Une page se tourne. 2011 prend fin tandis que 2012 prend son envol. De l’Australie au Canada, Europe, Asie, Afrique et Amérique visités, la saison tennistique fut haute en couleurs et riche en rebondissements. L’heure des bilans arrive ainsi, une rétro parfaite pour revivre des moments magiques. Troisième épisode avec le mois de mars, synonyme de réveil pour les cadors.
Djokovic victorieux : les tournois se suivent ... et se ressemblent
Seulement deux tournois majeurs pour ce mois. Deux tournois qui sacrent la suprématie de deux joueurs, Nadal et Djokovic, puisqu'ils atteignent les finales d'Indian Wells et de Miami. Cependant, le Serbe prend le dessus à chaque fois sur l'Ibère, et marque de précieux points pour l'avenir.
Le réveil de Rafa, Novak sur la vague du succès
Jusque là, il n'avait pas été à la fête. L'Espagnol semblait avoir du mal à digérer une année 2010 faste en succès. Éliminé précocement à l'Open d'Australie et gêné par une nouvelle blessure, Nadal avait alors décidé de prendre une pause, seulement entrecoupée de deux matchs pour le compte de la Coupe Davis, face à la Belgique avec la tunique espagnole.
Lorsque le mois de mars arrive, Rafael Nadal est donc reposé et prêt à en découdre. Ce qu'il fera avec brio. À Indian Wells, il bénéficie globalement d'un tirage clément. Les choses se corsent aux portes de la finale, lorsqu'il doit affronter le géant argentin Juan Martin Del Potro. Mais Nadal parvient à le balayer en deux sets, ce qui lui permet d'atteindre la finale d'un tournoi qu'il compte déjà deux fois dans son palmarès. Il affronte Novak Djokovic en finale. Il s'incline au cours d'une rencontre époustouflante, après avoir pourtant pris la première manche au Serbe. Les deux joueurs ont proposé un niveau de jeu étincelant et prometteur pour la suite de la saison.
Le Majorquin aborde donc Miami dans un esprit revanchard. Le scénario est globalement le même. Jusqu'en demi-finale, Nadal n'a pas affaire à des joueurs trop coriaces. Dans le dernier carré, il affronte Roger Federer, qu'il bat rapidement (6/2 6/3), prouvant une fois de plus que le Suisse n'est pas dans les meilleures dispositions pour lutter cette saison avec Nadal et Djokovic. Deux joueurs que l'on retrouve d'ailleurs en finale. On assiste à un remake de celle d'Indian Wells. Nadal mène au score, empoche le premier set, mais le Serbe se réveille. Une fois de plus, le spectacle proposé est grandiose. À un set partout, le suspens est à son comble, et ne prend fin qu'au tie-break du dernier set. Un jeu décisif palpitant qui sacre Djokovic, vainqueur une deuxième fois en deux semaines du Majorquin. Pour ce dernier, la quinzaine américaine est encourageante pour l'avenir. Battre ce Djokovic-là paraît déjà délicat, le bousculer et le pousser dans ses derniers retranchements est donc un motif de satisfaction.
Déjà quatre titres empochés à la fin mars pour Djokovic, alors qu'il n'en avait glané que deux l'an dernier ! Une statistique qui souligne à quel point le Serbe est dans une période faste et exceptionnelle. À Indian Wells et Miami, il écœure Rafael Nadal par deux fois en finale, grâce à une défense de fer, et des attaques fulgurantes. Il n'a toujours pas perdu le moindre match cette année, et prend peu à peu du galon dans les pronostics des spécialistes.
La concurrence piétine
Que ce soit Roger Federer, Andy Murray ou Robin Soderling, aucun n'est capable de disputer la domination de Nadal et Djokovic. Andy Murray plonge en ce mois de mars. Après avoir trusté les sommets à l'Open d'Australie, s'inclinant seulement en finale face à Djokovic justement, l'Écossais ne confirme pas, puisqu'il se fait sortir par deux fois dès le premier tour à Indian Wells et Miami. Certes, Murray est gêné par les restes d’une blessure au poignet, mais ces déconvenues restent embêtantes. Soderling est affaibli par quelques soucis physiques lui aussi. Il se fait sortir aux troisième tours aux deux Masters 1000, et décide de changer d'entraîneur. Enfin, Roger Federer doit s'incliner en demi-finale, une fois contre Djokovic, l'autre contre Nadal.
Pour Juan Martin Del Potro, le retour à la compétition est difficile après une longue période de blessure, et son classement très bas lui fait subir souvent de redoutables tirages dès le début.
Murray au plus bas, bafouillant son tennis
Les Français pas à la fête
Gaël Monfils est blessé, et ne peut donc disputer aucun des deux tournois. Jo-Wilfried Tsonga traverse une très mauvaise passe quant à lui. Éliminé d'entrée de jeu à Indian Wells par Xavier Malisse, il ne fait guère mieux à Miami, puisqu'il est sorti au troisième tour par Dolgopolov. Sur ce que l'on pense d'abord un coup de tête, Tsonga annonce à la stupéfaction générale qu'il se sépare de son entraîneur de toujours, Éric Winogradsky.
Gilles Simon est sorti au deuxième tour d'Indian Wells par Ivo Karlovic, tandis qu'il abandonne à Miami en quart contre Roger Federer.
Les Français peuvent mieux faire
Article réalisé par Jérôme Collin | Images : L'Equipe