En ce mois de février se dispute le premier tour de la Coupe Davis version 2012 . La succession de l’Espagne, qui a disposé de l’Argentine l’an dernier en finale, est donc lancée. Les meilleures sélections ont globalement maîtrisé leur sujet. Le prochain tour sera disputé en septembre, après l’US Open.
ESPAGNE - Kazakhstan : 5-0 : l’Espagne en trompe-l’œil
Opposée au Kazakhstan, la sélection espagnole a démarré de la meilleure des manières cette nouvelle campagne de Coupe Davis. Pour la première du nouveau capitaine espagnol Alex Corretja, l’Espagne, privée cette année de Nadal, Ferrer, Verdasco et Lopez, qui privilégient leur saison individuelle, JO oblige, a parfois eu du mal face à la sélection venue d’Asie Centrale. Si le score final est sans appel, cela n’a pas empêché Juan Carlos Ferrero de batailler sur cinq sets pour venir à bout de Kukushkin, qui rappelle encore de mauvais souvenirs à Gaël Monfils. Nicolas Almagro, qui fêtait son retour dans le groupe espagnol après deux ans d’absence, a du lui aussi prendre son mal en patience face à Golubev, pour finalement l’emporter en quatre manches.
A 2-0 en sa faveur, l’Espagne s’est empressé d’assurer sa qualification lors du double, où la paire Granollers-Lopez n’a fait qu’une bouchée de Korolev et Schukin. Le double espagnol a envoyé un signal fort à la paire Verdasco-Garcia Lopez qui était titulaire l’an dernier, mais qui n’avait pas du tout convaincu. Les deux derniers simples, joués pour du beurre, n’auront été qu’une formalité pour la sélection Ibérique.
Ferrero bat Kukushkin : 6-1, 4-6, 7-6(2), 4-6, 6-4
Almagro bat Golubev : 6-3, 4-6, 6-1, 6-1
Granollers-Lopez battent Korolev-Schukin : 6-2, 6-3, 6-1
Almagro bat Korolev : 6-3, 6-4
Granollers bat Golubev : 6-3, 6-7(2), 6-3
Suisse - ETATS-UNIS : 0-5 : le rêve Suisse brisé
Arrivée en grande pompe dans cette édition 2012, forte de Stanislas Wawrinka mais surtout du retour aux affaires de Roger Federer, la Suisse ne s’attendait sûrement pas à un scénario si cauchemardesque. Mardy Fish a été le premier à refroidir les ardeurs suisses, disposant en cinq sets et 4h26 de jeu de Wawrinka. Un premier coup de tonnerre, aussitôt suivi de la défaite surprise de Roger Federer face à John Isner, en quatre sets. Le numéro trois mondial, qui n’avait pas perdu dans la compétition depuis 2003, n’a jamais réussi à trouver la solution face à la machine à aces qu’est Isner.
Le double était donc déjà hautement décisif, puisqu’il décidait de l’avenir de la Suisse dans le groupe mondial et dans la compétition. Mardy Fish et Mike Bryan, numéro un mondial en double, ne se sont pas fait prier pour battre la paire Wawrinka-Federer, pourtant championne olympique en titre, en quatre sets.
Pourquoi alors avoir choisi de jouer en altitude, là ou la balle rebondit plus, face à un géant comme Isner ? Pourquoi avoir voulu jouer sur terre, les Suisse étant bien meilleurs sur gazon ou sur dur ? Des questions qui resteront sans doute sans réponse. S’appuyant principalement sur Federer et Wawrinka, la sélection suisse s’est écroulée de manière surprenante. Elle devra une nouvelle fois défendre sa place dans l’élite du tennis mondial lors des barrages, en septembre prochain. La Suisse repartira même de Fribourg fanny, puisqu’elle perdra les deux simples de dimanche.
