« Puff, comme le temps passe ! Je me souviens du jour où Íñigo a gagné le Tour du pays Basque, en 1998, comme si c’était hier … Un grand cycliste s’en va, il n’aura pas gagné énormément du point de vue individuel mais a été l’un des plus grands équipiers du monde cycliste durant presque deux décennies et cela sans avoir donné une image négative comme beaucoup d’autres cyclistes. A toujours, champion ! » Voilà ce que beaucoup de fans de cyclisme disaient à l’annonce de la retraite d’ Íñigo Cuesta. Toute carrière sportive a une fin, même celle du coureur de 42 ans. Après 18 ans de coups de pédales dans le peloton professionnel, on le voyait bien continuer ainsi encore quelques années.
Surtout qu’il souhaitait arrêter sur la Vuelta, course dont il n’a raté aucune édition depuis qu’il est entré chez les pro en 1994, à la Euskaltel : la course qui l’a révélé car il en finit 15° cette année là. S’il était arrivé depuis Janvier à la Caja Rural, c’était dans l’espoir de disputer une dernière fois le Tour d’Espagne et d’y effectuer le clap de fin de sa carrière, sur la course qu’il chérit le plus dans le calendrier professionnel. Malheureusement, le 31 Mai 2011, les organisateurs du Tour d’Espagne en ont décidé autrement : l’équipe est seulement « remplaçante », c'est-à-dire qu’elle ne courra la Vuelta que si l’une des équipes décide, pour une quelconque raison, de ne pas courir le Tour de 3 semaines.
"Ca a coupé l’étincelle" s’est exprimé Íñigo Cuesta car pour lui, la Vuelta était un "objectif primordial". L’envie de courir n’a plus été la même, il n’y avait plus le but au loin de la Vuelta qui approchait. Il n’a pas compris cette décision, a eu du mal à l’accepter. De nombreuses questions et supputations sont alors venues. Certains racontaient qu’il continuerait une saison de plus, rien que pour finir sur la Vuelta, son rêve. Au final, il s’en va cette année, la tête haute, car il doit être fier de ses 18 années passées dans le peloton. Une coïncidence : il s’arrête sur le Tour de Burgos, région d’où il est natif.
Certes, son palmarès n’est pas celui d’un grand champion, mais cela ne veut pas dire qu’il n’en n’est pas un ! Il aura passé sa carrière a aider des coureurs à remplir le leur tel que Laurent Jalabert, Alex Züllle, Ivan Basso ou encore Carlos Sastre. Comme il le dit, tous lui auront apporté quelque chose, mais le Suisse l’aura marqué plus que les autres, c’était un « coureur différent » confiait-il.
Il le disait lui-même : " Plutôt que de parler de mes victoires, je résumerais mon parcours en insistant sur le travail que j’ai partagé en équipe." Equipier modèle, il aura donc débuté chez les Basques de la Euskaltel-Euskadi fraîchement arrivée dans le peloton pro qu’il aura quittée en 1996 pour aller à la ONCE durant cinq ans. Dans la formation espagnole, il aura remporté en 1998 le Tour de pays Basque, le plus grand succès de sa carrière selon lui. Il disait que chaque année a une saveur particulière, est différente des autres mais que 1998, avec cette victoire sur les routes basques, a été la plus belle. Après l’épisode ONCE il s’en va à la Cofidis pour quatre années, à la Saunier Duval en 2005, la CSC entre 2006 et 2008, la Cervélo Test Team durant ses deux années « de vie » puis enfin l’équipe continentale Caja Rural depuis Janvier.
En plus du Tour du Pays Basque, il totalise 2 autres victoires : une étape du Critérium du Dauphiné Libéré en 2000 ainsi qu’un contre-la-montre dans le Tour de Catalogne 2005.
Maintenant la question que tout le monde lui pose est la suivante : que fera-t-il plus tard ? : restera-t-il dans le monde du cyclisme ? Dirigera-t-il une équipe ? Une chose est certaine : « Après 18 années de carrière professionnelle, j’aime toujours le cyclisme » a confié le coureur cycliste de Villarcayo dont le défi majeur "est ce que je fais au quotidien". Alors, nul ne doit s'inquiéter, il sera plus qu'impliqué dans ce qu'il fera dans les mois, les années à venir et le voir travailler dans le monde du cyclisme ne serait en aucun cas une surprise !
Article réalisé par Chloé Lemarchand | Photos : AFP