Il l’a annoncé dans le dernier numéro de Vélo Magazine. Une phrase, une seule, est venue démontrer l’envie, la hargne, qu’a Fabian Cancellara (RadioShack-Nissan) en ce début de saison. « L’heure est venue d’écrire une nouvelle page d’histoire » a-t-il déclaré. Le champion de Suisse veut décrocher cette année un triplé Historique : le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et la médaille d’or des Jeux Olympiques (course en ligne). Mais avant, le coureur helvète peut-il remporter Milan-San Remo comme en 2008 ?
LE OUI
Fabian Cancellara est en forme, il peut donc espérer s'imposer à nouveau à San Remo. Déjà en vue au Tour du Qatar, où il a enchainé les kilomètres sur des routes toujours aussi planes, presque un rêve pour lui - grand rouleur qu’il est -, Cancellara a failli remporter une étape, finalement revenue, au sprint, à Tom Boonen. Septième au général, il a enchainé dans la foulée avec le Tour d’Oman, où là, il s’est mis à la planche pour son équipier Français, Tony Gallopin. En effet, l’ancien coureur de la Cofidis se battait pour une place sur le podium. Il portait également le maillot blanc de meilleur jeune. Enfin bon, « Cance’ » a fait le métier, continué de rouler correctement et pris une honorable dixième place finale.
Depuis le 19 février, date de fin du Tour d'Oman, le vice-champion du Monde du chrono n’avait plus couru au sein d’un peloton. Le coureur de la RadioShack effectuait son retour à la compétition lors des Strade Bianche, le samedi 3 mars. Un retour gagnant. Bien calé dans le groupe des favoris pendant toute la durée de l’épreuve, il lui a suffi d’un contre pour aller cueillir une deuxième victoire dans cette course (il est d’ailleurs devenu le recordman de succès dans cette épreuve). Juste après l’attaque de Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), Cancellara a démarré et dépassé le Belge. Douze kilomètres et quelques bosses (dont celle placée juste à l’arrivée) étaient encore à avaler avant de lever les bras. Mais il n’a pas lâché. Après cette démonstration de force, le Suisse a montré à tout le monde qu’il avait retrouvé son meilleur niveau. Celui du début de saison 2008 ? A voir… Dans le dernier Vélo Mag’, le champion Olympique du contre-la-montre a déclaré être un peu comme Federer en ce début de saison. « Au niveau des tous meilleurs, mais qui n’a pas remporté un des grands trophées depuis une longue période. » Et s’il ajoutait une seconde « Primavera » à son monstrueux palmarès ?
En plus de sa forme actuelle, Cancellara vient d'engranger de la confiance. En effet, il vient de remporter le chrono (assez court, dix kilomètres) de Tirreno-Adriatico. Lors de Milan-San Remo samedi, il va savoir où et quand attaquer. Le coureur de RadioShack-Nissan connait la recette après sa démonstration de 2008. Plusieurs facteurs sont donc réunis pour qu'il coupe la ligne d'arrivée victorieusement. Le Suisse a déclaré être calme et serein à l'approche de la classique Italienne.
LE NON
Cancellara se sait attendu. Fabian sait qu'aujourd'hui, ou plutôt samedi dans l'après-midi, tout le monde va le regarder, le surveiller, l'épier. Ce n'était pas forcément le cas il y a maintenant quatre ans. Le coureur de la Saxo Bank (à l'époque) en gagnant, en l'espace de deux semaines, le Monte Paschi Eroica et Tirreno-Adriatico s'était glissé dans la liste des favoris de MSR 2008. Même si le Suisse était un candidat à la victoire, un homme à donc marquer de près, de nombreux coureurs ont été surpris par l'attaque de "Spartacus", qui s'était par la suite envolé vers un nouveau succès de prestige dans une classique. Son second "monument" après Paris-Roubaix 2006.
Désormais, il n'aura plus la même marge de manoeuvre qu'auparavant. C'est donc pour cela que nous ne voyons pas le Suisse s'imposer. Quoi que... Un démarrage de Fabian Cancellara, quand il est en forme, peut faire très mal. De toute façon, il y a de fortes chances pour que cette édition 2012 se conclue par un sprint massif avec Mark Cavendish notamment. Le coureur Britannique veut lui aussi doubler, inscrire une seconde fois son nom au palmarès et rejoindre, trente ans plus tard, un autre champion du Monde lauréat à San Remo, Giuseppe Saronni. Ce dernier est indirectement rival puisque directeur sportif d'Alessandro Petacchi à la Lampre.
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Article réalisé par Nicolas Gréno
Contact : nicolas.greno@culturesport.info
Crédit photo : Vélo Magazine