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Jérémie Janot, en vert et contre tous !

Publié par Julien Bonnaud sur 25 Novembre 2011, 12:00pm

Catégories : #FOOTBALL

Né un 11 octobre 1977 à Valenciennes, ville industrielle par excellence (tout comme Saint-Etienne), fan de freefight et d'une des stars de ce sport, Wanderlei Silva (jusqu'à se faire le même tatouage que celui-ci), Jérémie Janot était prédestiné à s'intégrer dans la légende verte, du fait de sa combativité tant appréciée par le Chaudron et ses supporters. Petit par sa taille, il a toujours fallu qu'il se batte pour passer outre les préjugés.

 
http://cache.20minutes.fr/img/photos/20mn/2010-05/2010-05-10/article_spiderman.jpg

Chronologie d'un gardien de petite taille mais de grand talent, qui a su déjouer les pronostics sur son avenir et passer une à une les embuches pour se construire une carrière comme on n'en connaît plus aujourd'hui, celle d'un homme fidèle à son club, apportant plus à celui-ci que ce qu'il lui avait donné. Histoire résumée d'un joueur comme on en fait plus, d'un homme qui a privilégié toute sa vie le combat à la retraite.

 

  1995-1996  

Alors qu'il fait toutes ses gammes dans le Nord, dans sa ville natale, il est évincé du VAFC à cause de ses 1m76 et c'est Saint-Etienne qui décide de lui donner sa chance. Jérémie ne joue pas un seul match durant cette saison, mais il a comme mentor l'un des futurs grands gardiens français, Grégory Coupet. Il va apprendre beaucoup au côté de celui-ci ainsi qu'avec Jeannot Dees, entraîneur des gardiens stéphanois à cette époque (jusqu'en mai 2010 et la succession d'Albert Rust). Malheureusement pour le légendaire club au maillot couleur de l'espoir, la saison se termine mal, et le club se retrouve en D2. C'est peut être la chance de Jérémie.

 

  1996-1997  

En effet, qui dit D2, dit obliger pour un club de ce standing de revoir ses dépenses à la baisse et surtout de rééquilibrer ses finances. Quand l'hiver arrive et que le voisin lyonnais vient chercher Grégory Coupet, le club n'hésite et vend son gardien titulaire. Mal lui en a pris si l'on est supporter stéphanois, puisque Coupet devient l'artisan de la formidable épopée lyonnaise au niveau national, étant l'un des rares à avoir participé aux sept sacres nationaux des gones. Mais cette vente est salutaire pour Janot. Passé devant le deuxième gardien qui était en 1996 Gilbert Ceccarelli, il dispute 14 matchs en succession de Coupet qui avait disputé les vingt-deux premiers, ne laissant à Ceccarelli qu'une maigre consolation de trois matchs.

 

  1997-2000  

On pense alors à l'intronisation du futur gardien emblématique de l'ASSE en bonne et due forme. L'ASSE toujours en D2 a besoin d'un personnage de cette trempe pour mener une barque vacillante. Mais c'est sans compter sur le club qui, comme pendant une grande partie de sa carrière, ne lui fait pas confiance, et recrute un autre gardien qui va marquer le club par son exemplarité, Jérôme Alonzo, tout droit arrivé de Marseille où il végétait sur le banc. Jérémie est de nouveau relégué au rang de remplaçant et ne disputera que quinze matchs en trois saisons, notamment du fait de la blessure d'Alonzo lors d'un Red Star-ASSE au Stade de France.

 

  2000-2001  

Alonzo partit vers d'autres cieux plus pollués (ceux de la capitale), on se dit que Jérémie va pouvoir s'imposer dans son club de cœur alors que l'ASSE effectue une deuxième saison en D1. Mais le club encore une fois n'a pas confiance, et part chercher un gardien étranger en la personne de Maxime Levitsky. Cependant, celui-ci est très peu rassurant et il multiplie les boulettes, permettant à Janot de renverser la vapeur et de reprendre la place de titulaire. Ils disputent respectivement quinze et quatorze matchs, le reste échouant au troisième portier stéphanois.

 

  2001-2002  

Les verts sont de nouveau en D2 à la suite de l'affaire des faux passeports (Levitsky en faisant partie, ayant obtenu un faux passeport grec). Dominique Casagrande signe à l'ASSE et joue la totalité des matchs moins un, ce dernier étant l'unique match de Jérémie en championnat. Il est donc de nouveau relégué au rang de cireur de banc.

 

  2002-2003  

Pourtant, il ne se décourage pas et, alors que la D2 devient la L2, il renverse une nouvelle fois la hiérarchie et prend la place de Casagrande qui ne dispute que onze matchs cette saison contre vingt-huit pour Jérémie. Casagrande s'étant blessé au début de la saison à Beauvais, il ne retrouve jamais la cage en tant que numéro un, et du fait de son gros salaire, un accord à l'amiable est trouvé pour une séparation du gardien avec l'ASSE.

