Présentation de la première journée des championnats du Monde de judo

 -60Kg : Qui peut battre Sobirov ? 

Depuis plus d’un an, la catégorie des poids plumes est dominé par un homme, l’ouzbèk Sobirov. Mais derrière, la concurrence fait rage.

Les favoris

Rishod SOBIROV (Ouzbékistan) : Le patron de la catégorie, c’est lui. Depuis mai 2010, l’ouzbèk n’a plus perdu de combat. Son palmarès impressionne : numéro un mondial, champion du monde en 2010, vainqueur du Master 2010, vainqueur des grands chelems de Paris et Moscou. Elu meilleur judoka actuel par la Fédération Internationale, Sobirov devrait, sauf surprise, conserver son titre mondial.

Hirofumi YAMAMOTO (Japon) : Le jeune japonais est la valeur montante de la catégorie. Champion du monde junior en 2009, Yamamoto est depuis le début de l’année, un des tous meilleurs, comme en témoigne sa quatrième place au classement mondial. Vainqueur des grands chelems de Tokyo fin 2010 et de Rio en 2011, le puriste japonais peut légitiment prétendre à une médaille.

Georgii ZANTARAIA (Ukraine) : Champion du monde en 2009, médaillé d’argent l’an passé et actuellement deuxième mondial, le fantasque ukrainien a de réelles chances de figurer sur le podium. Adepte d’un judo très spectaculaire Zantaraia veut frapper un grand coup à Bercy et inverser la tendance actuelle.

Hiroki HIRAOKA (Japon) : Le japonais est aujourd’hui le troisième homme de la catégorie. Souvent placé, rarement gagnant dans les grands rendez-vous, il additionne les accessits. De l’argent et du bronze en 2009 et 2010 aux championnats du monde, le lutin japonais mérite l’or, à coup sur.

Les outsiders

Plusieurs hommes peuvent nourrir des espoirs de médailles dans cette catégorie. D’abord, Arsène Galstyan, pur produit de la grande tradition russe. Médaillé de bronze l’an passé et cinquième mondial, il veut faire briller la Russie.

Coté français, Sofiane Milous, champion d’Europe 2010, peut espérer une médaille. Devant son public et au top de sa condition, l’exploit est possible.

Attention également au russe Mudranov, à l’arménien Davtyan ou au géorgien Papinashvili, qui peuvent jouer les troubles fêtes.

Les français engagés

Sofiane Milous et Issam Nour

Mon ponostic

1. Sobirov ; 2. Hiraoka ; 3. Zantaraia ; 3. Yamamoto

 -66Kg : La Russie au pouvoir ? 

Cette catégorie est très ouverte et il difficile d’établir une véritable hiérarchie. Cependant, plusieurs noms se dégagent.

Les favoris

Tsaganbaatar HASHBAATAR (Mongolie) : Logiquement, le « khan » mongol fait figure de favori. Leader mondial cette année, champion du monde en 2009 et troisième en 2010, le mongol a perdu de son leadership en ce début d’année. Pas de titres probants cette année mais toujours placé, ce spécialiste du corps à corps est un dur au mal. Elevé à la lutte mongole, l’objectif est de reconquérir le monde à Paris.

Musa MOGUSHKOV (Russie) : Agé de 23 ans, le russe est l’homme qui monte en puissance. Vainqueur du grand chelem de Rio en 2011 et deuxième à celui de Tokyo, cet excellent judoka gaucher impressionne par son potentiel technique. Quatrième au classement mondial, Mogushkov peut rêver du titre.

Junpei MORISHITA (Japon) : Champion du monde en titre, le très jeune japonais est un véritable diamant. Vainqueur du très relevé tournoi de Paris cette année, Morishita sait tout faire. L’an passé, chez lui à Tokyo, il avait réussi l’exploit d’être sacré champion du monde quelques jours après un titre mondial chez les juniors. A Paris, il veut continuer à écrire l’histoire en conservant sa couronne.

