Baromètre du Tour # 4 : Voeckler, le rayon de soleil

Publié par Jérémy Bazin sur 11 Juillet 2011, 10:15am

Après un week-end passionnant, à rebondissement, une étape de dimanche qui a vu un Français prendre le maillot jaune, retour sur les derniers événements, qui ont marqué les dernières 48 heures sur la Grande Boucle, avec ce quatrième baromètre du Tour.

La surprise : Après 2004, 2011. Même Thomas Voeckler n’imaginait plus connaître le bonheur de porter le maillot jaune dans sa carrière. Dimanche il l’a fait ! Parti à 170 bornes de l’arrivée, le Français a tout donné pour résister au peloton dans la dernière heure de course. Il a aussi su profiter pleinement du crédit accordé à l’échappée suite à la sévère chute survenue dans le peloton. En conservant quatre minutes à l’arrivée, Vockler devance Cadel Evans de près de 2’30’’. A présent, il va pouvoir profiter de ce beau maillot. Après tant d’efforts, la journée de repos de ce lundi sera la bienvenue pour lui. Surtout que dès jeudi la haute montagne arrive, mais dès demain Europcar devra assumer le poids de la course. Sept ans après, la « Voecklermania » pourrait bien être de retour.

La nouveauté : Après sept jours de course aucune échappée n’était parvenue à aller au bout. Ce week-end les attaquants ont eu plus de réussite. Samedi à Super Besse, Rui Costa est parvenu à conserver une dizaine de seconde sur le peloton pour remporter le plus beau succès de sa carrière. Seulement quatre mois après son retour de suspension, le Portugais a montré qu’il avait su garder la forme malgré l’affaire de dopage dans laquelle il était impliqué avant d’être blanchi. Dimanche c’est Luis Leon Sanchez qui a levé les bras à Saint-Flour. Profitant de faits de course et du gros travail de Thomas Voecker pour prendre le maillot jaune, l’Espagnol n’avait plus qu’à conclure pour remporter une troisième étape sur la Grande Boucle. Vu le parcours des prochains jours, les baroudeurs devraient encore s’en donner à cœur joie.

Pour finir ce quatrième baromètre du Tour, il faut revenir sur les faits de course. Depuis le départ du Tour, il n’y a pas une seule étape sans qu’un coureur chute gravement. Alors pourquoi ? Le stress ? La pression ? Le parcours ? Beaucoup d’hypothèses mais aucune réponse. Après seulement une semaine de course, le Tour déplore presque vingt abandons. Et pas n’importe qui puisque beaucoup de prétendants ont dû poser pied à terre : Bradley Wiggins, Christopher Horner, Janez Brajkovic, Jürgen Van den Broeck, Alexandre Vinokourov. D’autres sont tombés et ont déjà perdu pas mal de temps à l’image de Levi Leipheimer, ou dans une moindre mesure Alberto Contador. Et puis il y a aussi les chutes extérieures au peloton. D’abord dès la première étape avec une spectatrice qui cause la chute d’une vingtaine d’hommes. Puis la moto de Getty Images qui accroche Nicki Sörensen alors qu’elle remontait le peloton. Mais la plus spectaculaire est celle de dimanche. Sur la route de Saint-Flour, une voiture suiveuse à heurter Juan Antonio Flecha et Johny Hoogerland. Deux coureurs sonnés, blessés, meurtris, mais deux coureurs qui sont repartis. Pourtant le Hollandais avait les jambes ensanglantées, l’Espagnol le coude bien ouvert. C’est inadmissible de voir de telles images sur le Tour de France. Soulignons tout de même le courage de tous les coureurs du peloton. Presque la totalité du peloton du Tour souffre, panse ses blessures. Et pourtant le spectacle est toujours aussi beau. Chapeau messieurs !

Article réalisé par Jérémy Bazin l Images : AFP

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