On avait quitté Philippe Hervé, en Mai dernier. Précipitamment. Le coach orléanais était parti en nous souhaitant un bel été. En nous donnant rendez-vous en Octobre pour l'ouverture d'une nouvelle saison. Pendant l'été, l'entraineur de l'OLB et ses deux assistants ont travaillé, pris sur eux, recruté. Essayé d'envisager une saison 2011-2012, plus belle que son ancêtre. Alors, on est retourné au Palais des Sports, pour voir, tenter de comprendre, analyser, découvrir les nouveaux visages orléanais. Parler, aussi, avec le manager orléanais. Discussion à bâtons rompus. Le coach orléanais est apaisé, heureux, satisfait de son recrutement. A fait mal à ses joueurs, avec une préparation physique exigeante. Il s'en explique. Entretien.
Culture Sport :Quel est votre sentiment après ce dernier match en préparation ? (NDLR : Victoire contre le Syndicat National des Basketteurs 103-60) ?
Philippe Hervé : Malheureusement, cela n'avait pas beaucoup d'intérêt parce qu'il y a une différence de niveau importante. Ce sont des matchs pas faciles à jouer, pas agréables. Quand il n'y a pas d'opposition du niveau : vous démarrez sérieusement et après ça finit par se relâcher. Vous savez que vous n'allez pas être dans l'opposition. Les choses sont faciles et comme on l'a vu dans le deuxième quart-temps, on a commencé à tomber dans la facilité, à se mettre hors sujet. On finit par s'agacer, c'est très mauvais, surtout qu'il n'y a aucune raison de s'agacer de par le travail que l'on a fait depuis 5 semaines et l'état d'esprit, super, qu'est le notre. Mais c'est dangereux c'est match là, on se relâche, on commence à mal jouer au basket. On s'agace, tout le monde s'agace. On a recadré à la mi-temps.
Culture Sport : Cela un impact pour la confiance ?
Philippe Hervé : Non, ça n'a pas d'impact sur la confiance. Il ne faut pas se leurrer. C'était plus une opposition de niveau Nationale 1. Donc non, on ne va pas trouver de la confiance au travers d'un match comme ça. Ce qu'il faut surtout c'est continuer, comme on l'a fait en deuxième mi-temps, à essayer de respecter le cadre de jeu qu'est le notre. Qu'on essaye de l'appliquer, comme en deuxième mi-temps. On est resté assez sérieux. Mais c'est sur que ce n'est pas facile, parce que c'est pas une situation identique : quand 48h avant vous avez joué Pau et Roanne. Il faut se réadapter à beaucoup de choses. Ce n'est pas simple ! Ca n'avait pas beaucoup d'interet, maintenant il y avait un match et une soirée qui étaient engagés, il y a eu un contre-temps avec Nanterre. Il fallait faire ce match là parce qu'il avait été annoncé aux gens mais ca ne nous apporte pas grand chose.
Philippe Hervé : « Poitiers ? Je n'ai même pas vu une image ! »
Culture Sport : Philippe, quels sont les prochains rendez-vous de l'OLB ?
Philippe Hervé : A Poitiers le 8 Octobre. Après on reçoit Chalon. Ce sera le premier match à domicile, au Zénith, le vendredi 14 Octobre.
Culture Sport : Qu'est ce que vous pensez de Chalon à l'heure actuelle ?
Philippe Hervé : Chalon ? Là j'en pense vraiment rien du tout ! (rires). Là on est vraiment centré que sur nous. Poitiers, on en a même pas parlé. On en parlera qu'en milieu de semaine prochaine uniquement. Parce qu'on est encore en préparation. Poitiers, je n'ai même pas vu une image, et Chalon encore moins ! La seule chose que je peux dire, c'est que l'on joue deux équipes qui ne se sont globalement pas renouvelées à l'inter-saison. Ils devraient donc, normalement, être des adversaires difficiles à jouer, surtout en début de saison. Ça ne facilite donc pas la tâche. Ce sont deux équipes qui devraient être prête collectivement parlant. Après ça ne suffit pas à expliquer qu'on va gagner un match parce qu'on est mieux préparer collectivement. Après il y a plein d'autres choses... Pour l'instant parler des adversaires pour moi c'est difficile, parce que je ne les ai même pas vu, encore !
Culture Sport : Pour revenir en revenir à Orléans, l'état d'esprit, comment vous le sentez cette année ?