 

  2003-2004  

Casagrande n'est plus là et Janot a enfin la confiance de sa direction et de son entraîneur. Il ne laisse qu'un match à son camarade portier qui est Debec pendant que lui en joue trente-sept.

 

  2004-2005  

On le croit parti pour démotiver les doublures les unes après les autres. Les verts sont remontés en Ligue 1 et Jérémie est au sommet de son art à vingt-sept ans. Le Crom en fait les frais: trente-huit matchs pour Jérémie contre zéro pour Ronan, qui ne jouera cette année-là d'ailleurs qu'un seul match -pitoyable- en coupe de France contre Nîmes où il ne fut pas exempt de tout reproche dans la défaite stéphanoise 2/3 alors que les verts menaient 2/0. Cette année là est aussi celle d'un record pour Jérémie. Il tient sa cage inviolée à domicile pendant 1534 minutes, du 6 novembre 2004 au 21 septembre 2005. C'est aussi la saison de quelques extravagances et notamment son célèbre maillot Spiderman avec le masque à l'entrée des joueurs. Cette année-là est certainement celle qui a fait naître la "légende Janot" dans le cœur du peuple vert.

 

  2005-2007  

Rebelote. Janot continue de briller dans les buts et son suppléant qui est désormais Jody Viviani ne ramasse que les quelques miettes laissées par le "lutin" enragé de l'ASSE. Bilan : soixante-treize matchs pour Jérémie contre trois pour Jody. Il est même élu en 2007 étoile d'or de Ligue 1, c'est à dire meilleur gardien.

 

  2007-2008  

Mais cette fois, le chouchou du stade va subir ce qu'il avait l'habitude de faire subir à ses camarades de cage. Alors qu'il se blesse à la vingt-deuxième journée après avoir joué l'intégralité des rencontres sans être aussi brillant que les années précédentes, il est logiquement remplacé par Viviani. Ce qui ne devait être qu'une pige durant la blessure de Jérémie devient un renversement de la hiérarchie avec un Jody qui fait très bien le métier. Bilan : les seize dernières journées sont pour celui qui avait démarré en numéro deux la saison.

 

  2008-2009  

Sur la lancée de la saison précédente, Viviani joue les douze premiers matchs. Mais il n'est pas transcendant et la "vengeance" de l'homme du chaudron est implacable. Janot récupère sa place de numéro un et dispute en tout vingt-six matchs de championnat contre douze pour Viviani.

 

  2009-2010  

Janot serait-il au bout ? Se fait-il trop vieux et n'est-il plus assez décisif ? Dans tous les cas, l'ASSE va chercher Planté dans l'idée d'en faire un numéro un. La hiérarchie n'est pas fixée durant la préparation et à la veille de la première journée de championnat, on ne sait pas qui gardera les cages des verts. L'entente entre les deux gardiens n'est pas forcément au beau fixe, Janot considérant que la recherche d'un numéro un a été faite dans son dos. C'est pourtant Jérémie qui commence la saison et qui ne laissera aucune miette à son "rival". 38/0, victoire par K-O.

 

  2010-2011  

Planté ne peut accepter une deuxième saison comme celle-ci et il part, tandis que Moulin vient faire l'intérim de temps en temps, lui qui fut formé au club. Janot reste incontestablement le numéro un durant cette saison.

 

  2011-2012  

Monaco descendu en Ligue 2, Janot vieillissant et ayant eu la certitude d'un accord pour qu'il intègre le staff stéphanois à la fin de sa carrière de joueur, les verts sautent sur une occasion inespérée. Ils recrutent l'un des meilleurs gardiens français, Stéphane Ruffier et l'intronise d'emblée sans aucune ambigüité, numéro un. Même si les supporters affichent d'emblée leur soutien à leur emblématique gardien d'1m76, ceux-ci sont ravis d'avoir dans leur effectif un tel rempart. L'entente entre les deux gardiens est parfaite, et malgré toutes les rumeurs de départ (Dijon, Evian-Thonon-Gaillard...), Janot décide de rester fidèle à son club. Même s'il se sait numéro deux, le spectaculaire "lutin" vert n'a pas dit son dernier mot...

 
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Jérémie Janot, c'est donc : 390 matchs avec l'ASSE, une vie de footballeur passée à lutter pour garder sa place et pour affirmer que sa taille n'est pas un handicap, une reconnaissance énorme de la part des supporters stéphanois, un amour du maillot sans égale mesure aujourd'hui et surtout une mentalité irréprochable dans les bons comme dans les mauvais moments.

 

Pour finir, on peut reprendre deux citations de ce gardien fantasque, deux citations qui montrent à quel point son amour du maillot et même plus de la ville est inégalable aujourd'hui :

- « Le foot est un business et beaucoup maintenant préfèrent l'argent au titre ou à l'amour d'un club. Moi j'aime vraiment mon club. Ca fait treize ans que j'y suis mais (...) il n'y en a plus beaucoup des joueurs de club comme ça dans le foot... »

- « Lyon est une ville chaleureuse avec des gens froids, Saint-Étienne c'est le contraire. »

 

Article réalisé par Julien Bonnaud l Images : AFP

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