Fish bat Wawrinka : 6-2, 4-6, 4-6, 6-1, 9-7
Isner bat Federer : 4-6, 6-3, 7-6, 6-2
Bryan-Fish battent Wawrinka-Federer : 4-6, 6-3, 6-3, 6-3
Harrison bat Lammer : 7-6(0), 7-6(4)
Isner bat Chiudinelli : 6-3, 6-4
Allemagne - ARGENTINE : 1-4 : les Allemands paient leur mauvaise stratégie
La Coupe Davis n’est pas qu’une histoire de talent, c’est aussi une affaire de stratégie, dans le choix de la surface et des joueurs sélectionnés et alignés. L’Allemagne l’a appris à ses dépends, elle qui a jugée utile et judicieux de recevoir la sélection argentine sur terre battue, surface qui sied si bien aux joueurs argentins, terriens par nature. Résultat, ces derniers ont collé une rouste aux Allemands, il est vrai privés de Philipp Kohlschreiber, récent demi-finaliste à Montpellier.
Juan Monaco a sèchement battu Petzschner, puis l’éternel David Nalbandian, le fidèle lieutenant toujours en quête du Saladier d’Argent, a disposé en quatre sets de Mayer. Enfin, Nalbandian et Schwank ont fait parler l’expérience et la maturité pour se sortir d’un double pourtant bien mal engagé, puisque mené deux sets à zéro par la paire composée du vétéran Tommy Haas, qui n’avait pas été appelé depuis quatre ans en sélection, et de Petzschner.
Seul Stebe, dans le cinquième et dernier simple sans enjeu, sauva l’honneur face à l’armada argentine, pourtant privée elle aussi de son leader Del Potro, qui a choisie de faire l’impasse sur la compétition cette année.
Monaco bat Petzschner : 6-3, 6-3, 6-3
Nalbandian bat Mayer : 2-6, 6-0, 6-1, 7-6(5)
Nalbandian-Schwank battent Haas-Petzschner : 3-6, 4-6, 6-4, 6-3, 6-4
Chela bat Mayer : 7-5, 7-5
Stebe bat Schwank : 7-6(1), 7-5
AUTRICHE - Russie : 3-2 : les Russes boutés dehors
Non sans mal, l’Autriche a finalement eu le dernier mot pour éliminer la Russie lors de ce premier tour de Coupe Davis. Jurgen Melzer a fait honneur à son statut de numéro un autrichien en remportant ses deux simples. Il a cependant dû batailler ferme face à Kunitsyn pour le premier match de cette rencontre, qu’il a finalement remporté en cinq sets.
Puis Andreas Haider-Maurer, seulement 127e au classement ATP, a créé la surprise en battant Bogomolov (34e) qui disputait son premier match de Coupe Davis pour la Russie (il a obtenu la nationalité russe l’an dernier). En quatre sets, l’Autrichien a permis à sa sélection de mener 2-0 au terme de la première journée.
Le double a ensuite tenu en haleine les quatre protagonistes (Davydenko et Youzhny d’une part pour les Russes, Peya et Marach d’autre part) pendant 4h46 et cinq sets, pour une victoire russe, qui leur permettait de conserver des espoirs de qualification. Espoirs ensuite ruinés par Melzer, expéditif cette fois-ci, face à Bogomolov, bien malheureux pour sa premières sous ses nouvelles couleurs. Les Russes regretteront sûrement ce surprenant choix de ne pas avoir aligné Youzhny, leur meilleur élément, lors des simples.
Melzer bat Kunitsyn : 6-2, 6-7(3), 6-4, 3-6, 6-1
Haider-Maurer bat Bogomolov : 6-1, 6-4, 6-7(1), 6-2
Davydenko-Youzhny battent Marach-Peya : 7-6(1), 6-7(7), 7-5, 3-6, 6-4
Melzer bat Bogomolov : 6-2, 6-4, 6-1
Kunitsyn bat Haider-Maurer : 6-4, 4-6, 7-6(4)
Article réalisé par Jérôme Collin et Gwendal Le Priellec
Crédit Photo : AFP / Equipe d'Espagne de Coupe Davis