A trois matchs d’un immense bonheur (ou pas)

Publié par Nicolas Gréno sur 20 Septembre 2010, 16:31pm

Catégories : #TENNIS

En s’imposant brillamment face à l’Argentine, cinq points à rien, le groupe France de Coupe Davis, plus soudé que jamais, s’est qualifié en finale de la plus grande compétition de tennis par équipes. Huit ans que les couleurs Françaises n’avaient pas été propulsées à un tel niveau. En 2002, la France, vainqueur sortant, s’était inclinée en finale face aux Russes dans le Palais omnisport de Paris-Bercy. Lors du cinquième match décisif, Paul-Henri Mathieu avait craqué face à Mikhail Youzhny. Après avoir glané les deux premières manches, le tricolore âgé de vingt ans, comme son adversaire, céda les trois sets suivants. Depuis, la France ne s’est plus qualifiée en finale de Coupe Davis. Cette année sera-t-elle la bonne ?

Au début de la saison, pour le lancement de notre site, nous nous sommes lancé dans la course aux paris. Premier gage : Juan-Martin Del Potro va gagner Roland Garros. Dommage pour nous, l’Argentin s’est blessé en cours de route. Seconde mise : Novak Djokovic ou Andy Murray deviendra numéro un mondial en 2010. Le Serbe est actuellement deuxième au classement ATP mais il ne pourra rattraper son retard sur Rafael Nadal. Encore raté. Vraiment pas terrible cette rédaction ! Troisième et dernier pari : la France remporte la Coupe Davis.
Ah ! Nous y sommes presque cette fois ! En janvier dernier, nous avons eu une lueur d’espoir. Un enthousiasme qui s’est amplifié au fil de la compétition. Toulon, premier tour, victoire nette et sans bavure face aux Allemands (4-1). La seule défaite intervient après un 3-0 sanglant et l’abandon de Tsonga face à Simon Greul.

En quarts, le double tenant du titre débarque à Clermont-Ferrand. L’Espagne déboule avec ses stars : Fernando Verdasco, David Ferrer, Nicolas Almagro… Mais pas de Rafael Nadal, absent pour blessure. De son côté, l’équipe de France va devoir faire sans son leader Jo-Wilfried Tsonga. Pas grave, Gaël Monfils, Mikaël Llodra et Julien Benneteau sont présents pour permettre à la France de réaliser un authentique exploit. Contre Ferrer, Monfils impressionne et offre à son pays un premier point déjà important après cinq sets accrochés. Verdasco, le numéro un Ibérique affronte Llodra dans l’idée d’égaliser à un point partout. Malheureusement pour le Madrilène, le Parisien est nettement plus fort. France deux, Espagne zéro. Le double est synonyme de "balle de match". Composée de Benneteau et Llodra, encore lui, la paire tricolore commence à trouver de bons automatisme et s’impose logiquement. Trois matchs à rien, la messe est dite. Gilles Simon et Benneteau terminent le travail avec panache en décrochant deux points supplémentaires. Trois plus deux qui font cinq. Les Espagnol repartent avec la jolie tête de toto en souvenir de leur voyage en Auvergne.

En demies, ce week-end, les joueurs Français savaient qu’ils pouvaient réaliser un énorme "truc". Entre Pau, Toulouse, Grenoble, Metz et Montpellier, c’est Lyon qui a été retenu par la Fédération Française de Tennis pour organiser cette rencontre face à l’Argentine. Pourquoi Lyon et pas une autre ville ? Peut être parce que la ville Rhodanienne avait accueilli la finale de l’édition 1991 remportée par la groupe du capitaine Yannick Noah. C’est vrai que Jean Gachassin et ses homologues n’ont pas eu tord. Les Lyonnais ont produit une superbe ambiance dans le Palais des sports de Gerland.
Dès la première rencontre, Mika Llodra, qui prend une autre dimension dans ce groupe France, a brillamment dominé Juan Monaco, spécialiste de la terre battue, comme la plupart des Argentins. Sur surface rapide, Llodra est à l’aise. Quatre sets plus tard, il délivre le premier point. Plus que deux matchs avant une éventuelle place en finale. Dans le match des numéros un, Monfils a, juste, concédé un set à David Nalbandian. Suffisant pour aborder paisiblement la suite. Après ces deux succès, la paire composée d’Arnaud Clément et de Llodra, lauréate de Wimbledon en 2007, a au bout de ses deux raquettes l’occasion unique de propulser le coq bleu-blanc-rouge en finale de la Coupe Davis. Premier set : 6-4. Ca commence à sentir bon. Deuxième manche : 7-5. On pense de plus en plus à la finale. Troisième manche : 6-3. C’est fait. La France l’a fait. Les Bleus sont à une marche du toit du monde.
Dans l’autre demi-finale, on a du attendre le cinquième et dernier match pour connaître notre adversaire et le lieu de notre prochaine destination. Après trois tours de suite à domicile, la Serbie recevra une équipe de France plus déterminée que jamais.

Avec un noyau de sept à neuf joueurs, la France possède une superbe formation. Le capitaine Guy Forget va devoir se creuser la tête pour trouver l’équipe capable de conquérir ce Saladier d’Argent face aux coriaces Novak Djokovic et Janko Tipsarevic. Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet, Julien Benneteau (remplaçants ou forfaits face à l’Agentine), Gaël Monfils, Gilles Simon, Mikaël Llodra, Arnaud Clément, ou encore Jérémy Chardy et Paul-Henri Mathieu, seront tous présents pour défendre ou soutenir les couleurs Françaises.

Comme nous dirons aujourd’hui, cette équipe de France nous vend du rêve. C’est sur, cela change. Ce groupe uni, fort et talentueux ne ressemble en aucun cas à ce piteux groupe, qui représentait si bien(...) les valeurs Françaises en Afrique du Sud, lors d’une certaine Coupe du Monde de foot.
Après les vainqueurs d’étapes du Tour de France, ainsi que les médaillés des Championnats d’Europe d’athlétisme et de natation, les tennismen tricolores vont-ils être reçus par le Président Sarkozy à l’Elysée ?

Article réalisé par Nicolas Gréno l Images : AFP/SIPA

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