Au terme d'un match ouvert qu'il semblait pourtant maîtriser, le Real de Karim Benzema, auteur de son quatorzième but en championnat, a été tenu en échec par une sémillante équipe de Malaga, emmenée par un grand Cazorla. Les Merengue laissent filer deux points précieux tandis que son calendrier futur laisse présager une fin de saison plus haletante que prévue pour le titre.
Malaga a mis fin à la série victorieuse de onze matches consécutifs en championnat des joueurs de Mourinho. Les madrilènes se sont faits surprendre par une séduisante équipe andalouse, joueuse, et qui aurait même pu ouvrir la marque très tôt dans ce match, par Rondon (4') et Monreal (15'). Alors qu'ils paressaient (enfin) gérer la rencontre, les madrilènes ont été punis sur un magnifique coup-franc de la dernière chance de Santi Cazorla (90+2). Les coéquipiers de Mesut Ozil peuvent se mordre les doigts d'avoir laissé filer deux points à domicile. Car derrière, le rival culé revient fort...
Le Real ne doit s'en prendre qu'à lui-même
Trop timorés, voire dominés par les andalous lors du premier acte, CR7 et consorts ont passé la vitesse supérieure en deuxième période, mais ne sont jamais parvenus à creuser l'écart. Malgré pléthore d'occasions franches, ils n'ont pu doubler la mise. Maladroits, ils n'ont pas non plus été aidés par l'arbitre de la rencontre, M.Gamez Ayza, qui leur a clairement « oublié » deux penalties. Le premier pour une faute sur Ronaldo (32'), l'autre sur Marcelo. Les joueurs du Special One ne peuvent cependant pas imputer ce résultat négatif au mauvais arbitrage d'hier soir. Ils auraient pu, auraient dû, se mettre à l'abri plus tôt et ainsi s'éviter une terrible désillusion en fin de match. Mais, ni Benzema (71'), ni Cristiano (61'), ni Callejon (69'), n'ont trouvé la faille face à un grand Willy. Au lieu de cela, c'est Santi Cazorla qui a crucifié Casillas d'un maître coup-franc en pleine lucarne...
Malaga l'a bien mérité
Outre son coup de pied magique, l'ancienne star de Villareal a martyrisé Khedira, et surtout un Xabi Alonso qui était complètement à côté de ses pompes hier soir. Dribbles, vision du jeu, passes dosées et millimétrées à la perfection : Cazorla a montré – si nécessaire - toute l'étendue de son talent. Multipliant les déplacements dans les intervalles, les passes parfaites et les combinaisons déroutantes, avec Joaquin et Isco notamment, il a mené son équipe d'une main de maître. Sous son impulsion, les andalous ont parfaitement joué le coup. Alternant défense solide et phases de contre-attaque ultra-rapides, ils sont venus chercher ce dont ils rêvaient secrètement. Avec cet exploit, Malaga se place enfin comme une nouvelle place forte du football ibérique, derrière les deux « grands » et le FC Valence. Nul doute qu'avec un Cazorla pareil, l'équipe de Manuel Pellegrini ne s'arrêtera pas en si bon chemin, et ira chercher d'autres sommets.
Article réalisé par Emilien Gomez
Crédit photos : Getty Images, Reuters