Nous y sommes ! Le cyclisme reprend ses droits ce week-end, d’abord avec le Tour de San Luis mais surtout avec le Tour Down Under. Et ce n’est pas n’importe quelle course car l’épreuve australienne marque aussi l’ouverture du world tour. Comme à l’accoutumée les sprinters devraient avoir tous les droits à moins qu’un baroudeur ne leu joue un mauvais tour. Présentation.
Un parcours à l’avantage des sprinters
C’est devenu une habitude et ce n’est pas encore cette année que ça changera. Le parcours du Tour Down Under est tracé pour les sprinters, qui en ont fait leur propriété depuis quelques saisons. Il faut dire qu’au cours de la saison ils n’ont pas beaucoup de chance de remporter un classement général, alors quand celle-ci se présente, ils ne la laissent pas passer. Mardi ils seront donc encore nombreux à prendre le départ de l’épreuve australienne dessinée autour d’Adélaïde. Six jours de course (de mardi 18 à dimanche 23) qui s’annoncent une nouvelle fois terrible surtout à cause de la chaleur. Le climat sera d’autant plus pesant tout au long de cette édition suite aux conditions climatiques qui touchent actuellement une partie de l’Australie, causant déjà beaucoup trop de victimes. Un hommage sera rendu par le cortège avant le départ réel de la course, et on ne doute pas un seul instant que les coureurs se démèneront davantage sur la route en pensant à tous ces décès.
Pour en revenir au tracé, même si plusieurs difficultés sont au programme favorisant les longues échappées pour se disputer le maillot de la montagne, seront-elles suffisantes pour permettre aux puncheurs présents de faire une réelle différence. A priori non, pour plusieurs raisons. Il n’y aura jamais de pente extrêmement forte prolongée sur plusieurs kilomètres pouvant faire craquer les moins grimpeurs. Même si chaque formation n’est plus composée de 7 coureurs, c’est encore bien suffisant pour que les équipiers des sprinters contrôlent la course. Enfin, aucune ascension ne se trouve dans le final des épreuves, et même si un finisseur venait à distancer le peloton, parviendrai-il à remonter toutes les bonifications distribuées aux hommes rapides à chaque arrivée ? Autant de raisons qui poussent à pronostiquer une victoire d’un sprinter.
Vers un duel Cavendish-Greipel ?
Les sprinters, venons-en. En s’alignant sur le Tour Down Under chaque équipe savait que sa première chance de bien figurer était d’amener avec elle ses hommes rapides, c’est pourquoi on en retrouve au moins un dans chacune des 19 formations présentes au départ. Autant de noms qui espèrent succéder à Allan Davis et André Greipel, les derniers vainqueurs de la course. L’Allemand fait d’ailleurs figure de favori. Lui qui a déjà inscrit deux fois son nom au palmarès du Tour Down Under espère récidiver une troisième fois, mais une première sous ses nouvelles couleurs d’Oméga Pharma-Lotto. Greipel sera bien entouré pour parvenir à sa fin, notamment de Jurgen Roelandts, capable de parfaitement l’emmené lors des sprints, où encore Vincente Reynès.
Son principal rival sera son ancien équipier chez HTC, Mark Cavendish. La première course world tour de l’année pourrait en fait se résumer à une bataille Cavendish-Greipel. Nous avons là, ceux qui ont été les deux meilleurs sprinters de l’année 2010. En constant conflit, puisque dans la même équipe, cette fois ils pourront s’expliquer entre « hommes » et sur la route. Oui mais voilà quel serait l’intérêt de suivre l’épreuve si on était certain de voir un duel Cavendish-Greipel tout au long des six étapes. De nombreux autres sprinters ont l’ambition de se mêler à cette bataille et même de dominer les deux meilleurs ennemis. A commencer par les Australiens, bien décidés à faire la loi sur leurs terres. Allan Davis, Robbie McEwen, Graeme Brown, Christopher Sutton, Stuart O’Grady, Baden Cooke soutenus par tout un pays voudront montrer toutes leurs qualités dès le début de la saison. La liste des prétendants ne s’arrête pas là. Comment ne pas évoquer Tyler Farrar, Gérald Ciolek, José Joaquim Rojas, Romain Feillu, Denis Galimzyanov, Francesco Chicchi ou encore Grégory Henderson, qui possèdent tous une excellente pointe de vitesse et prêt à profiter de la moindre faille laissée par le duo Cavendih-Greipel. A deux jours du départ, la lutte s’annonce palpitante.
Qui pour contrarier les hommes rapides ?
