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Athlétisme Daegu 2011 – L’Ethiopie et le Kenya comme à la maison

Publié par Emilie Drouet sur 27 Août 2011, 10:30am

Catégories : #ATHLETISME

Ils dominent depuis des années les classements des grandes épreuves d’athlétisme. Les éthiopiens et les kenyans ne sont pas souverains dans toutes les disciplines, leur spécialité, c’est le fond et le demi-fond. Ces deux peuples qui bordent la vallée du Rift ne laissent que des miettes à leurs adversaires comme probablement cette semaine aux championnats du monde d’Athlétisme 2011. Des résultats qui trouvent leurs explications sur les terres est-africaines. Et de l’Afrique à Daegu, il n’y a qu’un pas pour briller…


http://static.guim.co.uk/sys-images/Lifeandhealth/Pix/pictures/2010/12/22/1293031346691/Runners-in-Iten-Kenya-007.jpg


Courir pour survivre


De leur condition vient leur motivation. L’Ethiopie, pays pauvre par définition n’est pas engorgée par les véhicules en tous genres. Le seul vrai moyen de transport, ce sont les jambes et les pieds. Et ça, dès tout jeune, ne serait-ce que pour aller à l’école. Chaque jour, pour vivre, ils peuvent faire jusqu’à 20 km chaussés ou pieds nus. De quoi développer une endurance au-dessus des autres…


Courir n’est pas une punition. C’est le principal moyen de sortir de la misère et de devenir riche. Une victoire sur une course internationale représente une fortune pour ces hommes. Ne pas renoncer pour aller à la recherche d’une vie meilleure, tel est leur credo. Pour ça, il faut réunir plusieurs conditions, certains arrivent à percer, d’autres non.


Ils sont pourtant nombreux à avoir marqué les courses à pieds. Qu’ont-ils de plus que les autres ? Dotés de mollets fins, de longues jambes, d’un organisme léger, ces caractéristiques sont nécessaires afin d’être taillé pour cette discipline. Les foulées rapides correspondent à leur morphologie mais ce n’est pas que leur physique qui influe. En s'entraînant en altitude, c’est-à-dire comme chez eux, à plus de 1500m d’altitude, les coureurs de ces pays sont habitués à performer au quotidien là où l’air est plus rare, où le terrain est souvent accidentés, vallonnés, de quoi leur apporter des mollets minces. Un corps habitué aux à-coups lors des entrainements. Les différentes allures menées dans les courses ne sont donc pas délicates pour eux, ils y répondent aisément, comme s’ils étaient à l’entrainement.


http://www.instablogsimages.com/images/2008/02/22/rift-valley-is-suited-to-train-kenyan-runners_7548.jpg


Travailler pour réussir


En Ethiopie et au Kenya, l’argent ne coule pas à flot, les talents en or par contre foisonnent. Alors certains voient leurs intérêts d’aller investir sur ces athlètes à la recherche de la gloire. Les camps d’entrainement se multiplient dans la Vallée du Rift. Des camps de fortune parfois, où les dérives existent. Des soupçons d’abus sexuels ont levés le voile sur ces camps où le confort est parfois rudimentaire. Pas d’eau courante, peu d’électricité… Ces camps ne sont pas suffisamment encadrés par les autorités pour permettre aux jeunes athlètes d’évoluer dans de meilleures conditions. Au sein de la Fédération kényane d’athlétisme, ils souhaiteraient tous évidemment que les représentants de leur pays s’entrainent dignement mais ces camps « clandestins » ouvrent la porte à des procédés illégaux. Sans le consentement de cette même fédération, des agents pour le moins scrupuleux inscrivent leurs protégés à des compétitions. L’appât du gain est bien plus fort que les lois…


Ces agents ou ces gestionnaires de camps agissent comme bon leur semble. Ils imposent leur calendrier aux athlètes, un calendrier chargé où ils doivent courir aux quatre coins du monde et où les journées de repos sont rares. S’ils gagnent, tout se passe pour le mieux mais s’ils ne sont pas assez rentables, c’est la porte qui s’offre à eux. Rejetés, c’est le retour à la case départ qui les attend.


Pour ceux qui ont la chance ou la malchance de connaitre certains camps aux méthodes étranges, les jeunes athlètes doivent produire leurs propres repas, cela passe par la terre qu’ils cultivent une partie de la journée.


Il existe aussi ces quelques camps privés contrôlés par l’Etat et financés par des personnalités africaines. La première structure date de 1976, maintenant, elles sont une dizaine au Kenya, toutes différentes, de la plus primitive à la plus équipée (sauna, salles de sport…). Mais les athlètes ne sont pas là pour le luxe, mais pour courir et évoluer. Dormir, manger, courir, surtout courir, voici l’emploi du temps d’un endroit de ce type.


Rien de semblable en Europe ou ailleurs. Leur quotidien serait bien difficile à supporter pour un occidental, les entrainements sont plus nombreux, plus longs, plus spécifiques. Des exercices non pas difficiles mais nécessaire à la performance. Des entrainements qui ont apporté à ces pays des champions exceptionnels.


A Daegu pour la gloire


Ils sont nombreux ces éthiopiens et ces kenyans à avoir dominé la course à pieds. Ces champions de jadis et d’aujourd’hui comme Bekele, Gebreselassie, Tulu, Dibaba, Defar d’un côté et Temu, Kiptanui, Keino, Telimo, Tergat, Kipketer ou Ochichi de l’autre ont tous connu des moments de gloire.


http://www.spiegel.de/img/0,1020,1096184,00.jpg


Effectivement, les éthiopiens se font moins nombreux ces dernières années, le Kenya semble posséder actuellement de plus de talents alors l’Ethiopie se consacre essentiellement aux grandes échéances afin de représenter au mieux leur pays comme cette semaine en Corée du Sud où les Bekele et autres Defar devraient grimper sur les podiums promis à des coureurs des deux côtés de la vallée du Rift.


Daegu, à peine 50 mètres d’altitude ne devrait pas effrayer ces spécialistes de l’effort en altitude. Les Kenyans autant en nombre que leurs cousins éthiopiens devraient nous offrir un festival noir-rouge-vert grâce à leurs Masaï, Cheruyiot, Jepkosgei, Kipruto ou bien Kemboi.


Alors, même si pour vous les stars de l’athlétisme s’appellent Bolt, Vlasic et compagnie. Les éthiopiens, ce peuple qui n’a qu’une envie, vivre et non plus survivre, n’auront d’yeux que pour leur idoles et devraient même être envieux de leurs voisins kényans qu’ils vont vouloir détrôner dans certaines disciplines. Amis mais ennemis sur le terrain pour leur pays respectif.


A Daegu, le Kenya exulte déjà


Daegu est déjà en effervescence ou plutôt le Kenya qui signe un triplé sur le marathon féminin. Edna Kiplagat s’impose devant Priscah Jeptoo et Sharon Cherop. Triplé historique sur cette épreuve lors d’un championnat du Monde. L’éthiopienne Bekele échoue à quelques secondes du podium. Elles sont déjà au-dessus de tout le monde, les est-africains vont frapper fort sur leurs disciplines favorites.


Les efforts payent souvent. Un mal pour un bien.


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Article réalisé par Emilie Drouet l Images : Getty/Reuters/Chasing Kimbia 

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