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Face à une actualité de circonstance, nous avons souhaité proposer à un arbitre international de nous donner son sentiment. Vincent Delpeyrou, arbitre de degré cinq justifiant de douze années d’expérience, est aujourd’hui l’un des arbitres français unanimement salué et respecté. Suite à « l’affaire Julien Thomas » qui a remis sur le devant de la scène une actualité que l’on aimerait oublier parfois, Vincent Delpeyrou revient en longueur sur l’arbitrage dans son ensemble, sur ses forces, ses faiblesses. S’il assure que les choses vont mieux, il admet aussi que la route est encore longue et relève une évidence, l’arbitre parfait ne peut pas exister. Comme toujours, il n’est pas homme à manier la langue de bois…
Vincent, puisque c’est un cas d’actualité chaude, quel est votre sentiment à l’égard de ce qui a fini par s’appeler « l’affaire Julien Thomas » ?
« (il réfléchit) Mon sentiment est que si l’un de mes deux collègues a effectivement dit à un journaliste qu’il avait fait preuve de clémence à l’égard de ce joueur parce que c’est Julien Thomas, alors ce n’est pas acceptable. Le faire peut éventuellement s’entendre, et encore, mais le dire, sûrement pas. Nous n’avons pas à prendre en compte ce genre de choses. Si un joueur commet une faute, peu importe qui il est, il doit être sanctionné en fonction de cette faute. S’il doit y avoir une mesure de clémence à son égard, c’est à la commission de discipline d’en juger. Je pense que ces propos n’ont pas pu être inventé par le journaliste, et que donc, il ont bien été tenus, et c’est donc un problème. »
Un arbitre a-t-il raison de répondre à la presse après un match ?
« Oui, pourquoi pas, dans un cadre précis. On ne doit pas sortir du devoir de réserve qui nous est logiquement imposé. Mais on peut tout à fait expliquer ceci ou cela, non pas pour se justifier mais pour permettre une meilleure compréhension. Pour expliquer par exemple qu’un jet de crosse dans la zone de vérité, cela entraîne un tir de pénalité. Je suppose que peu de gens le savent… »
Plus généralement, estimez-vous qu’il y ait aujourd’hui un problème avec l’arbitrage dans le roller hockey français ?
« Non. L’arbitrage en lui-même n’est pas un problème, mais nous en avons malgré tout. Je m’explique… Dans sa très grande majorité, l’arbitrage français se déroule convenablement, beaucoup mieux qu'avant selon moi, ce qui ne l’empêche pas de souffrir de quelques maux. Si on parle aujourd’hui plus qu’avant des ennuis qui arrivent parfois, c’est parce qu’un média comme le vôtre, par exemple, les met en avant. Et il a raison de le faire, mais le fait que des images soient disponibles et que de l’information soit faite autour du roller hockey donne ce sentiment qu’il y a un souci permanent. Après, je ne vais pas faire le démago et essayer de vous faire croire que tout va bien. Non, tout ne va pas bien. »
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Article réalisé par Yann Maillet (Roller Hockey And Fun)
Crédit photo : Roller Hockey And Fun