Infatigable, baroudeur de l’extrême, guerrier, les mots ne manquent pas pour qualifier Jens Voigt, ce rouleur invétéré qui par le même temps est considéré comme un des coureurs ultra-sympathique du peloton. Encore une fois présent sur le Tour, on va le voir à l’attaque, l’allemand, encore et toujours…
Lieutenant de luxe des frères Schleck au sein de l’équipe Leopard-Trek, cet excellent rouleur, grimpeur modéré gagne toujours à la pédale. L’allemand a de l’énergie à revendre. Même à 40 ans bientôt, rien ne l’arrête. Longévité certes mais sur le vélo, il n’a que 14 saisons pros à son actif alors les coups de pédales, il souhaite encore en donner. S’il devait arrêter aujourd’hui sa carrière, ses 90 victoires ne feraient pas pâle figure. Mais avant tout ça, le baroudeur espère bien emmener ses leaders, Andy et Fränk Schleck sur le podium. Les deux frères qu’il a suivi dans l’équipe luxembourgeoise et il le dit lui-même : "Cela n'a pas été facile de partir de la Saxo Bank. J'ai passé sept ans sous les ordres de Bjarne Riis. J'ai beaucoup donné pour les résultats de l'équipe, en échange, il m'a permis d'enrichir mon palmarès avec notamment le Tour de Pologne et le Tour d'Allemagne" (propos accordés à Le Monde). Il ne se voyait pas courir contre Andy, son ami alors la décision n’a pas été si difficile à prendre, Leopard Trek lui tendait les bras, la raison du cœur a pris le dessus. On imagine bien que l’allemand finira sa carrière avec eux, ses amis.
Depuis 1998, Jens Voigt a vécu chaque grande Boucle, il a notamment signé 3 victoires d’étapes, toujours en costaud et quand le sort s’acharne sur l’allemand, c’est un coup de tonnerre qui s’abat sur le Tour de France. On se rappelle de l’édition 2009 où dans la descente vers Bourg Saint Maurice, il doit abandonner sur chute, une terrible chute où les premiers instants, il restera sans réaction. Plus de peur que de mal mais une fracture de la mâchoire est décelée. Ce jour-là, tous les passionnés ont eu peur mais l’allemand est costaud comme lors de ses échappées. Aujourd’hui, Jens Voigt échappé évidemment ne pouvait pas faire grand-chose pour aller gagner mais il pouvait être un homme clé pour les Schleck dans l’ascension vers le Plateau de Beille. Le sympathique coureur, très apprécié par beaucoup a eu son lot de désagréments, deux chutes aujourd’hui, bénignes heureusement. Dans cette étape pyrénéenne, l’essentiel était ailleurs, les Leopard ont eu les dents longues, Jens en lieutenant a imprimé un rythme en tête de peloton avant de rejoindre le grupetto. Ses leaders n’ont pas tué le Tour, mais Jens à 40 ans, lui n’en a pas fini avec le Tour 2011, le festival allemand est en marche…
Article réalisé par Emilie Drouet l Image : Emilie Drouet