Un beau parcours et un sentiment d’inachevé. Non pas que des regrets apparaissent après cette finale perdue, parce qu’il n’y avait pas photo dimanche soir entre la France et la Norvège. Plutôt de la déception. La déception de ne pas être encore assuré de participer aux Jeux Olympiques malgré cette deuxième place.
L’argent fait leur bonheur
La France convient bien à la Norvège. Étrangement, lors de leur premier titre mondial en 1999, les Scandinaves avaient déjà vaincu les Françaises en finale, à Lillehammer. L’histoire s’est donc répétée dimanche dernier à Sao Paulo (32-24). Privée d’éléments très importants comme Allisson Pineau et Mariama Signaté, la France n’aura pu rivaliser qu’un quart d’heure avec les Norvégiennes. Ensuite le rouleau compresseur s’est mis en route. Défense rugueuse, gardienne en plein confiance, tirs puissants, combinaisons imparables, la Norvège a tout simplement mérité son titre sur ce match. D’ailleurs, les Bleues n'ont pas eu trop de mal à accepter ce revers en finale, contre un adversaire plus frais et plus fort. Ajoutez à ça un manque de réussite du côté français avec de nombreux poteaux, des pénaltys ratés dans les moments cruciaux, l’affaire était trop compliquée.
Mais pour en arriver là, les Tricolores auront réalisé un magnifique parcours. La Suède, vice-championne d'Europe en titre, en huitième de finale (26-23), la Russie, quadruple championne du monde et tenante du titre, en quart (25-23), et enfin le Danemark, quatrième du dernier Euro en demie (28-23), voilà le tableau de chasse de la sélection française sur cette compétition. « Il y a 24 équipes, on fait deuxième. On ne va pas se taper la tête contre les murs. C'est quand même un bon résultat, déclare Olivier Krumbholz à l’AFP. Il faut mettre le résultat en relation avec le potentiel de l'équipe, avec notre jeunesse, avec le parcours qu'on a eu. Et il faut le saluer. » Elles n’en pouvaient plus ! Alors oui on peut le dire, cette médaille d’argent fait leur bonheur. Enfin presque.
Un tournoi de qualification olympique
Bien sûr les filles ne vont pas non plus se réjouir d’avoir été défaites pour la troisième fois et quatre finales mondiales. Mais ce qui fait encore plus mal à cette équipe, c’est de ne pas être directement qualifié pour les Jeux Olympiques de Londres. Il leur a fallu batailler pendant des semaines, vaincre les plus grandes nations du handball féminin, et même s'ils elles sont tombées en finale face à la meilleure équipe du monde en finale, elles ne sont mêmes pas sûres d’être à Londres. La pilule est difficile à avaler. Avec la victoire de la Norvège, qui était déjà directement qualifiée en tant que championne d'Europe, c'est la Suède, vice-championne d'Europe en titre, qui prend la deuxième place de qualifiée directe donnée à l’Europe. Encore plus difficile à accepter quand on sait que la règle vient tout juste de changer et qu’avant cette modification c’est bien la France qui aurait obtenu son billet.
De quoi énerver le sélectionneur tricolore : « On avait un système qui marchait très bien, déclare Krumbholz. On avait déjà trop de matches pour les athlètes. Le président de l'IHF a décidé de mettre en place des Tournois de qualification olympique. C'est complètement ridicule. Avec la deuxième place du Mondial, on devrait être qualifié ». Le tournoi sera organisé en France, du 25 au 27 mai 2012. Un avantage, sans doute, face à trois adversaires très sérieuses pour seulement deux billets : Monténégro, Roumanie et Japon. Un objectif largement à leur portée a priori. « On a montré qu’on était solide, et je ne vois pas pourquoi on ne le serait pas dans les mois qui viennent. Et si nous sommes aux Jeux au complet, nous aurons notre chance », avance Krumbholz. La France est donc déjà tournée vers le titre olympique…
Article réalisé par Jérémy Bazin l Image : AFP
Mondial (F) : La France mal récompensée
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