Thomas Voeckler, dans la forme de sa vie

Publié par Nicolas Gréno sur 8 Mai 2011, 21:06pm

Catégories : #CYCLISME

L’Alsacien vient de remporter les 4 Jours de Dunkerque. Depuis le début de la saison, le leader d’Europcar ne cesse de nous étonner et claque bouquet sur bouquet (huit au total). C’est d’ailleurs pour cela qu’il est en tête du classement de l’Europe Tour. Retour sur ses plus belles victoires 2011.

Tout commence au Tour Méditerranéen. Vêtu de son beau maillot tricolore, Voeckler ouvre son compteur dès le premier jour de course. Il s’impose au sprint, au finish, devant Laurent Mangel (Saur-Sojasun), qui pensait avoir devancé le Champion de France.
Dans la foulée, toujours dans le Sud, « Ti-Blanc » décroche le Tour du Haut-Var après s’être classé second de l’ultime étape laissant la victoire à Julien Antomarchi (VC La Pomme Marseille), qui a très bien collaboré avec lui dans les derniers kilomètres vers Draguignan. En grand seigneur, Voeckler fait le partage des biens.

Vient le temps de Paris-Nice, course estampillée World Tour. Europcar, formation Continentale Pro, reçoit (presque) logiquement son invitation par ASO (Amaury Sport Organsation). Thomas Voeckler et ses équipiers doivent se mettre en évidence et montrer qu’ils méritent leur place en première division mondiale. Et c’est encore une fois le porteur du maillot bleu-blanc-rouge qui sauve « les verts ». Deux victoires d’étapes acquises avec panache.
La première est obtenue après une longue échappée en compagnie de ses compatriotes Rémy Di Grégorio (Astana) et Rémi Pauriol (FDJ) ainsi que de Thomas De Gendt (Vacansoleil), révélation de la Course au Soleil 2011. Dans les rues de Belleville, Voeckler règle au sprint Pauriol et le Belge, qui revêtit du même coup le Maillot Jaune.
Son second succès, Thomas l’a conquis à Nice, sur la Promenade des Anglais, après avoir lâché son poursuivant, Diego Ulissi (Lampre-ISD), dans la descente du Col d’Eze. Il ne restait plus que onze kilomètres à couvrir pour le Français. Onze bornes sous une pluie battante, rendant sa victoire un peu plus belle encore. Il y a un an, il échouait à Nice face à Amaël Moinard. Sa revanche est donc prise.

Après Paris-Nice, Thomas Voeckler n’est pas encore rassasié, il a encore faim. Cholet-Pays de Loire arrive donc à point nommé pour notre porte drapeau. En grand favori de l’épreuve, il a parfaitement assumé son rôle en réalisant un nouveau numéro dont il est le seul à en connaître la recette. Parti en costaud à trois kilomètres de la ligne, il a résisté au peloton malgré le vent de côté et un long faux plat montant.

Tour du Trentin. Italie. Course de préparation en vue du Giro. Plateau : quelques grands favoris pour le Tour d’Italie. La première étape, un chrono individuel, est remporté par Andreas Klöden, auteur lui aussi d’un très bon début d’année. Le jour suivant, Voeckler a décidé ce sortir du bois pour partir ajouter une victoire supplémentaire à son tableau de chasse. Une victoire glanée face à un autre poids lourd du cyclisme mondial. Cet homme a terminé quatrième du Giro en 2010, deuxième du Tour de Catalogne et troisième de Tirreno-Adriatico. Course qu’il a remporté en 2009. Oui, Thomas a gagné face à Michele Scarponi (Lampre-ISD), un nouveau sprint. Victoire retentissante.

Depuis quelques semaines déjà, Thomas Voeckler ne porte plus le maillot tricolore mais la tunique blanche de l’Europe Tour. Il est logiquement leader de ce classement de seconde division. C’est donc en blanc que le coureur d’Europcar s’aligne au départ des 4 Jours de Dunkerque. Discret pendant les trois premiers jours (trois sprints, tous remportés par Marcel Kittel de Skil-Shimano), il passe à l’attaque dans la fameuse étape des monts où se construit en général la victoire finale. Dans le circuit du mont Cassel, Voeckler survole les débats et colle même un tour à certains coureurs. Incroyable scénario ! Avec 1’45 d’avance sur ses dauphins, Laurent Pichon (Bretagne-Schuller) et Zdenek Stybar (le champion du Monde de cyclo-cross, passé à la Quick Step), il était quasiment assuré de figurer au palmarès de l’épreuve nordiste.

Neuvième au classement CQRanking, entre Cadel Evans (BMC Racing Team) et Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard), reprenant le même système que le classement mondial UCI jusqu’en 2004, cette performance montre toute la régularité du Champion de France. Dans un autre challenge, copiant les règles du classement ATP (de tennis), Voeckler est treizième. Entre Matthew Goss (Team HTC-High Road) et Fränk Schleck (Team Leopard-Trek).
Autre statistique intéressante : il est le coureur qui a le plus gagné dans le circuit européen avec le sprinteur Italien Andrea Guardini (Farnese Vini-Neri Sottoli) : huit victoires.

Après ce début de saison tonitruant, ce n’est pas étonnant que Vélo Magazine lui ait consacré sa une ainsi qu’une longue interview. Après tout, il est le vainqueur sortant du Vélo d’Or. Il semble bien parti pour réaliser un doublé…

Article réalisé par Nicolas Gréno l Images : AFP/Roberto Bettini/Sirotti

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