La victoire des Bleus face au Brésil a permis de confirmer une tendance : le bloc défensif mis en place par Laurent Blanc est solide. Mais il serait dangereux de tirer trop de conclusions.
Laurent Blanc l’avait annoncé lors de sa prise de fonction, la défense de l’équipe de France constituait le plus gros chantier. Dès le match contre la Norvège, le nouveau sélectionneur français a imposé ses idées en associant le Lillois Adil Rami au Romain Philippe Mexès, deux amis dans la vie. Si la défaite d’Oslo, puis celle contre la Biélorussie ont attiré les critiques sur la défense des Bleus, l’abnégation de Laurent Blanc porte désormais ses fruits. Mais cela ne passe pas que par la réussite d’une charnière centrale très complice.
Coup sur coup, la France vient de battre de grandes nations du football mondial, à savoir l’Angleterre et le Brésil. Le match de Wembley, il est vrai face à de timides anglais, avait toutefois laissé entrevoir de belles promesses au niveau du bloc défensif français. Hier soir, ces promesses semblent s’être transformées en réelles confirmations. Emmenée par un Philippe Mexès, auteur probablement de son meilleur match sous le maillot national, et bien secondée par Rami, la charnière centrale a rassuré, aussi bien par des interventions défensives décisives que par la bonne qualité de leur relance balle au pied. Mais plus que la seule charnière centrale, “ c’est tout le bloc défensif qui a été solide“, a commenté le sélectionneur français à la fin du match. Car s’il a été peu sollicité et si son jeu au pied a pu inquiéter en première période (pas aidé non plus par la qualité de la pelouse du Stade de France), Hugo Lloris a sorti l’arrêt décisif face à Hulk en fin de match. De même, si les latéraux n’ont été que trop peu influents dans le jeu offensif, on ne peut rien reprocher à Abidal et Sagna au niveau défensif. L’efficacité, maître-mot de cette défense, qui s’articule aussi autour du capitaine et sentinelle Alou Diarra, qui n’a cessé de colmater les brèches laissées par ses coéquipiers, et notamment un Mvila moins performant que lors de ses dernières sorties en bleu.
Mais s’il n’y a jamais eu de réel danger sur le but de Lloris, c’est aussi parce que les attaquants brésiliens, Pato et Robinho en tête n’ont pas été aussi virevoltants qu’on pouvait attendre, loin de là même. D’ailleurs, le manque de créativité offensive des Brésiliens fut parfois sifflé par un public parisien en attente de spectacle. Même au plus fort de la domination brésilienne au cours de la première demi-heure, ils n’ont jamais apporté de danger dans la surface de réparation française. Et la Seleçao a même coulée après l’expulsion d’Hernanes, avant que l’entrée de Jadson ne lui permette de ressortir un peu la tête de l’eau. Une défense solide, assurément, mais qui mérite donc d’être testée contre une attaque plus en verve que celle proposée par les coéquipiers de Dani Alves hier soir.
Article réalisé par Martin Bourdin l Image : L'Equipe