Pourtant ils seront une nouvelle fois nombreux à vouloir contrarier les plans des sprinters en profitant des moindres bosses pour tenter de les distancer. Verra-t-on Lance Armstrong tenté un dernier coup avant de prendre sa retraite ? L’Américain pourrait bien se sentir à l’aise lorsque la route s’élèvera. Mais pour gagner il faudra surtout être explosif et avoir une bonne pointe de vitesse. Dans ce domaine, Simon Gerrans, Serguei Ivanov, Alessandro Ballan, Francisco Ventoso font figure de favoris. Côté Français on surveillera les grands débuts d’Amaël Moinard chez BMC, et les Tricolores présents chez Ag2r, notamment Blel Kadri qui a déjà montré de bien belles choses en 2010. En tout cas, le Tour Down Under s’annonce ouvert. Bien malin celui qui pourrait donner le nom du vainqueur final.
La carte :
Les étapes :
Première étape - mardi 18 Janvier : Mawson Lakes-Angaston (138 km)
Au premier coup d’œil, nous pouvons croire que cette étape n’est pas si plate que ça. Mais si on regarde de plus près, nous voyons que la route ne dépasse jamais les 400 mètres d’altitude. Une première côté répertoriée devrait agiter bons nombres de coureurs qui veulent se glisser dans l'échappée. Mais ce ne sera pas suffisant à faire le moindre écart, surtout qu'il restra plus de 100 bornes ensuite qui mèneront tranquillement le peloton vers l'arrivée. Les trois derniers kilomètres de l’étape sont tout plats, même en faux plat descendant. Priorité aux sprinteurs, donc.
Deuxième étape - mercredi 19 Janvier : Tailem Band-Mannum (146 km)
Cette étape sera encore plus plate que la précédente. Quelques petites côtes, mais encore une fois, les sprinteurs arriveront groupés, sauf si une échappée trompe le peloton. Très improbable au vu des quarante derniers sans aucune difficulté. L'arrivée sera en léger faux plat, voilà qui pourrait influer un peu sur le vainqueur du jour. A noter qu’il y a des points à prendre, pour le grand prix du meilleur grimpeur au soixante-cinquième kilomètre.
Troisième étape - jeudi 20 Janvier : Unley-Stirlinng (129 km)
Cette étape sera tout de même un peu plus corsée que les deux premiers jours. Même si les 3 derniers kilomètres sont sans difficulté, les puncheurs auront une première occasion de se mettre en valeur. Grâce à une côte située à un peu plus de dix kilomètres du terme de l’étape. Les plus mauvais grimpeurs des hommes rapides auront peut-être du mal à passer la dernière difficulté, à condition que les équipes de puncheurs se mettent à fond derrière leurs leaders.
Quatrième étape - vendredi 21 Janvier : Norwood-Strathalbyn (124 km)
Retour au « calme » pour le peloton. Une étape de plus pour les sprinteurs. Avec une descente avant l’arrivée, le final promet d’être très rapide, et peut-être dangereux. Comme lors de la seconde étape, un faux plat sera de la partie, à 500 mètres de l’arrivée. Mais cette fois ci, il ira jusqu’à la ligne. Des derniers mètres en montée, très légère, qui pourrait voir un vainqueur surprise … Pourquoi pas ?
Cinquième étape - samedi 22 Janvier : McLaren Vale-Willunga (131 km)
La voilà. L’étape reine de ce Tour Down Under version 2011. Une côte à gravir à deux reprises. La première fois, à 40 kilomètres de l’arrivée, servira sans doute de repérage pour les coureurs visant la victoire d’étape. Peut-être qu’une première sélection aura lieu. La seconde fois, à 20 bornes de la ligne, sera prétexte, cette fois ci, à attaquer. Si ce ne sont pas les Leaders qui passent à l’action, ce sera donc les équipes de puncheurs qui continueront l’écrémage. Après ces deux difficultés, une descente et une légère remontée pour rejoindre l’arrivée. Mais les 3 derniers kilomètres sont, un fois de plus, plats. Une chose est sûr, la plupart des sprinteurs ne disputera pas la victoire, ce qui laissera l'opportunité aux puncheurs de croire à une victoire finale. A suivre.
Sixième étape - dimanche 23 Janvier : Adélaïde-Adélaïde (90 km)
Et voici la sixième et dernière étape de ce Tour Down Under. Un circuit, dans les rues d’Adelaïde, de 4,8 kilomètres, à parcourir 19 fois. Pour un total de 90 kilomètres. Cette fois, la victoire ne peut échapper aux sprinteurs. Le classement général ne devrait pas être chamboulé, même si quelques changement peuvent avoir lieu, grâce aux bonifications. Le successeur d'André Greipel sera enfin connu.
