Jean-Baptiste Grange, une étoile des neiges

Publié par Jérémy Bazin sur 12 Novembre 2011, 10:00am

Catégories : #Ski alpin

Jean-Baptiste Grange atout connu : les plus grandes joies, des peines et de la souffrance aussi. A 27 ans, il se lance dans cet exercice 2011-2012 avec l’ambition de bien faire, de porter haut le drapeau tricolore en reconquérant son titre en coupe du monde. Pourtant, Jean-Baptiste Grange aurait pu rester un anonyme si son dos n’avait pas cessé de le faire souffrir. Portrait.

Malgré l'annulation du slalom de Levi ce week-end, nous avons décidé de maintenir la publication de nos présentations de slalom rédigées avant l'annonce de la Fédération. Prochain rendez-vous de ski alpin, dans deux semaines. Merci de votre compréhension, et bonne lecture.

Jean-Baptiste Grange, symbole du renouveau du ski tricolore depuis quelques saisons, va retrouver avec ses potes de l’Equipe de France les pistes ce dimanche à Levi. Sa passion pour la neige est arrivée dès son plus jeune âge. Avec des parents qui connurent tous deux le plus haut niveau, difficile en effet pour JB d’y échapper. C’est à Valloire qu’il descendait ses premières pistes. Pourtant à 10 ans, il reçoit une contre-indication médicale pour la pratique du ski en raison de deux hernies discales lombaires. Malgré ce diagnostic il intègre une formation « ski-étude » au collège à Modane, dont est responsable sa mère. Ensuite sa montée en puissance sera régulière. Parmi les meilleurs mondiaux chez les jeunes, il fait ses grands débuts en 2005-2006 chez les pros. Lors du super combiné de Val d’Isère, il est très loin après la descente. C’est lors du slalom qu’il frappera très fort en réalisant tout simplement le meilleur temps de la manche devant les plus grands noms. A 21 ans, Jean-Baptiste Grange s’est fait un nom. La saison suivante lui permettra de s’aguerrir, de progresser encore, de se jauger par rapports aux meilleurs et surtout de préparer l’exercice 2007-2008.

Dans une position de leader du clan français, il ne va pas décevoir. Il monte pour la première fois sur un podium en coupe du monde le 29 novembre 2007 lors du combiné de Beaver Creek avec une superbe deuxième place acquise grâce à une seconde manche fantastique. Un mois plus tard, il gagne sa première épreuve de coupe du monde lors du slalom d'Alta Badia en réalisant les meilleurs temps des deux manches. Il connaîtra aussi la gloire à Alta Badia et surtout sur la mythique piste de Kitzbühel. Malheureusement ce ne sera pas suffisant pour remporter le globe de cristal de la discipline. En tête au général avant la dernière course, une chute le met hors-course tandis que Manfred Moelgg entre dans les points. L’Italien est sacré d’un rien. Cette déception renforce encore sa volonté de mieux faire lors de l’exercice suivant. Et cette fois, personne ne pourra rivaliser avec le Français. Des succès à Levi et à Zagreb, ainsi qu’une belle régularité lui offre la plus belle des récompenses sur une saison : la victoire en Coupe du monde.

Pour autant, l’originaire de Saint-Jean-de-Maurienne n’est pas rassasié. Cependant, alors qu’il part favori en 2009-2010, une rupture des ligaments croisés antérieur du genou droit dès le début de saison ne lui permettra pas de défendre son titre, et le prive même des JO de Vancouver. C’est donc revanchard qu’il se présente au début du dernier exercice. Il dispute son premier slalom suite à sa blessure en Finlande à Levi et s'y impose en ne laissant aucune chance à ses adversaires. Il gagne ensuite à Kitzbühel et à Schladming. Pourtant il butera pour quelques points sur Ivica Kostelic pour le général du slalom. Une déception certes, mais vite oubliée en repensant aux Mondiaux. A Garmisch, Grange obtient sa première médaille d’or. En tête après la première manche, il conserve suffisamment d'avance pour gagner au terme de la seconde manche et ainsi remporter le premier titre mondial de la France en slalom depuis Jean-Noël Augert en 1970. Un exploit qui place définitivement Grange dans le haut de la hiérarchie mondiale. Une position qu’il a à cœur de confirmer cette année, pour le plus grand bonheur de la France…

Dans cette entreprise, il sera accompagné notamment de Steve Missillier, douuzième au classement final de la Coupe du monde de slalom l’an passé. On surveillera aussi les jeunes Maxime Tissot, Thomas Mermillod-Blondin et Anthony Obert. Enfin on souhaitera un excellent rétablissement à Julien Lizeroux. Lizeroux ne prendra pas un seul départ en Coupe du monde. Opéré du tendon du genou gauche le 20 juin, il est contraint de faire l’impasse sur toute la saison. Après un an de rééducation, il espère encore un retour sur les skis au plus haut niveau pour fin 2012. A 32 ans, ce challenge semble compliqué mais pas impossible pour celui qui a régné en compagnie de Grange sur le slalom le temps de deux années, frôlant même le globe de cristal à la sortie de l’hiver 2010.

Article réalisé par Jérémy Bazin l Images : AFP

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