Après un maintien quasi assuré en Alsace la semaine dernière et une victoire contre la SIG, l'OLB recevait dans son palais des sports le Paris-Levallois, pas encore mathématiquement sur de son maintien en proA. Le cœur léger, l'esprit tranquille. Trop surement...
Aviez vous préparé boules quies et casques anti-bruits pour venir au palais des sports ce vendredi soir ? Non ? Bien dommage. La Caisse d'Epargne, partenaire du match, distribuait des petites trompettes rappelant étrangement la célèbre vuvuzela. Soirée brésilienne oblige. Il n'y avait pour autant pas de quoi s'enflammer au vu du début de match des orléanais. Hamilton ouvrait les débats, comme par hasard. Maleye N'Doye lui répondait à 3pts. 19Pts à 5/8 à 3pts en fin de match. Tout sauf un hasard.
L'absence de Sommerville, la jambe dans le plâtre et la mine des mauvais jours n'influait pas sur l'adresse des parisiens. Diaboliques de réussite Noël et Morandais donnaient la réplique au sénégalais de l'OLB. Les parisiens menaient la danse, sans faire de bruit. 14-5 après 5'45 de jeu. Le grand Maleye a décidément la main chaude. En l'absence d'Eric Campbell et d'Amara Sy, prend son rôle de taulier très à coeur. Met du coeur à l'ouvrage et voilà l'OLB de retour, après une énième passe lumineuse de Porter (8 au total, vendredi soir) pour Moerman. Le PL provoque à l'image d'un Albicy rayonnant de vivacité. 16-20 après 10 minutes.
Malgré un Ball virevoltant et un Chatfield flamboyant, l'OLB maintient l'écart, sauve les meubles. 21-24 à 7'45 de la mi-temps. Sur la corde raide les orléanais perdent le contrôle, la base arrière est dominée, mais Vaty prend le dessus sur Evtimov, transparent. Le tour de passe-passe s'amorce après un joli contre de Vaty, toujours, sur Hamilton, strastosphérique jusque là (26pts à 10/16 11 rbds, 31 d'éval).
31-33 à 3'25 de la pause. Reynolds en profite pour s'envoler. En face, Hamilton provoque, marque, joue des coudes. Comme tous les week-end. Maleye N'Doye, lui, ne s'arrête pas, continue d'enfiler les paniers comme des perles. Imité par Mael Lebrun, 5pts en à peine 1 minute, le pur produit de la formation orléanaise, prend ses marques, gentiment. Du coup, l'OLB fait son trou. Paris s'enfonce, un peu. Et voilà Orléans devant au moment de rejoindre les vestiaires. 44-40, et c'est tant mieux.
Malgré 56% de réussite aux tirs à la mi-temps et un joli 8/15 à 6m75, pas de quoi se gargariser du début de seconde période. Imprécisions et fautes sont au menu. Philippe Hervé pète son cable, rameute ses troupes. On serait surpris du contraire. 44-47 le PL a repris les devants. N'Doye dans le corner continue sa promenade de santé. 49-51 à 5'46 d'aborder le quatrième quart-temps. Morandais n'en fait qu'à sa tête, veut voir Paris en proA l'année prochaine, marque. L'expérience parle. 51-55 (à 4'15). Reynolds trouve la mire lui aussi malgré bon nombre de shoots ratés (3/9 aux tirs). 54-57 à 2'20. Et soudain... Jamar Smith, revenu en début de semaine de son périple états-unien l'américain airait comme une âme en peine sur le parquet du palais des sports. Avant que Philippe Hervé ne le rabroue. « Je suis fatigué. A un moment c'est usant, être obligé de boxer Jamar Smith pour qu'il se passe quelque chose chez lui. Non, mais où on en est là ? » se lamente Philippe Hervé. Et Smith plantait 2 bandrilles à longue distance. S'il vous plait. Porter avait la bonne idée de s'en inspirer. 63-59 après 3 quart-temps.
Au commencement de cette ultime période, Aldo Curti marquait à 10 mètres. Tout seul comme un grand. 69-60, l'OLB creuse l'écart, fait le break. Permettez vous d'y croire. Mais le PL n'abdique pas. 69-64 puis 71-71 après un panier primé de David Noël. A en perdre son latin. Une fin de match à suspense. Celle qui vous retourne des cœurs. Une de plus me direz vous. Lamont Hamilton moins présent en seconde mi-temps sortait de sa boite, marquait sur la sirène, en bout de possession parisienne. Les orléanais eux ne marquent plus. A si pardon, 1 lancer-franc en 3 minutes. 9 points en un quart-temps. « Ils ont commencé à mettre leur défense de zone au moment où nous nous n'étions plus adroits à 3pts, on a continué à chercher les tirs extérieurs au lieu de les prendre à l'intérieur. Il y a eu vraiment un manque d'énergie » réagissait Mael Lebrun abattu. Ceci explique cela. 72-76 1'26 à jouer. Le match échappe aux joueurs de Philippe Hervé, qui peste : « C'est totalement immature, et bien évidemment cette immaturité là elle se traduit surtout à domicile cette saison parce qu'on a beaucoup plus de pression à domicile qu'à l'extérieur » 72-77. Agacé, fatigué, usé, le coach orléanais poursuit : « Je suis fatigué, je suis fatigué de me battre avec ce groupe. A ce point être aussi peu responsable des choses, ça me fatigue. Il n'y a vraiment aucun, aucun, aucun leadership de joueurs sur ce p***** de groupe ».
Inconstante, décevante l'équipe orléanaise. Cependant, cette 9eme défaite à domicile depuis le début de la saison, ne remet pas en cause le maintien en proA. Au classement, Orléans se fait doubler par les parisiens au point-average. Les orléanais se déplaceront à Hyères-Toulon, mardi soir pour l'avant dernière journée de proA « On va tout faire pour aller gagner un match à Toulon, un match à l'extérieur, un de plus, et puis rester sur ce bilan lamentable à domicile, il sera grand temps de présenter toutes nos excuses au public orléanais, en fin de saison, pour ce piètre spectacle à domicile. Quand vous êtes capable d'aller chercher 50% de victoires à l'extérieur et que vous finissez par gagner plus de match à l'extérieur, qu'à domicile ça fait mal » terminait le coach orléanais, désabusé, l'envie de tourner la page de cette saison, chevillée au corps. « On a l'impression que cette équipe n'a pas d'âme » soufflait Jacques, un habitué, à la sortie du palais des sports, la nuit tombée. Tout est dit.
Article réalisé par Paul Barcelonne / Images : Sébastien Lèger