Philippe Hervé : Bien ! Mais ça fait des années que je trouve que l'état d'esprit est bon. L'année dernière, il était bon aussi. Après c'est dans la victoire, ou dans la défaite, que l'on va voir comment le groupe va se révéler, ou pas. On ne peut pas tirer d'enseignements avant d'avoir jouer au moins 5 journées de championnat. C'est impossible ! Tandis ce que là on va savoir, après 5 journées de championnat, où on en est, est ce que l'on a gagné, qu'est qu'on a gagné, avec quel état d'esprit on a gagné, avec quel état d'esprit on a perdu, si on a perdu. Là on saura ! Mais derrière une préparation, c'est impossible ! Ce que l'on mesure c'est, par rapport au travail demandé, quel a été l'investissement ? Très bon ! Par rapport au relationnel du groupe dans la vie de tous les jours : très bon ! C'est la seule chose que je sais. Mais après comment ceux là vont se comporter une fois la compétition commencée, comment ceux là vont jouer ensemble, comment ils vont communiquer, comment ils vont se souder, ou pas, ça ce sont les interrogations ! Mais on va dire que c'est plus positif... en tout cas j'ai un apriori positif !
Culture Sport : Vous attendez 5 journées aussi, pour parler d'objectifs avec cette équipe là ?
Philippe Hervé : Je pense qu'il y a aujourd'hui 6 équipes, à minima, qui ont un potentiel supérieur à nous sur le papier. Après je pense qu'on va faire partie de toutes ces équipes, de 7 à 12-13, qui peuvent prétendre aux play-offs ! La réalité c'est celle là !
Philippe Hervé : « A 8, on peut être ambitieux... à 7 ca deviendra difficile ! »
Culture Sport : Qui est ce que vous voyez en deçà de 12-13 ?
Philippe Hervé : Non, je dis qu'en règle générale dans une saison, globalement, il va peut-être y en avoir 2 ou 3 qui vont décrocher. C'est schématique ! Je ne suis pas précis à 13 pour dire : les 13-14-15 et 16èmes c'est ceux là ! J'en sais rien du tout ! Ce que je sais c'est que dans une question globalement il y en a qui démarrent mal, qui sont souvent derrière, comme l'année dernière, longtemps, l'ont été Limoges et Vichy. Ceux là, tu peux comprendre, qu'ils ne vont pas aller aux play-offs. Au mois de Février l'année dernière tu peux te dire pour Vichy, pour Poitiers, qu'ils vont peut-être pas aller en play-offs ! C'est ça que je veux dire.. qui ? J'en sais rien ! Après la réalité du championnat c'est ces 5-6 équipes qui peuvent se détacher, qui sont plus dominantes, un paquet au milieu, ils vont aller en play-offs ou se battre pour les play-offs ou avoir peur pour le maintien à 3 journées de la fin ! Il y en a souvent 2 ou 3 qui sont décrochées assez rapidement. Maintenant, je nous situe plus dans ce paquet des équipes qui doivent, normalement, sur le papier, se battre pour la 6-7-8 eme place. La réalité du papier, c'est celle là. Après ça n'est que le papier...
Culture Sport :Un petit mot sur Brian Greene qui n'a pas joué... Un rhume rien de plus ?
Philippe Hervé : Ce matin il était malade, donc c'était évident que l'on allait ne pas prendre de risque avec lui. On l'a dit, on a une structure avec 8 pros confirmés et des néo-pros... On l'a vu en préparation, on a perdu les 3 matchs où l'on avait un joueur absent : c'est un constat. On a perdu 3 matchs, 3 on avait un joueur absent ! Monds, Sangaré... C'est pour ça que je dis qu'il ne faut pas qu'on ait de problèmes ! Si on a pas de problèmes de blessures, on va être compétitif ! Dès qu'on a un problème important, qui plus est sur le secteur intérieur, on est fragilisé immédiatement... C'est la réalité ! C'est difficile de se projeter et on peut pas dire que l'on est armé pour le top 5 du championnat ! On sait très bien que pour pouvoir le dire il faut avoir l'effectif quantitatif adéquat. Ceux qui peuvent dire qu'ils sont armés pour ce top5, ce sont des équipes qui ont suffisamment de rotation pour y prétendre. Donc pour être en exigence de résultats. La ce sera quand même beaucoup plus difficile à dire et à faire pour nous. Il faut pas qu'on ait de blessures sur les postes intérieur et 3-4... Donc il ne faut pas qu'on n'ait de soucis la dessus parce qu'on a pas trop de solution. Autant un extérieur n'est pas là, on peut combler avec nos néo-pros Mael Lebrun et Bryan Pamba et amener une rotation. Sur le secteur intérieur on en manque. La ce soir, on parle d'un cadet Murat Kozan, il faut le dire ! On peut jouer à 8... On peut s'opposer aux équipes du championnat, pas de problème, on peut être ambitieux... à 7 ça deviendra très très difficile !
Propos recueillis et article réalisé par Paul Barcelonne / Images : L'Equipe - basket session