Passé professionnel l’an passé dans les rangs de la puissante Liquigas, Daniel Oss a confirmé toutes ses qualités cette année. Après avoir réalisé un stage chez Bjarne Riis, dans le Team CSC-Saxo Bank, dans la seconde partie de la saison 2008, l’Italien est reparti chez lui. Cette année, il s’est révélé aux yeux du grand public en décrochant sa toute première victoire pro au Tour de Vénétie, devant son équipier Peter Sagan, et en s’alignant au départ de son premier Grand Tour, le plus beau, le Tour de France. Entre Salies-de-Béarn et Bordeaux, le coureur de 23 ans, est passé à l’offensive. D’abord au sein d’une échappée en compagnie de Jérôme Pineau, Benoît Vaugrenard et Matti Breschel. Dans les ultimes kilomètres, Oss sentant le peloton revenir sur leurs basques, attaque et souhaite terminer l’étape en solitaire. Pistard dans ses jeunes années, Daniel se met en position pour jouer son va-tout et pourquoi pas décrocher une étape dans la plus grande épreuve du calendrier mondial, sur la Place des Quinconces. L’étape, ce sera peut être pour une autre fois. L’ogre Mark Cavendish s’est imposé pour la quatrième fois dans cette édition 2010. Mais le coureur de la Liquigas n’a pas tout perdu et monte même sur le podium protocolaire en décrochant le prix du plus combatif. Petit clin d’œil, lors de la présentation de la carte 2011, Daniel Oss figurait sur le grand écran aux côtés d’Alberto Contador, Andy Schleck, Alessandro Petacchi et Anthony Charteau.
Première victoire chez les pros devant Sagan, son équipierAu service de son compatriote Manuel Quinziato, leader lors des classiques Flandriennes, il pouvait jouer sa propre carte en cas d’arrivée au sprint. Possédant une belle pointe de vitesse, Oss a pu se classer dans le top cinq de Gand-Wevelgem. Pas mal.
Originaire du Trentin, il a été Champion d’Italie juniors en poursuite individuelle en 2004. Quatre ans plus tard, Daniel Oss décroche la médaille de bronze du chrono espoirs lors du Championnat national.
Ce coureur promet vraiment. Interview.
Culture Sport : Daniel, à quel âge as-tu débuté le cyclisme ?
Daniel Oss : J'ai commencé dans la catégorie la plus basse quand j'avais sept ans.
Culture Sport : Pourquoi as-tu choisi ce sport ?
Daniel Oss : Je ne sais pas.... Peut-être que c'est le cyclisme qui m'a choisi !
Culture Sport : Etant plus jeune, quels sports pratiquais-tu ?
Daniel Oss : J’ai pratiqué le ski et le patinage sur glace. J'ai patiné jusqu'en 2000, en alternant vélo et patins. Je n'aimais pas jouer au foot même si j'ai essayé ce sport également.
Culture Sport : Quelles étaient tes idoles enfant ?
Daniel Oss : Je ne regardais pas beaucoup de courses. Mais Mario Cipollini, Marco Pantani et Paolo Bettini étaient mes mythes.
| « Ma première victoire a été une grande émotion. Un mélange de joie et de sérénité. » |
Culture Sport : Aujourd’hui, à quels sports t’intéresses-tu mis à part le cyclisme ?
Daniel Oss : J'aime beaucoup la moto. Valentino Rossi est mon idole. Le snowboard, le ski, et le patinage sont aussi des disciplines qui m’attirent.
Gand-Wevelgem, avec la crème de la crème : Oscar Freire, Georges Hincapie, Matti Breschel, Philippe Gilbert, Bernhard Eisel.
Culture Sport : 2010 est un peu l’année de ta révélation. Dans Gand-Wevelgem, on t’a vu très à ton avantage (cinquième au final). Tu aimes les courses pavées ?
Daniel Oss : Oui, j'aime beaucoup ce type d’épreuves. Je suis tombé amoureux toute de suite, en quelque sorte. J'aime les “Classiques du Nord”. Du l'Het Volk à Paris-Roubaix, en passant par le Tour des Flandres à Gand-Wevelgem…
Culture Sport : Tu es souvent passé à l’offensive cette saison. Tu es d’un tempérament «offensif» depuis toujours ?
Daniel Oss : Oui, je cours souvent devant. Je sais que je dois souvent anticiper sur mes adversaires.
Culture Sport : Mais cette année, tu as surtout remporté le Tour du Vénétie. C’est ta première victoire chez les professionnels. Chez toi, en Italie, ce succès doit avoir une saveur particulière…
Daniel Oss : Ca a été une grande émotion... Une belle sensation de joie et de sérénité.
Culture Sport : L’équipe Liquigas a connu une saison faste, avec notamment en poche le Giro et la Vuelta. Ca fait quoi de pouvoir courir aux côtés d’Ivan Basso et Vincenzo Nibali ?
Daniel Oss : Courir aux côtés des grands champions, comme Basso et Nibali, est important. C'est un honneur. On apprend beaucoup des choses et on améliore énormément en regardant leur façon de courir. En vivant avec eux aussi.
Daniel Oss membre de l'échappée dans la 18ème étape.
Culture Sport : Toi, tu as fait le Tour de France, ton premier. Tes débuts dans un Grand Tour également. Quelles sont tes impressions sur la Grande Boucle ?
Daniel Oss : Le Tour de France est spectaculaire, monstrueux. C’est très beau, géant, amusant, fatigant, épuisant... C'est une fierté de courir une telle épreuve avec une telle histoire.
Culture Sport : As-tu été contacté par d’autres équipes pour la saison 2011 ?
Daniel Oss : J'ai eu des propositions, mais je resterai deux ans de plus chez Liquigas.
Culture Sport : On parle beaucoup de dopage en ce moment avec les affaires Alberto Contador, Ezequiel Mosquera, David Garcia et Riccardo Ricco. Même Alessandro Petacchi est un peu inquiété.
Liquigas est une des équipes qui militent le plus pour un cyclisme propre. Crois-tu en la culpabilité des ces coureurs ?
Daniel Oss : S’ils ont été contrôlés positif, c’est qu’il y a une raison. Je crois qu'ils ont tous commis une faute.
Culture Sport : Comment te définirais-tu en tant que cycliste et en tant que personne ?
Daniel Oss : Un cycliste sur le vélo à le même caractère que la personne qui n’est pas sur sa bicyclette. Je suis un mec assez extroverti. Mais j'aime aussi avoir mes espaces de solitude. J'aime faire les choses avec le plus grand soin. Je ne laisse rien au hasard. En vélo, plus techniquement, je suis un rouleur avec une belle pointe de vitesse.
Nous remercions Daniel Oss pour sa gentillesse.
Propos recueillis par Maxence Châble l Traduction réalisée par Mattia Rossi l Article réalisé par Nicolas Gréno l Images : Site officiel de Daniel Oss/Uci Pro Tour/Vélo News