La petite Juve Stabia face à l'historique Torino. Samedi 17 mars, à l'occasion de la trente et unième journée du championnat italien de Serie B (Ligue 2), le club de Torino sera face à la Juve... Mais cette fois ci ne sera pas un derby car la Juve dont il s'agit ne sera pas la Juventus de Turin, mais bien la Juve Stabia qui représente la ville de Castellammare di Stabia (70 000 habitants), située à trente kilomètres de Naples.
Promu en Serie B en juin dernier après deux barrages face à Benevento et Atletico Roma, le club gialloblu (jaune-bleu), est l'héritier du Stabia, crée il y a 105 ans (première équipe de la région Campania, bien avant le Naples) qui joua une seule saison en deuxième division (1951). Au contraire, cette saison, malgré les difficultés du départ (un point après cinq matchs de championnat et quatre points de pénalité), la Juve Stabia est la surprise de la Serie B et depuis quelques mois se maintient entre la moitié du tableau et le seuil des barrages pour la Serie A, tout ça grâce au beau jeu développé.
Les artisans du miracle Juve Stabia sont les deux présidents Giglio et Manniello et l'entraîneur Piero Braglia. Giglio et Manniello relevèrent le club en 2008 avec la promesse de monter de la Serie C1 (le troisième division italienne) à la Serie B en trois ans, mais après la première saison la Juve Stabia fut reléguée en quatrième division. De toute façon, la promesse fut maintenue grâce à deux montées d'affilée, une avec Massimo Rastelli dans le rôle d'entraîneur, l'autre avec Piero Braglia qui gagna aussi la Coupe d'Italie de Lega Pro (coupe reservée aux équipes de troisième et quatrième division). L'entraîneur toscan (il est natif de Grosseto) s'est revelé décisif dans les deux dernières saisons, imprimant la marque du beau jeu à cette équipe qui rivalise au pair avec tous les adversaires.
Le joueur le plus renommé de l'effectif est le lituanien Tomas Danilevicius (deux apparitions sous le maillot d'Arsenal et auteur du but du match nul entre l'Italie et la Lituanie, deux mois après la Coupe du Monde 2006), tandis que les meneurs sont l’expérimenté défenseur Morris Molinari (qui ouvrit le score dans la finale des barrages face à l'Atletico Roma) et le buteur Marco Sau (quinze buts à l'actif cette saison). Le mélange d'expérience et de jeunesse, apporté à la Juve Stabia par l'entraîneur et les dirigeants, a permis d'obtenir de grands résultats, comme les deux victoires face à la Reggina, la victoire face au Pescara de Zdenek Zeman et le match nul à Gênes, lors duquel l'arbitre oublia un penalty évident sur Sau, et valida l'égalisation de la Sampdoria dans le temps additionnel, malgré une faute sur le défenseur gialloblu, De Bode.
Le résultat le plus important pour les bouillants supporters stabiesi fut la victoire à l'extérieur (3-2) dans le derby régional face à la Nocerina, tandis qu'à Castellammare di Stabia, au match retour, dans un stade à guichets fermés, le vespe (les guêpes, surnom de l'équipe) ont arraché un incroyable match nul à la quatre-vingt-neuvième minute, après avoir été menés 0-2, à la soixante-dixième minute. Mais samedi, ce sera le faux derby avec le Torino qui au match aller, à domicile, s'imposa seulement 1-0 suite à un but de Rolando Bianchi, ancien attaquant du Manchester City, à dix minutes du terme du match.
À Castellammare, l'attente pour ce match, qui se déroulera comme d'habitude au stade Romeo Menti (ancien joueur de Juve Stabia et Torino, mort lors de la catastrophe aérienne de Superga) est déjà très grande, mais pour les granata aussi, ce ne sera pas un match quelconque, car une défaite face à une Juve est toujours difficile à digérer. En plus, même si pour un jour seulement, la partie bianconera de la ville de Turin suivra avec intérêt la Série B, en souhaitant une victoire juventina dans le faux derby aussi...
Article réalisé par Julien Aernouts et Mattia Rossi
Crédit photo : Site officiel de la Juve Stabia