La création de l’équipe Leopard-Trek a été la sensation de l’inter saison. Un peu comme le Real Madrid, elle devait selon tous les observateurs tout rafler sur son passage en 2011. Mais, après deux mois de compétition, le bilan est peu flatteur pour la formation luxembourgeoise avec seulement deux victoires à son compteur (Dominic Klemme au Samyn et Fabian Cancellara sur le contre-la-montre de Tirreno-Adriatico). Est-elle en retard sur ses temps de passage ou faut-il relativiser ce début de saison poussif, voici quelques éléments de réponse.
Que peut-elle gagner ?
Avec Andy et Franck Schleck, Leopard-Trek dispose de deux candidats sérieux à la victoire sur le Tour de France. Et si Andy a en effet de bonnes chances de s’imposer sur la Grande Boucle, il ne se dispersera pas à disputer les deux autres grands tours, du moins pas avec l’objectif de les gagner. Et quand on regarde de plus près l’effectif dirigé par Kim Andersen, on s’aperçoit qu’aucun autre coureur que les deux frangins ne peut revêtir le costume de vainqueur potentiel du Giro ou de la Vuelta, un top dix pour Fuglsang par exemple serait déjà une belle performance. C’est donc tout pour le Tour, et il ne faudra pas se rater. La présence éventuelle d’Alberto Contador pourrait également bouleverser la donne, car ce n’était pas forcément prévu il y a encore deux mois … Ce dernier est d’ailleurs déjà performant en mars au contraire de ses deux rivaux.
La main basse sur les classiques ?
Les classiques du printemps sont l’autre grand cheval de bataille de la nouvelle team du World Tour. Mais pour s’imposer dans les monuments du cyclisme que sont Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres, elle ne pourra compter exclusivement que sur Fabian Cancellara, ce dernier ayant annoncé récemment qu’il renonçait à Liège-Bastogne-Liège. Dans le meilleur des cas donc, il conservera ses titres acquis en 2010 chez Saxo-Bank mais pas mieux. Deux doublés en deux ans, ça n’arrive pas tous les jours, alors attention danger ! Car derrière Cancellara c’est le désert. Gerdemann, Montfort, Wegmann, Posthuma sont tous de bons coureurs proches ou qui ont déjà atteint la trentaine, mais qui ont déjà montré à maintes reprises dans le passé leurs limites dans le final des grandes classiques. Les frères Schleck pourraient peut-être, comme ce fut déjà le cas les dernières années, endossés le costume de sauveur dans les ardennaises mais ils ont un objectif plus lointain et ont paru en retrait l’an passé face à Philippe Gilbert, Cadel Evans ou encore Alexandr Kolobnev.
Dans les profondeurs du classement
Pour écraser une saison, il ne faut pas oublier de briller dans des épreuves de prestige telles que Paris-Nice ou Tirreno Adriatico. Or, il faut descendre assez loin dans le classement pour trouver trace d’un coureur Leopard (Monfort dixième sur Paris-Nice, Andy Schleck 41ème sur Tirreno !). A trop vouloir attendre, on finit par ne rien gagner du tout et c’est ce qui pourrait malheureusement arrivé à l’équipe des frères Schleck. Car si elle reste forte, elle ne l’est pas plus que la Saxo-Bank 2010 à laquelle aucune réelle plus-value n’a été ajoutée. Pendant ce temps là, d’autres formations restent à l’abris de la déferlante médiatique tout en enfilant les succès. Pas sûr que cela les dérange. HTC ou Liquigas ne diront pas le contraire.
Article réalisé par Fabien Dézé l Images : Graham Watson/Roberto Bettini/Site officiel de Leopard-Trek
Le Team Leopard-Trek est-il si fort ?
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