à vaincre les Etats-Unis en demi-finales de la Coupe du Monde. Mais l’engouement suscité par les performances des coéquipières de Camille Abily laissent présager le meilleur pour le football féminin français.
Elles peuvent sortir la tête haute ! Certes, les Françaises ont plié face à l’Allemagne, aux Etats-Unis et à la Suède, mais la copie rendue lors de ces matchs, notamment contre les anglo-saxons, fut plus que correcte, même si le résultat final laisse suggérer le contraire. En effet, les Françaises ont largement été à la hauteur de ce Mondial. D’ailleurs, peu de personne aurait parié sur la présence des joueuses de Bruno Bini en demi-finales avant le début de la compétition. Car si elles avaient survolé leur groupe de qualification, elles étaient alors opposées à des nations de seconde zone. En Allemagne, elles ont juste confirmé tout le potentiel entrevu depuis deux ans.
Hormis la rencontre face à la Suède, disputée dans le contexte particulier de « petite finale », la France sort de la compétition avec un bilan honorable de trois victoires (Nigéria, Canada, Angleterre) pour deux défaites. Mais quelles défaites ! Nos Bleues ne se sont inclinées que face aux deux meilleures nations du monde. Face à l’Allemagne, double championne du monde en titre, les partenaires de Camille Abily ont payé cher leurs erreurs défensives et leur manque d’efficacité offensive. Pourtant, réduites à dix pendant trente grosses minutes, elles ont poussé les Allemandes dans leurs derniers retranchements. De même, les Américaines sont venues à bout de la bande à Bini grâce à leur redoutable impact physique. Mais même face à ces joueuses professionnelles, la France a fait au moins jeu égal au niveau technique. Et Hope Solo, la gardienne américaine a été mise à contribution de nombreuses fois.
Alors, que leur a-t-elle manqué ? On l’a dit, l’efficacité offensive et l’impact physique ont fait défaut aux Bleues. Mais c’est surtout l’expérience du plus haut niveau mondial qui a fait la différence. Face aux deux meilleures nations du monde, la fébrilité défensive a été mise en exergue. Mais, elles, qui voulaient voir ce qu’elles valaient face aux meilleures nations, ont surtout montré que, malgré ce manque de vécu international, la France était en train de devenir une grande nation de football féminin. Car elles ont donné une magnifique image du football féminin, brisant ainsi tous les préjugés dont cette discipline était victime.
Elles ont affiché un niveau de jeu assez exceptionnel, notamment au niveau de la qualité technique, symbolisé par une joueuse : Louisa Necib, le meneur de jeu de l’équipe. Et c’est exactement ce dont avait besoin la France du football, déprimée par les performances en dent de scie de la section masculine des Bleus. C’est pour cette raison que les matchs des Françaises ont été autant suivis à la télévision, notamment à partir du match contre l’Allemagne. Si elles ne sont pas championnes du monde, les performances des Bleues pourraient ainsi susciter le même effet que la victoire de 1998 avait déclenché.
Autant de raisons pour lesquelles nous reverrons les Françaises. Qu’on se le dise, le foot féminin n’est plus dénigré comme il pouvait l’être il y a quelques années. Certaines chaînes de télévisions parlent même de diffuser certains matchs du championnat de France, tandis que Direct 8, la chaîne qui a promu le foot féminin depuis de nombreuses années, a promis de diffuser plus de matchs des Bleus. C’est donc avec un grand plaisir que nous pourrons suivre les progrès de cette équipe et de ses joueuses, sur la route des JO de Londres. Car, la qualification décrochée est l’autre grand motif de satisfaction !
Article réalisé par Martin Bourdin | Images : Presse-Sports, Reuters.