Les engagés :
OMEGA PHARMA-LOTTO (Manager : Herman Frison)
1. André Greipel
2. Jurgen Van de Walle
3. Adam Hansen
4. Olivier Kaisen
5. Vicente Reynes
6. Jurgen Roelandts
7. Marcel Sieberg
TEAM RADIOSHACK (Manager : José Azevedo)
11. Lance Armstrong
12. Robbie McEwen
13. Manuel Cardoso
14. Ben Hermans
15. Markel Irizar
16. Sebastien Rosseler
17. Grégory Rast
HTC-HIGHROAD (Manager : Allan Peiper)
21. Mark Cavendish
22. Bernhard Eisel
23. Matthew Goss
24. Bert Grabsch
25. Danny Pate
26. Mark Renshaw
27. Hayden Roulston
TEAM SKY (Manager : Sean Yates)
51. Michael Rogers
52. Geraint Thomas
53. Simon Gerrans
54. Greg Henderson
55. Chris Sutton
56. Ben Swift
57. Mathew Hayman
ASTANA (Manager : Guido Bontempi)
61. Allan Davis
62. Simon Clarke
63. Maxim Gourov
64. Andrei Grivko
65. Valentin Iglinskiy
66. Tanel Kangert
67. Yevgeniy Nepomnyachshiy
RABOBANK (Manager : Adriaan Van Houwelingen)
71. Graeme Brown
72. Tom Leezer
73. Michael Matthews
74. Laurens Ten Dam
75. Kos Van Emden
76. Coen Vermeltfoort
77. Pieter Weening
QUICK STEP (Manager : Rik Van Slycke)
81. Francesco Chicchi
82. Marco Bandiera
83. Gerald Cioleck
84. Addy Engels
85. Davide Malacarne
86. Francesco Reda
87. Julien Vermote
AG2R (Manager : Laurent Biondi)
101. Julien Loubet
102. Dimitri Champion
103. Mathieu Perget
104. Kristof Goddaert
105. Steve Houanard
106. Blel Kadri
107. Yuriy Krivtsov
LIQUIGAS-CANNONDALE (Manager : Dario Mariuzzo)
121. Davide Cimolai
122. Kristjan Koren
123. Alan Marangoni
124. Fabio Sabatini
125. Simone Ponzi
126. Elia Viviani
127. Cameron Wurf
BMC RACING TEAM (Manager : Michael Sayers)
131. Alessandro Ballan
132. Alexander Kristoff
133. John Murphy
134. Zahner Simon
135. Timothy Roe
136. Martin Kohler
137. Amaël Moinard
SAXO BANK SUNGARD (Manager : Bradley McGee)
141. Richie Porte
142. Juan José Haedo
143. Baden Cooke
144. Nicki Sorensen
145. David Tanner
146. Lucas Sebastian Haedo
147. Brian Vandborg
MOVISTAR TEAM (Manager : José Luis Arrieta)
161. José Joaquin Rojas
162. José Ivan Gutierrez
163. David Lopez Garcia
164. Angel Madrazo Ruiz
165. Luis Pasamontes
166. José Vicente Garcia Acosta
167. Francisco Ventoso
KATUSHA (Manager : Dmitriy Konychev)
91. Denis Galimzyanov
92. Joan Horrach
93. Sergei Ivanov
94. Aleksansr Kuschynski
95. Nikolay Trusov
96. Stikn Vandenbergh
97. Eduard Vorganov
LAMPRE-ISD (Manager : Bogdan Bondariew)
111. Alfredo Balloni
112. Aitor Perez Arrieta
113. Matteo Bono
114. Vitaliy Buts
115. Manuele Mori
116. Alessandro Spezialetti
117. Daniele Righi
EUSKALTEL-EUSKADI (Manager : Josu Lareazabal)
151. Iñaki Isasi
152. Gorka Izagirre
153. Miguel Minguez
154. Ion Izagirre
155. Ruben Perez
156. Daniel Sesma
157. Ivan Velasco
VACANSOLEIL DCM (Manager : Michel Cornelisse)
171. Maxim Belkov
172. Thomas De Gendt
173. Romain Feillu
174. Sergey Lagutin
175. Alberto Ongarato
176. Mirko Selvaggi
177. Josst Van Leijen
UNISA - AUSTRALIA
181. Luke Roberts
182. Wesley Sulzberger
183. Jonathan Cantwell
184. Luke Durbridge
185. Michael Hepburn
186. Mitchell Docker
187. Bernard Sulzberger
Nos favoris :
Favoris : José Joaquin Rojas (Movistar), Alessandro Ballan (BMC), Allan Davis (Astana), André Greipel (Omega Pharma Lotto), Matthew Goss (HTC Columbia) et Simon Gerrans (Team Sky).
Outsiders : Richie Porte (Saxo Bank), Gerald Cioleck (Quick-Step), Lance Armstrong (Radishack), Michael Rogers (Team Sky), Mark Cavendish (HTC Columbia), Ruben Perez (Euskaltel) et Francisco Ventoso (Movistar).
A surveiller : Juan José Haedo (Saxo Bank), Kristjan Koren (Liquigas), Andrei Grivko (Astana), Sergei Ivanov (Katusha), Romain Feillu (Vacansoleil) et Gorka Izagirre (Euskaltel).
Article réalisé par : Jérémy Bazin l Images : AFP, site officiel du Tour Down Under