Les Italiennes s’y voyaient déjà. Menant la France 2-0 en quart de finale de leur Mondial, les filles de la squadra ont appris à reboucher les bouteilles de champagne en un rien de temps. Grâce à une remontée fantastique, une égalisation à moins de vingt secondes de la fin et un but d’Elodie « Trezeguet » Larché en prolongation, la France se qualifie pour les demi-finales où les filles affronteront les Canadiennes, demain à 21h.
Après un exploit retentissant la veille et une victoire contre les championnes du monde en titre tchèques, les filles de l’équipe de France ont encore relevé le niveau de performance. Dans l’absolu, une victoire contre l’Italie, 3-2, n’a rien de surnaturel pour nos Bleues. Mais la manière, cette fois-ci, fait de cette victoire en prolongation un acte d’héroïsme rare et tout simplement beau…
Nettement dominatrices, les Françaises n’ont pas pu su déjouer une défense et une gardienne italienne parfaitement coordonnées. Et à force de dominer, les Bleues se sont mises en danger, au point de voir les Italiennes marquer deux fois.
Mais la domination française semblait telle que ce scénario ne pouvait pas en rester là sans un rebondissement… Ou plutôt, trois rebondissements. C’est d’abord Elodie Larché, très en vue depuis le début de ces Mondiaux, qui va permettre à la France de revenir, à quatre minutes de la fin. Puis Marion Dalzotto, capitaine courage, amenait son équipe en prolongation grâce à un but inscrit à moins de vingt secondes de la fin. Sale coup pour la fanfare italienne…
Une fois encore, Marie Binet a joué à un niveau qui aura permis à ses coéquipières de rendre possible l’impossible, s’imposer après avoir été quasiment éliminées. Et c’est une fois de plus Elodie Larché qui devait poser son empreinte sur cette rencontre qui fera date. Sortant un palet du coin, fixant la gardienne italienne, la joueuse de Ris comptait le but de la victoire devant une assistance médusée. Cette fois ci, c’est tout le camp italien qui avalait la trompette alors que le clan tricolore exultait.
« Il n’y avait aucune raison que l’on perde ce match, insiste Eric Perraudin, le sélectionneur français. On a outrageusement dominé toute la rencontre mais on ne prenait pas les bonnes options de lancés. Je n’ai jamais douté de mes filles, je savais, avec beaucoup de sérénité que nous pouvions revenir. Je n’ai jamais eu à gérer un groupe aussi performant et facile à vivre à la fois, c’est génial. Désormais, nous préparons le Canada, vice-champion en titre. On est capable de les battre, nos deux derniers matchs le prouvent. »
Il fallait du talent pour battre la République tchèque, les filles en ont montré. Il fallait des ressources mentales exceptionnelles pour inverser une situation telle que celle-ci, les filles en ont été capables. Désormais, nos Bleues vont jouer, quoi qu’il arrive, pour une médaille. Mais quand on a le talent et le mental, on est en droit de viser mieux, bien mieux, qu’une simple place de troisième…
Article réalisé par Yann Maillet (Roller Hockey and Fun) l Image : CIRILH