Alim GADANOV (Russie) : Numéro deux mondial et vainqueur à Moscou, le russe espère décrocher sa première médaille d’or. A l’instar de son compatriote Mogushkov, il représente à merveille l’école russe de judo, caractérisée par un style mêlant technique traditionnelle et lutte des pays de l’est. Autre chose qu’une médaille serait une déception.

Les outsiders

L’espagnol Uriarte, très en forme depuis le début de saison pourrait se mêler à la lutte pour la victoire finale. Vice champion du monde en 2009, actuel cinquième mondial, il collectionne les podiums lors des grands rendez vous.

L’expérimenté hongrois Ungvari n’a pas dit son dernier mot. Champion d’Europe en mai dernier, il peut encore croire à une médaille comme en 2009, même si cela s’annonce compliqué.

Vice champion du monde l’année dernière, le brésilien Cunha avait surpris son monde. Mais cette année, sera-t-il capable de rééditer son exploit ?

Surveillons aussi le slovène Draksic, l’azéri Karimov ou encore le japonais Ebinuma, 21 ans et qui revient à son meilleur niveau.

Coté français, David Larose est attendu. Véritable « chat », il peut réaliser une grosse performance en accédant au podium, ce qui est son objectif.

Les français engagés

David Larose et Pierre Duprat

Mon pronostic

1. Mogushkov ; 2. Morishita ; 3. Gadanov ; 3. Hashbaatar

 -48kg : Le Japon 
 sans partage. 

Dans la catégorie la plus légère chez les féminines, la situation est très simple. Elle se résume en un partage des titres entre deux japonaises qui écrasent la concurrence depuis plus de deux ans. Cette édition ne devrait pas déroger à la règle.

Les favoris

Haruna ASAMI (Japon) : Championne du monde en titre et leader mondial de la catégorie, la japonaise de 23 ans n’a pas perdu en 2011. D’ailleurs, elle n’a perdu que quatre combats en quatre ans, contre 54 victoires. Vainqueur à paris et à Rio en 2011, elle part légèrement favorite face à sa compatriote.

Tomoko FUKUMI (Japon) : Championne du monde en 2009 et vice championne en 2010, la numéro deux mondiale Fukumi est l’autre grande favorite. Vainqueur à Tokyo et à Moscou, elle ne compte pas de défaite cette année. Mais le problème, c’est qu’elle n’a pas rencontré Asami cette année et que leurs deux dernières rencontres se sont soldées par deux défaites en 2010. Battue l’an passé en finale des championnats du monde, Fukumi compte bien prendre sa revanche et récupérer son titre mondiale

Sarah MENEZES (Brésil) : A 21 ans, la petite et fougueuse brésilienne semble avoir pris une dimension plus grande cette année. Médaillée de bronze au championnat du monde en 2010, elle a confirmé tout son talent en trustant les podiums sur les grands tournois. Pourquoi ne pas renverser l’hégémonie japonaise ?

Alina DUMITRU (Roumanie) : La roumaine, championne olympique en titre, est une référence incontournable dans sa catégorie de poids. Troisième au classement mondial, médaillée de bronze au mondiaux l’an passé et championne d’Europe en titre, Dumitru n’a cependant jamais battu ni Asami ni Fukumi. De plus, la roumaine semble depuis le début de l’année bien moins forte que par le passé.

Les outsiders

La hongroise Csernoviczki est à prendre très au sérieux comme en en témoigne ses excellents résultats à Paris et à Rio cette année. Il est même possible qu’elle soit aujourd’hui la meilleure chance de médaille pour le continent européen dans cette catégorie. Attention également à l’étonnante belge Van Snick, révélation européenne de la saison.

Coté français, comment ne pas parler de Frédérique Jossinet, 35 ans, et toujours présente parmi les meilleures, même si elle est moins flamboyante que dans le passé Quatre fois médaillée, la française n’a jamais réussi à décrocher l’or. A Paris, chez elle, elle est tout à fait capable d’un dernier exploit.

Mon pronostic

1. Asami ; 2. Fukumi ; 3. Csernoviczki ; 3. Menezes

Article réalisé par Romain Gaucher l Images : AFP/Getty Images