Quel avenir pour le cyclisme sur route ? Voilà une question qui nous taraude depuis quelques années déjà et qui nous est revenue en mémoire ces derniers jours suite à l’annonce par la Ligue de cyclisme Française du Tour Méditerranéen, une épreuve emblématique du début de saison sur le territoire français.
Ces dernières saisons, nombreuses sont les courses qui connaissent de grosses difficultés économiques ou d'organisations. Ainsi le Trophée des Grimpeurs et le Tour des Pyrénées en France, le Tour de l'Alentejo, au Portugal, le Circuito Montañés, le Tour de la Communauté de Valence, le Mémorial Cimurri, en Espagne, ou encore le Tour de la Province de Grossetto, le Giro delle Regioni, et le Tour de Vénétie en Italie, ont notamment été suspendues ou annulées pour des raisons politiques ou financières. Nous pouvons aussi évoquer le Tour de Géorgie, une épreuve reconnue et remportée par Horner, Armstrong ou autre Suitsou, qui n'apparaît plus depuis 2008 dans le calendrier. Pourtant ces courses rassemblent chaque week-end de nombreux passionnés, et permet à de jeunes coureurs de faire leurs gammes pour ensuite espérer s'imposer dans le milieu pro. Si la situation est de plus en plus compliquée pour les courses professionnelles, on n’ose même pas imaginer ce qu’il en est des épreuves amateurs. Pour eux aussi les temps sont durs, et les frais de sécurité qui devraient augmenter un peu chaque année devrait encore compliquer la tâche de nombreux organisateurs. Des amoureux de cyclisme qui doivent se battre continuellement pour subsister.
Aujourd'hui, c'est bien le Tour Méditerranéen qui connaît un réel souci d'organisation. L'information est tombée lundi soir sous la forme d'un court communiqué diffusé sur le site de la Fédération Française de Cyclisme : "le Tour Méditerranéen ne sera pas organisé en 2012, les conditions d'inscription au calendrier n'ayant pas été respectées." Déjà au bord du gouffre, il y a quelques semaines, le Tour Med semblait sauvé après le paiement d’une « dette ». Aujourd’hui la Ligue réclame 10 000€ suite à l’annulation de l’étape de Biot… en 2010. Une nouvelle somme demandée, peut-être celle de trop ? Souvenez-vous en 2010, c’était la quatrième étape. Elle devait se finir à Biot. Mais en cours d'épreuve l’organisation faisait savoir que l’arrivée ne pouvait y être installée et qu’il fallait s'activer pour trouver une autre commune susceptible d'accueillir la fin de cette étape. La raison ? Le mauvais temps, avec pour bouc émissaire la neige et le verglas. Mais certains coureurs et le public présents sur place estimaient que la course aurait pu se poursuivre sans grand danger. Incompréhension générale. En tout cas aujourd’hui la Ligue entend bien faire payer au Tour Med cet incroyable épisode.
Alors quelles sont les véritables raisons de ces difficultés rencontrées dans le cyclisme actuel ? Il est aujourd'hui de plus en plus difficile d'organiser des courses dans le Sud de la France, les préfectures ne donnant plus d'autorisations préfectorales aussi facilement que par le passé. Pourquoi ? Parce qu’il faut mobiliser les forces de l'ordre pour encadrer la course, il faut dévier voire stopper la circulation, et un autre problème du cyclisme, c'est qu'il n'a pas dans ses bagages la notoriété financière du football. Il faut aussi bien se dire que le Tour Méditerranéen par exemple n'est pas organisé par une entreprise telle qu'ASO, qui a par ailleurs racheté et sauvé ( ?) le Dauphiné Libéré, et qu'il est par conséquent plus difficile pour eux de se faire entendre.
De ce fait se pose la question de l'avenir du cyclisme sur route que ce soit en France ou ailleurs. Les critériums vont-ils se démocratiser à l’image des épreuves d’après-Tour par exemple. Ou encore comme le Cancer Council Classic en prélude au Tour Down Under ou comme la dernière étape de cette épreuve. Le cyclisme "spectacle" comme certains se tentent à le nommer ? On pourrait aussi très bien imaginer la multiplication des courses en circuit. Certaines épreuves du World Tour comme Plouay, ou les manches canadiennes le sont déjà. Aussi de plus en plus d’épreuves de deuxième catégorie optent pour des circuits dans la dernière partie de course, et ce, peut-être, pour éviter un tracé en ligne trop long. Va-t-on arriver à faire participer les coureurs à des épreuves sur des hippodromes, comme on en a pris le chemin lors de l'arrivée des championnats du monde de Varèse, ou dans des vélodromes ? En tout cas, il va falloir très rapidement s'inquiéter de l'avenir du cyclisme, un sport qui risque de disparaître à long terme sans l'appui nécessaire des pouvoirs locaux.
Article réalisé par Jérémy Bazin l Images : AFP, S. L. Bueis
L'avenir s’assombrit pour le cyclisme sur route
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