2011 fut aussi le temps des adieux. Définitifs cette fois-ci pour Thomas Muster. L’autrichien, ancien numéro un mondial en 1996, avait pris une première retraite en 1999, avant d’effectuer un retour surprise sur les courts en 2010, à quarante-deux ans ! 2011 sonne en revanche comme un arrêt définitif de sa carrière professionnelle. Un retour qui aura été plus que contesté mais c’est un grand monsieur du tennis qui a cette année quitté les courts.
Un palmarès d’exception
Thomas Muster n’est pas un inconnu sur le circuit. Peu connu de la génération actuelle il est vrai, mais pourtant au palmarès sensationnel.
Homme de terre battue, également affuté sur surface dure, c’est un excellent joueur de fond de court, à la volonté d’acier. Un homme auquel la chance a souri. En effet, en 1989, à la veille de la finale du tournoi de Key Biscayne à laquelle il devait participer, il se fit faucher par une voiture. Atteint au genou, on le croyait fini pour le tennis, mais au prix d’une volonté extraordinaire, il finit par revenir sur les courts dès l’année suivante.
En 1995 arrivent alors les succès. Année de la consécration pour le gaucher autrichien. Réalisant une série de 40 victoires consécutives sur terre battue, il remporta Roland Garros, devenant le dernier gaucher, avant Rafael Nadal, à remporter le Majeur parisien. Il deviendra par la suite, durant quelques semaines, numéro un mondial en 1996.
Mais Muster, très performant sur terre battue (quarante titres décrochés dont sept Masters 1000), tient également à briller sur d’autres surface telles que le dur, ou il remporta également trois titres, dont un Masters 1000. Il se hisse notamment dans le dernier carré en Australie et en quarts à Flushing Meadows.
En revanche, le gazon est loin d’être sa tasse de thé, n’ayant jamais gagné le moindre match à Wimbledon. En 1999, Muster se retire des courts, jugeant ses résultats trop irréguliers pour continuer.
Muster remporte la Coupe des Mousquetaires en 1995
Un retour surprise
Le 16 juin 2010, 42 ans au compteur, Muster annonce à la surprise générale son retour. Onze ans le séparent de son dernier match pro. « À l'époque j'avais seulement dit que je partais en vacances, alors aujourd'hui je suis de retour de vacances » dit-il lors de son retour. Il s’aligna alors au tournoi Challenger de Brunswick où il fit battu d’entrée par l’Irlandais Niland.
Sa première victoire intervient lors du Challenger de Ljubljana, où il se défait de Puc. Seule victoire au cœur de six défaites, elle lui permet cependant de se classer 974e à l’ATP et de postuler à une place dans un tournoi ATP 250, chez lui à Vienne. Haider-Maurer le renvoya cependant à ses rêves lointains, lui infligeant un sévère 6-2, 7-6(5).
En 2011, Muster s’aligne sur quinze tournois, dont deux ATP 250. Une seule et unique victoire, de prestige, face à l’Allemand Mayer, alors 119e mondial, viendra couronner son abnégation et son courage. Preuve qu’il est impossible d’être compétitif sur le circuit professionnel passé la quarantaine, malgré toute la bonne volonté du monde. Son rêve de disputer à nouveau Roland Garros ne se réalisera pas, il décide alors de raccrocher définitivement.
Il joua son dernier match sur le circuit ATP chez lui, à Vienne, le 25 octobre dernier, face à un adversaire qui, ironie du sort, n’avait que cinq ans lorsqu’il avait annoncé sa première retraite. Il effectua un dernier baroud d’honneur à Salzbourg, fin novembre, avant de raccrocher définitivement la raquette. Muster a pris du plaisir lors de son retour, ce qui semblait être son principal objectif. D’un niveau comptable, son come-back est loin d’être réussi mais il n’y a pas de mal à se faire plaisir. « C'était très bien de rejouer pendant un an et demi. C'était un gros défi pour moi, c'était vraiment une lutte contre mon corps et j'ai réussi à la mener. J'ai montré qu'on peut toujours jouer un tennis passable à 44 ans ». Chapeau bas.
Muster en 2011, c’est :
· 16 matchs disputés : 1 victoire, 15 défaites, soit 6% de victoires.
· Aucun titre, aucune finale disputées.
· Entre le 900e et la 1000e place.
· 15 tournois disputés.
Article réalisé par Gwendal Le Priellec | Images : Eurosport