Dimanche, à Milan, l’Espagnol a remporté le deuxième Giro de sa carrière, le sixième Grand Tour depuis 2007. Il reste invaincu. Sous le coup d’une suspension par le TAS, le coureur de la Saxo Bank n’a pas été plus inquiété que cela durant ces trois semaines de course. Retour sur son Tour d’Italie 2011, en trois points.
1. Une domination nette
Six minutes et dix secondes. C’est exactement le temps que sépare Alberto Contador de son dauphin, Michele Scarponi (Lampre-ISD). Un écart aussi grand ? Du jamais vu depuis la victoire d’Ivan Basso lors de l’édition 2006. L’Italien avait lui aussi, à l’époque, écrasé la concurrence reléguant José Enrique Gutierrez, deuxième du général, à 9’18. Troisième, Gilberto Simoni avait lui concédé douze minutes ! Cette année, Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale), au même rang que son compatriote Simoni, a lâché moins de temps à Contador (6’56).
Mais l’écart entre l’Espagnol et ses adversaires et à peu près similaire à la domination de Basso, il y a maintenant sept ans. En plus d’avoir rapporté le Maillot Rose à Milan, « El Pistolero » a glané le classement par points (dé)montrant sa (grande) régularité tout au long de l’épreuve. Il a réalisé de nombreuses places dans les tops trois d’étape. Huit au total. Impressionnant. Pour la petite histoire et pour souligner un peu plus sa constance, Alberto a ajouté à son tableau de chasse spécial Giro 2011, deux autres classements distinctifs : celui de la combativité et l’Azzurri d’Italia.
2. Les étapes ? Il en offre !
Dans ses huit tops trois (cf voir Une domination nette), on y retrouve deux victoires d’étapes : une acquise sans contestation possible au sommet de l’Etna, une autre glanée lors du chrono en côte de Nevegal (dédié notamment à Xavier Tondo décédé la veille) avec une trentaine de secondes d’avance sur Nibali et Scarponi.
En grand seigneur, Contador a également cédé deux succès. Il s’est peut être dit qu’il était bon de partager. Une victoire est donc revenue à José Rujano (Androni-Giocattoli), en Autriche (du côté de Grossglockner), et un autre bouquet à son ancien équipier Paolo Tiralongo (Astana), à Macugnaga. Comme ces deux coureurs avaient bien collaboré avec le patron, ils ont eu droit à leur petite récompense. Ce n’est pas négligeable une petite victoire sur le Giro. Financièrement parlant et au niveau du palmarès aussi. En tous les cas ce n’est pas Rujano (qui a fait son retour au premier plan lors de la course Rose) et Tiralongo (qui a obtenu sa toute première victoire professionnelle) qui vont dire le contraire.
3. Et maintenant ?
Maintenant ? Le Tour de France ? Oui, peut être. Sûrement même. Grâce au report de son audition devant le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) au début du mois d’août, Alberto Contador pourra s’aligner dans la Grande Boucle, où il est le double tenant du titre. Après sa victoire dans le Giro, l’Espagnol voudrai devenir le premier coureur à réaliser le doublé Giro-Tour depuis Marco Pantani en 1998.
Mais le leader de la formation Saxo Bank émet quelques réserves quant à sa participation à son épreuve fétiche (trois victoires finales en quatre ans). Il a déclaré pouvoir ne y aller si les conditions n’étaient pas bonnes. Voici les propos qu’il a tenu lors d’un entretien avec la Cadena Ser : «Si je vais au Tour, ce sera pour jouer la victoire. Si je vois que je ne suis pas en bonne condition, je n'irai pas. Le Giro a été très dur, c'était le Grand Tour le plus difficile de ma carrière. Au final, l'effort était tel qu'il faut décider avec la tête plus qu'avec le coeur. Même quand je dois monter les escaliers, je sens la fatigue. Le corps ressent toute cette fatigue accumulée. En ce moment, il est plus important de se reposer que de s'entraîner».
Son tableau de chasse
Les étapes
2 victoires d’étapes (Etna, Nevegal)
4 deuxièmes places (Tropea, Grossglockner, Monte Zoncolan, Macugnaga)
2 troisièmes places (Gardeccia/Val di Fassa, Milan)
Les maillots
13 jours porteur du Maillot Rose (leader du général)
10 jours leader du classement par points (Maillot rouge)
2 jours leader du classement de la montagne (Maillot vert)
11 jours leader du classement de la combativité
9 jours leader du classement de l’Azzurri d’Italia
Les classements
Général (Maillot Rose)
1. Alberto Contador (Esp, Saxo Bank-SunGard) en 84h05'14"
2. Michele Scarponi (Ita, Lampre-ISD) à 6'10"
3. Vincenzo Nibali (Ita, Liquigas-Cannondale) à 6'56"
Par points (Maillot rouge)
1. Alberto Contador (Esp, Saxo Bank-SunGard) 202 pts
2. Michele Scarponi (Ita, Lampre-ISD) 122 pts
3. Vincenzo Nibali (Ita, Liquigas-Cannondale) 121 pts
Montagne (Maillot vert)
1. Stefano Garzelli (Ita, Acqua & Sapone) 67 pts
2. Alberto Contador (Esp, Saxo Bank-SunGard) 58 pts
3. José Rujano (Ven, Androni Giocattoli) 43 pts
Combativité
1. Alberto Contador (Esp, Saxo Bank-SunGard) 58 pts
2. Stefano Garzelli (Ita, Acqua & Sapone) 39 pts
3. Jan Bakelandts (Bel, Omega-Pharma Lotto) 34 pts
Azzurri d’Italia
1. Alberto Contador (Esp, Saxo Bank-SunGard) 18 pts
2. José Rujano (Ven, Androni Giocattoli) 8 pts
3. David Millar (Gbr, Garmin-Cervelo) 6 pts
Article réalisé par Nicolas Gréno l Images : Roberto Bettini/Sirotti/RCS Sport